• Ne pas croire qu'en Inde, on trouve facilement les ingrédients d'origine indienne. Bien au contraire, c'est un véritable défi. Il faut garder les yeux ouverts quand on se balade, surfer sur le net souvent sans résultats… et avoir un peu de chance.

     

    La chance m'a souri à Calcutta car je m'y suis trouvée un jour de grêve générale, ce qui nous a permis d'arpenter la ville sans trop de bousculade, et de déchiffrer plus facilement les enseignes dans des quartiers de marchés où tout était fermé ou presque.

     

    J'ai donc pu noter à la volée qu'un tronçon de la rue Colootola, dans le Barabazar (essentiellement musulman)  recelait quelques marchands d'HE qui avaient l'air sérieux.


    J'y suis donc revenue un soir et, effectivement, j''ai visité trois ou quatre boutiques dans le coin, où j'ai demandé à pouvoir sentir des HE. Ces boutiques vendent des arômes pour la cuisine,des fragrances et possèdent un rayon d'HE non conditionnées. En discutant, des vendeurs ont eu la franchise de me dire que certaines HE étaient mi-naturelles mi-synthétiques (dont un jasmin, trop beau pour être honnète… ). 

    Je me suis cantonnée aux He extraites de racines, par ailleurs stables, une vertu précieuse car rien n'est conservé au frais.

     

    Les prix varient pas mal d'une boutique à l'autre; malgré l'usage, je n'ai pas marchandé car les prix ne me semblaient pas (trop) gonflés, par rapport à mes achats précédents à Kannauj et Lucknow, il y a trois ans.

     

    PARFUMEUR.jpgMohammed Saeed, de Jaunpur Emporium, en train de conditionner du nard. (photo MC)

     

    Jaunpur Emporium perfumers, 85N Maulana Ali street, m'a séduite, car le vendeur connaissait bien Kannauj, l'équivalent du Grasse indien. Ce que j'ai pu y sentir m'a d'ailleurs rappelé les odeurs de Kannauj, nom qui n'évoquait pas forcement grand chose dans d'autres magasins, par ailleurs pas inintéressants. 

     

    PARFUMEUR-2.jpgRédaction des étiquettes. Je me demande si le monsieur au fond, n'était pas le papa… (photo MC)

     

     

    Pour le thé, même histoire. Cacutta n'était pas très éloignée de Darjeeling, je pensais bien trouver du bon thé, ce qui a été fait.


    Dans les guides, on n'indique souvent qu'une adresse, Dolly's tea shop (dans le centre commercial Dakshinapan), plus amusante qu'exceptionnelle et dont le choix est restreint.

     

    P1240594.jpgLe thé glacé au gingembre et au khus


    Comme il y a un mini-salon de thé avec quelques tables, nous nous sommes attablés. J'y ai dégusté un thé au gingembre et au khus (vétiver indien), assez marrant au goût, mais j'ai été dépitée d'apprendre que le parfum de khus n'était en réalité que celui d'un arôme, très réussi, je l'avoue.

     

    En nous promenant, nous avons heureusement eu la chance de tomber sur une merveilleuse boutique, dans son jus, avec des dizaines de caisses de thé empilées jusqu'au plafond.

     

    P1240586.jpg

     

     

    Je donne l'adresse pour ceux et celles qui auraient la chance de faire un jour un stop à Calcutta, car leurs Darjeelings sont d'une grande finesse. On y trouve aussi des oolongs élaborés également à Darjeeling. Elle s'appelle Mahabodhi tea house (156 Mukherjee road, près de la station de métro Kalighat).

     

    P1240587.jpgIci aussi, le conditionnement se fait au moment de l'achat et j'ai pu sentir différents Darjeelings.


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  • Il se trouve à Calcutta, dans un vaste jardin botanique (où manque cruellement l'étiquetage des végétaux), dans le quartier d'Howrah.

     

     

    Ce banian d'Inde (ficus benghalensis, banyan en anglais, appelé parfois figuier des banians) a plus de 200 ans et continue de s'étendre tranquillement à coup de racines aériennes vigoureuses.  Il appartient à la famille des moracées (comme le figuier ou le murier)

     

    Tout est dit dans wikipedia ou presque ici

     

    A ne pas confondre avec un autre banian, le ficus religiosa (ou pipal) de la même famille botanique que le ficus benghalensis, appelé aussi figuier des Pagodes. C'est sous un pipal -il a de plus petites feuilles que le benghalensis- que Bouddha connut l'illumination en méditant.

    *J'avais réalisé un élixir avec une feuille d'un ficus religiosus peut-être un descendant du pipal sacré, lors d'une précédente visite en Inde (voir ici), mais je n'arrive plus à mettre la main sur le flacon…


     

    BAMYAN-2.jpgL'ensemble de la voute, c'est le banian qui s'est installé hors de son enclos inital à gauche et couvre maintenant 1,5 ha. On peut donc s'y balader dessous.

     

     

    BAMYAN-3.jpgUne partie des vieux troncs

     

     

    BAMIAN.jpgune forêt à lui tout seul

     

     

    ARBRES 2Le jardin botanique possède d'autres arbres magnifiques…  ( sans feuilles, difficile  d'identifier!)

     

    Toutes les photos:  MC. J'avais oublié mon appareil le jour de cette visite que j'avais réclamée… 


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    P1240218.jpgEn fait, comme il y a beaucoup de buffles, les yaourts doivent souvent être de lait de bufflonne

     

    Cette année en Inde nous avons souvent testé des plats cuisinés au yaourt, et j'ai découvert un délicieux curd rice (riz au yaourt) adapté et adopté dès mon retour en France.

     

    P1240149.jpgLait bouillotant pour la préparation du thé (Calcutta)


    P1240150.jpgPréparation du tchai (Calcutta)

     

     

    Lait dans le tchai, yaourt dans la cuisine, ghee en matière grasse: les produits laitiers font encore largement partie du quotidien en Inde; il faut bien que les vaches encore errantes partout bossent un peu

     

    P1240590.jpgPlaque sur une petite usine de fabrication de ghee et d'huiles diverses (Calcutta). Oil cake, c'est le résidu obtenu après pressage de graines oléagineuses, il est généralement destiné aux animaux.

     

    P1240591.jpgVue de l'usine, dans son jus depuis … pas mal de temps (Calcutta)

     


     

    Dans la tradition ayurvédique, les produits laitiers jouent un rôle diététique important, ce qui peut se comprendre dans le cadre d'un régime végétarien où ils constituent le principal apport de gras saturés (l'huile de coco n'est pas utilisée partout en Inde). 


     

    P1240636.jpgLe ghee joue aussi un rôle important dans les complexes rituels religieux des Jains. Sur la table, les petits récipients renferment du ghee

     

    Ayant débarqué en Inde juste après avoir pris une bonne dose d'antibiotiques, je me suis mise prudemment, dès mon arrivée, au yaourt; j'ai alors découvert que dans la plupart des cas, il s'agissait d'une production maison, d'autant plus délicieuse qu'elle était réalisée avec du lait entier (d'où la présence d'une exquise peau épaisse dans le yaourt).


    Le yaourt reste un ingrédient de base. Pour les plats préparés au tandoori (four vertical), le poulet par exemple est macéré auparavant dans du yaourt, ce qui l'attendrit et surtout lui apporte beaucoup de moelleux.

     

    J'ai également goûté à plusieurs reprises d'excellentes aubergines nappées d'une sauce au yaourt; j'attends avec impatience la saison pour faire des essais.


     

    P1240722.jpgMishti doi,  spécialité bengalie à base de yaourt sucré  (avec du sucre  caramélisé ) traditionnellement servie dans un pot en terre (où nous le dégustions à Calcutta,  c'était dans une coupelle plastique … ) Bonne recette ici

     

    Curd rice

     

     

     

    P1240324.jpgLe curd rice de Puri


    Ce qui m'a vraiment séduite, c'est le curd rice, un riz au yaourt dégusté dans un restaurant végétarien de Puri, servi très liquide, relevé de coriandre fraîche et de cive hachées en compagnie de petits plats de légumes. C'est une préparation particulièrement rafraîchissante, idéale pour les mois d'été.

     

    J'ai trouvé bien sûr de nombreuses recettes sur le net, avec ajouts d'épices et de graines légèrement frites, mais je voulais conserver le minimalisme du riz que j'avais goûté.

     

     

    P1240744.jpgle curd rice maison


    Faire cuire du riz à l'eau bouillante salée (à la maison, c'est du Tilda, un délicieux basmati pakistanais conditionné en G.B., en vente dans les (bonnes)  boutiques indiennes). L'égoutter et réserver un peu d'eau de cuisson.

    Hacher un peu de cive (on peut remplacer par de la ciboulette, ajouter de la coriandre fraîche, etc)

    Par personne:  verser une belle poignée de riz cuit dans une casserole, ajouter l'équivalent de deux cuillérées à soupe d'eau de cuisson (on n'a pas pesé, il faut un peu de liquide, pas trop) puis deux cuillérées à café de yaourt doux (j'ai choisi du brebis), un trait de jus de citron vert (j'en ai rapporté dans mes bagages… ), la cive hachée,  touiller, laisser tiédir sans trop chauffer. Attendre un peu pour laisser infuser la cive et servir tiède-froid.

     

    Si on souhaite ajouter du craquant, faire revenir 30 secondes à la poële une demi-cuillérée à café de graines de moutarde noire dans très peu d'huile (couvrir, ce sont des graines sauteuses) et les ajouter au riz. (Dose pour une personne).

     

     

    Lien

     

    Un site très précieux qui recense les très nombreuses recettes de cuisine bengalie sur le net ici

     

     



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  • Pour faire plaisir à celles qui apprécient cette association vigoureuse de teintes complémentaires… 

     

     

     

     

    P1240210.jpg

    Krishna, avec son frêre Balram et au centre, sa sœur Subhadra, un trio divin célébré au temple Jagannath de Puri, réservé aux Hindous. (figurines photographiées dans un temple de Bhubaneswar) 

     

     

    P1240214.jpgShiva Ardhanarishvara, représentation androgyne de Shiva, mi-partie avec son épouse Durga, (peinture murale, Bhubaneswar)


     

     

    P1240222.jpgPlus d'orange que de bleu, présent néanmois sur les murs délavés. je n'ai pas réussi à identifier cette étrange représentation (Bhubaneswar) 


     

    P1240225.jpgl'autorickshaw le plus kitsch de Bhubaneswar…

     

     

    P1240287-copie-1.jpgSaris séchant au vent marin de Puri

     


     

    P1240510.jpgLe trident de Shiva peint sur une barque (Gopalpur on sea)

     

     

    P1240670.jpgSaris orange devant un sanctuaire dédié à la déesse Kali (d'où la présence de guirlandes d'hibiscus rouges, ses fleurs emblématiques à Calcutta)


     

    P1240714.jpgGuirlande d'œillets d'inde au marché aux fleurs de Calcutta

     



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  • Est-ce la tradition du yoga qui donne aux corps cette souplesse?

     

     

    Je suis toujours frappée, lors de mes visites en Inde, par la grâce et la souplesse des attitudes corporelles quotidiennes.Vendeurs qui restent des journées entières à croupetons, femmes dont le corps s'incline à partir de la taille pour les travaux aux champs…


    Cette élégance naturelle de la posture et cette flexibilité s'observent surtout dans les classes les moins aisées; dès que le niveau de vie augmente, le tour de taille suit… L'inde est le pays qui compte le plus de diabétiques (voir ici). En cause: le manque d'exercice, l'alimentation trop riche et sucrée de ceux qui accèdent à un meilleur niveau de vie ainsi qu'une prédisposition génétique. (voir ici)

     


     


     

    P1240203.jpgSculpture de temple à Bhubaneswar (Odisha)

     

     

     

    P1240330.jpgPeinture murale à Rhagurajpur, petit village d'artistes de l'Odhisa, où d'une génération à l'autre se transmettent différentes techiques: peinture sur coton, gravure sur feuilles de palmes, travail de la pierre… 


     

     

    P1240335.jpgBuste à l'horizontale, genoux droits… En ferait-on autant ? ( séchage du  riz paddy sous le soleil de  Rhagurajpur)


     

     

    P1240217.jpg Balayeur de temple à Bhubaneswar

     

     

     

    P1240143.jpg

    Des heures accroupis à nettoyer le poisson…  (New market, Calcutta)

     

     

     

    P1240716.jpgMarché aux fleurs (Calcutta)

     


     

     

    P1240198.jpgPosition du lotus (temple à Bhubaneswar)

     

     



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  • L'inde est en train de changer à la vitesse grand V: elle se modernise au prix d'une certaine uniformisation. Mais tant mieux si les routes s'élargissent un peu, si le tout à l'égout arrive et si les gares sont mieux balayées… L'Inde continue aussi à secouer tous les conforts et les certitudes. Il suffit juste d'ouvrir les yeux.

     

     


     

    P1240507.jpgOn ne saurait mieux dire… mur peint à Gopalpur on sea, sur le côte de l'Odisha (le nouveau nom de l'état de l'Orissa)

     

     

    P1240303.jpgLes stars de Bollywood sont omniprésentes dans la vie indienne, sur les affiches, à la télé, dans les journaux. (dans la rue à Puri, Odisha)

     

     

    P1240525.jpgA Gopalpur on sea, un pécheur vient relever ses filets à vélo. Les bicyclettes et surtout les motos se multiplient. Mais le seuil de pauvreté reste fixé à … 32 roupies par jour (environ 0,5€, une misère même en Inde). Deux universitaires indiens de 26 ans qui ont fait l'expérience d'essayer de vivre avec 100 roupies par jour le racontent dans un blog très intéressant (voir ici)

     


     

    P1240603.jpgAu bord de la rivière Hoogly, à Chandernagor, ancien comptoir français redevenu indien en 1950. J'ai été fascinée par les arbres spectaculaires, présents dans la région de Calcutta et dans l'Orissa, dont beaucoup de banians gigantesques. Comme un certain nombre sont situés au bord des routes, survivront-ils à l'urbanisation? 

     

     

    … et les Dieux sont toujours là…

     

    P1240639.jpgDans un temple jain à Calcutta

     

     

    P1240687.jpgKrishna au bord de la Hoogly à Calcutta

     

     

    P1240672.jpgUne effigie de Kali (pas encore achevée) dans le quartier de Kumar Tuli à Calcutta. Ces statues éphémères réalisées pour les nombreuses fêtes  sont fabriquées sur une structure de paille, enduite ensuite d'argile avant d'être peinte.

     

     

    et pour le plaisir du goût

     

    P1240727.jpgUn boulanger de rue virtuose qui fait souffler ses galettes de pain sur la braise (à Calcutta, qui reste le paradis inégalé des plus incroyables métiers de la rue)


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