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En général, quand je publie une recette inspirée d'une autre, j'introduis des variations pour le plaisir… et pour apporter mon grain de sel (ou de sucre). Ce ne sera pas le cas cette fois. J'ai découvert sur le blog d'Eryn, véritable lieu de perdition gourmande -mais ce blog semble hélàs au repos-, un gâteau baptisé Indécence qui m'a beaucoup plu. je l'ai refait tel quel. J'ai donc hésité à écrire cet article, mais comme je trouve la formule très intéressante, sans trop d'ingrédients, ni trop lourde, ni trop grasse ni trop sucrée, la voici malgré tout… et puis cela me donne aussi l'occasion d'évoquer un blog qui vaut d'être lu… et savouré.
J'avais donc récemment un diner à préparer avec, au programme, un dessert pour un vrai amateur de chocolat. Il y avait aussi des enfants, petits, prévus autour de la table (donc pas d'alcool possible pour corser le parfum).
Pour réaliser Indécence, j'ai choisi un chocolat Valrhona à 66% de cacao (Caraibe), ce qui me semblait suffisant pour des palais enfantins peu adeptes de l'amertume.
Les proportions (avec mes commentaires entre parenthèses)
-200 g de chocolat noir (à 66% de cacao)
- 90 g de beurre en dés (penser à le sortir quelques heures avant du frigo)
- 6 gros oeufs (je n'avais que des moyens)
-130 g de sucre (j'ai pris du sucre canne roux clair bio)
- 35 g de farine ( farine blanche bio)Préparation
J'ai fait fondre le chocolat au bain marie à feu doux et ajouté quand il est devenu liquide les petits dés de beurre sans rien toucher. (Ça pourrait se faire au micro-onde comme le réconte Eryn, je n'en ai pas)
puis dans l'ordre:
-J'ai monté les blancs en neige ferme
-J'ai mélangé longuement au mixer les jaunes d'œuf avec le sucre jusqu'au blanchiment
-J'ai incorporé délicatement les jaunes sucrés dans les blancs à la spatule en silicone et en plusieurs fois
-J'ai touillé alors le contenu du saladier chocolat+beurre au bain marie pour tout bien amalgamer et lisser
-J'ai incorporé ce chocolat beurré doucement et peu à peu, toujours à la spatule dans le mélange précédent,
-J'ai pensé à mettre le four à chauffer (175° à chaleur tournante)
-J'ai ajouté la farine à la fin, toujours en touillant (par en dessous) d'une main légère
Tout allait pour le mieux,… quand, au moment de verser la pâte dans le moule (23cm théoriquement) j'ai réalisé que les deux en ma possession étaient, l'un trop petit ,l'autre trop grand (j'ai tenté dans le plus grand, mais n'ai obtenu qu'une mince couche raplapla). La pâte a fini dans un moule à cake très beurré et tout s'est bien passé. Le gâteau avait la même tête que l'original.
-J'ai cuit 25mn, comme recommandé.
-J'ai démoulé sur grille sans retourner.
-J'ai décoré en tamisant sur le dessus de la poudre de cacao et ajouté des fraises séchées rapportées… de Thailande.
Eryn qui propose ce gâteau comme les commentateurs de cette recette insistent sur l'importance d'attendre un jour pour le déguster au mieux de sa forme.
Attaque par la face nord, le jour même…
A la maison, il a néanmoins été goûté à peine refroidi: un délice, que je n'ai pu retrouver à son égal le lendemain… Donc, si vous le testez -ce que je vous conseille - à vous de voir…
Le goût est très chocolaté, mais la texture reste assez légère.
La petite chatte qui était aussi invitée a préféré un verre d'eau…
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Ce fut ma première expérience savonnesque avec les fleurs de clitorie. Mais comme je n'ai pas de photos du making of et juste un savon à montrer, je la publie en second.
A partir de cet essai réalisé avec 900g d'huiles, j'ai tenté des variantes. J'ai laissé quelques savons sans colorant. Mais après avoir constaté que la pate virait au jaune, j'ai rajouté des micas… bleus au reste !
Les savons sans micas, jaunes à l'origine, ont peu à peu changé de couleur, passant à une sorte de gris pastel pas vilain. Mais comme tous sont distribués, je ne sais pas comment ils évoluent.
Baie de Perharidy à Roscoff, dans les tons du savon
Un savon (sans mica) que j'avais mouillé pour la photo prise plus d'un mois après sa réalisation
Savon bleu comme une orange
900g d'huiles
avec : 176g coco
81g ricin
100g babassu
213g palme bio
100g beurre de cacao
230g d'olive dont 65 macération au poivre
vitamine E
Soude pour un surgras à 7-8
Liquide pour la soude
300g eau au clitoria dont 100g avec amidon de riz (provenant de l'eau de cuisson du riz bleu… rien ne se perd)
20g de lait de jument ajouté aux huiles
La solution devient aussitôt orange après le mélange avec la soude
Parfum
9g macérat d'épices dans biofritol support pour diluer:
24g HE orange 5 folds
7g HE tulsi
2g HE clou de girofle
Après séchage, c'est le parfum d'orange qui domine tout.
Je n'ai pas vraiment d'explication, mais ça a été un enfer de démouler ceux qui avaient été coulés dans des moules plastique. Au bout d'une bonne semaine d'entrée et de sortie du congélo sans succès, j'avais dû les attaquer au tournevis…
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J'avais fait dès mon retour de Thailande deux expériences savonnesques avec les fameuses clitories de Ternate, ces fleurs qui teintent l'eau (et le lait … ) d'un bleu très puissant.
J'ai d'abord tenté divers essais pour les infusions
Dans le lait de jument, après une nuit au frais (d'où le cercle de condensation)
Infusées dans du lait ou de l'eau, les fleurs donnent un bleu vraiment intense. Trois fleurs semblent suffire pour un demi litre de liquide; mais j'en ai mis 10 pour 25g de lait.
Dans de l'huile en revanche, résultat nul, à froid ou à chaud.
Liquide de dissolution de la soude
-25g lait de jument infusé avec 10 fleurs de clitoria, laissé une nuit, très bleu (filtré, il en reste 21g) ajouté aux huiles
-89g eau bleue
soude pour un surgraissage à 7-8.
l'eau bleue pour diluer la soude
Le mélange de la soude avec l'eau bleue donne un liquide jaune vif.
Après incorporation de la soude… : du jaune. On aperçoit les glaçons destinés au refroidissement du mélange au fond de l'évier
Huiles
11g huile colza+89g olive mis à macérer avec 10 fleurs : ne change pas de couleur.
reste 93g après filtrage, complété jusqu'à 100g avec ajout d‘olive.
+
90g coco
110 blanc de bœuf
+ lait ajouté qui colore
Le mélange soude+huiles donne un ton orange vif.
Parfum
9g HE cypres
4g HE thym citron
2g HE pin sylvestre
+ Ajout une demi cuillérée à café de sirop de kittul (un palmier de Ceylan)
Les savons à peine coulés dans les moules…
Après quelques jours de séchage. On aperçoit un peu d'orangé qui va finir par s'évanouir et en bas à droite, le bleu sombre d'une fleur
Les savons qui ne voulaient pas être bleus sont d'un très beau blanc, avec des taches sombres qui correspondent aux clitories quand j'en ai récupéré pour les placer dans la pate.
Le parfum est très sylvestre.
j'ai fait une autre série plus bleue… à cause des pigments que j'ai rajoutés!
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Quand elle a vu la boite, elle s'est écriée : "Oh, une boite à tartines! "Ce qui était exact … mais les fées malicieuses en avaient décidé autrement et empli la boite à leur fantaisie…
Elles avaient mis à l'intérieur:
-des savons de la fée Grenadine
-un gloss à lèvres de la fée Tomate
-de la poudre de bain de la fée Violette
-et une eau de toilette de la fée Néroli…
Les savons de la fée Grenadine
Sur le même principe que ceux à la fraise. J''ai changé de melt and pour car je n'ai pas eu le temps d'en commander chez Zinette, j'ai pris celui d'AZ que je trouve moins performant.
J'ai juste ajouté 3% d'huile à la grenade de Weleda, un soupçon de colorant rouge alimentaire (Vahiné) et des micas, mais malgré le faible ajout d'huile, il a fallu que je tourne et retourne les savons pour qu'ils perdent leur aspect huileux… et ils moussent bien moins que la première série.
Le gloss à lèvres de la fée Tomate
Je me suis très inspirée des formules de AZ. J'ai ajouté dans leur substitut de lanoline un peu d'huile de pépins de tomate (j'ai fait ça à main levée) plus du mica brillant (AZ , très jolie nacre) et un soupçon de mica bordeaux (Bilby). Je n'ai pas pesé car les quantités étaient vraiment minimes. J'ai ajusté la teinte à l'œil, je la voulais très discrète.
La poudre de bain de la fée Violette
Là aussi, c'est réalisé d'après une recette d'AZ. J'ai mélangé argiles violette rouge et jaune (il ne me restait plus assez de violette… ) avec du mica brillant. J'ai ajouté de l'extrait aromatique de violette qui sent vraiment la violette fleur mais n'a quasiment pas parfumé les poudres. Prévoir une cuillère pour prélever la poudre car les argiles colorent les doigts.
L'eau de toilette de la fée Néroli
C'est une recette que je réalise souvent (avec des variantes) pour offrir à des petites filles; elle est plutôt simple pour un parfum vraiment frais et doux
Introduire en suivant l'ordre:
1goutte He mandarine
2gtes HE néroli
12gtes solubol (délayer les He en agitant doucement le flacon)
5g teinture de citron maison
5g HG fleurs d'oranger (une création délicieuse de Lolitarose; on peut se contenter de glycérine)
5g eau de rose
5gtes Epp
6gtes elixir calling all angels (facultatif)
compléter jusqu'à 100g avec de l'eau de fleurs d'oranger
Mieux vaut préparer un peu à l'avance avant d'offrir. On peut employer seulement de l'He de mandarine.
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J'aime bien, en fin d'année préparer un parfum pour Noël.
L'an dernier, j'avais publié deux compositions sur le forum Potions et chaudron.
Pour 2010, j'avais l'angélique en tête. Je raffole du parfum de l'huile essentielle extraite des racines, qui a la propriété comme beaucoup d'He racines de se bonifier en vieillissant. Pendant longtemps, j'en ai utilisé une merveilleuse venant de Neoils.
Puis j'en ai trouvé chez Néroliane que j'ai oublié evolontairement; son parfum s'est beaucoup bonifié.
Ma plus récente acquisition: une HE d'Essenciagua, très odorante. Mais quand j'ai comparé avec celle de Neroliane, j'ai compris qu'il fallait que je la laisse tranquille un moment.
L'HE d'angelique racine dégage un parfum vert, un peu amer, je dirais d'herbes froissées, avec une pointe épicée et musquée; elle contient -une rareté dans le monde végétal- une molécule du groupe des lactones qui rappelle le musc, aux effets de phéromone, (traduire: attraction animale… ) explique Monica Werner dans l'Aromathérapie (Vigot). J'en glisse souvent dans les baumes pour dormir. Voir ici avec la synergie astral dreams du site rainbow meadows et ici associée avec la lavande et le petit grain bigarade, un trio qui est un vrai délice.
Selon Monica Werner, ses propriétés au plan psychique: anti dépressive, neurosédative, reconfortante. Elle ancre.
Attention, c'est une huile classée comme photo sensibilisante, et à utiliser avec précaution par voie interne.
Pour Noël, je voulais pacifier la verdeur sauvageonne de l'angélique et obtenir une sensation de rayonnement solaire, malgré des notes vertes. Je me suis arrétée, de manière quasi obsessionnelle je dois dire, à la vanille.
Je suis allée voir ce qui avait été fait sur ces deux notes, j'ai trouvé Angelique noire de Guerlain et Vanille exquise d'Annick Goutal, ce qui m'a rassurée…
Pour arrondir encore, j'ai pensé à la douceur chaude et miellée de la cire d'abeille, à celle, fleurie, du néroli et au très discret parfum de santal de l'HE de muhuhu, un bois africain.
Pour alléger ces compléments presque trop suaves, il fallait aciduler, non seulement avec des agrumes, mais avec des agrumes pointus… d'où le combawa (keffir) et le lime.
Comme je cherchais un résultat très doux, j'ai pour une fois décidé de faire une huile de parfum (dosée à 10% d'HE), sur un fond à la fois odorant et peu enclin à l'oxydation, d'où le macérat de vanille sur coco fractionnée, complété à l'huile de moringa considérée dans l'Antiquité méditerranéenne comme le support huileux idéal des parfums… On l'appelait l'huile de ben.
Je n'ai pu fabriquer qu'en très petites quantités car j'étais presque en rupture de stock de CO2 de vanille, difficile à trouver en France si on en veut avec un taux élevé de vanilline.
Yavaitpluka… j'ai laissé macérer une quinzaine de jours.
Mais dans quoi offrir?
En allant cet automne à Venise, j'ai eu la chance de trouver à Murano des mini fioles que j'ai rapportées bien emballées… sans penser que j'aurais à imaginer un système de fermeture efficace car les petits bouchons de verre étaient juste posés dans le goulot…
Après moult essais (et un peu de casse, j'ai tenté la cire à cacheter), j'ai décidé d'utiliser de la patafix pour faire tenir ensemble le goulot et le bouchon.
Pour consolider le tout et cacher la patafix pas très esthétique, je me suis souvenue des fermetures à l'ancienne…
J'ai donc entouré le bouchon-goulot recouvert de patafix d'un peu de papier de soie doré et j'ai ligoté avec un fil de couleur contrasté. J'ai rangé ensuite dans une petite boite… le tout a tenu…
Huile de parfum le soleil du cœur pour Noël 2010
30gtes CO2 vanille à 12%
20 gtes HE muhuhu
30 gtes He petit grain co-distillé avec néroli
20 gtes absolue de cire d’abeille
30 gtes angelique racines
10 gtes HE lime zeste
10 gtes HE keffir zeste
dans 41g vanille coco fractionnée
et 10g huile de moringa
Deux parfums à l'angélique que je trouve assez troublants (pour les avoir essayés)
Aura chez Farfalla et Angeliques sous la pluie chez Frederic Malle
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Pourquoi ceux qui les ramassent (à Roscoff en tout cas) les appellent les demoiselles ? Je n'ai pas élucidé le mystère, peut être parce qu'elles se cachent sous les rochers (non en rougissant, mais juste à l'abri).
Les rochers qui se découvrent peu à peu à marée descendante sont les lieux de fixation favori des demoiselles
A Roscoff donc, les amateurs surnomment demoiselles les bigorneaux comestibles que l'on reconnait à leur coquille pointue, à leur couleur sombre et à leur ouverture claire mais non nacrée. Ils différent des plus petits, souvents gris, le dessous d'un ravissant nacré et beaucoup plus répandus que les vrais, toujours planqués sous la roche.
Une grosse demoiselle entourée de petits rayés, que l'on laisse vivre leur vie
On en ramasse juste ce qu'il faut pour l'apéro, à marée plutôt basse, sous des rochers que l'on remettra soigneusement en place après les avoir soulevés.
De retour à la maison, on rince bien bien sa récolte, on démarre la cuisson (moins de 10mn) à l'eau froide très très salée et très très poivrée (elle doit bien recouvrir les bigorneaux); ça semble trop, c'est juste assez. On peut ajouter un peu d'algues dans l'eau de cuisson, des osmondes par exemple, dont le parfum épicé va embaumer la cuisine avant de s'évanouir.
On laisse refroidir les bêtes dans leur eau de cuisson pour qu'elles s'imprègnent de sa saveur poivrée.
Bigorneaux prets à être dévorés… cuits bien sûr
On peut se contenter de les déguster à la pique, un vrai régal.
Si on est courageux, on sort chaque bête de sa coquille en laissant de côté l'opercule, on place le tout dans un petit bol.
On coupe très fin dessus aux ciseaux de l'osmonde fraîche.
On ajoute un trait d'huile d'olive et on touille soigneusement le tout
On laisse macérer une demi heure,
… et on sert en tartines sur du pain à peine grillé. Une merveille
Pas de photo des tartines, ce fut dévoré aussitôt préparé.
Osmonde (osmondea pinnatifida)
J'avais découvert cette algue lors d'une sortie à Roscoff il y a deux ans; j'en parle ici. Depuis, j'en ramasse à marée basse (il faut une marée d'un bon coefficient pour que la zone où elle prospère soit découverte).
Après rinçage, j'en garde un peu au frais pour des essais (c'est pas mal mélangé, en petites quantités à des carottes rapées par exemple).
Je sèche le reste à four à peine chaud (50° avec porte du four entrouverte). Ça réduit comme une peau de chagrin. Je réduis grossièrement en poudre en pressant entre les doigts.
Il ne semble rester que du sel quand on croque de l'osmonde desséchée
Sauf qu'au cours de mes expériences, j'ai découvert que si on laissait cette poudre d'algues en contact avec un support humide, elle se réhydratait juste assez pour dégager son merveilleux et très surprenant parfum poivré. Par exemple en mélangeant -un peu à l'avance- une demi-cuillérée à café d'osmonde à de la vinaigrette au fond d'un saladier… Peu suffit.
21 commentaires -
… commence
A tous ceux et celles qui s'arrètent sur ce blog,
laissent des petits messages, ou n'osent pas le faire, ne trouvent pas le temps ou même n'en éprouvent pas l'envie
à tous ces "passant(e)s du regard" que je ne connais pas
à ceux et celles que j'ai la grande chance de connaître
Je souhaite 52 semaines de plénitude… plus le plaisir et la force de vivre l'instant présent.
48 commentaires
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