• Après les feuilles, je me suis intéressée aux écorces de fruits pour savoir si on pouvait obtenir un plus de parfum et j'ai choisi le pamplemousse en raison de ses courbes relativement stables…   

     

    J'ai décidé de couler la pate à savon dans des écorces évidées.

     

    J'ai choisi des fruits de forme régulière et à la peau pas trop moche (un bon quart d'heure à hésiter… ) .La veille du jour J, je les ai coupés en deux, puis évidés de leur pulpe au maximum en grattant l'intérieur avec un couteau à bout rond en essayant de ne pas transpercer l'écorce. Les fibres qui tiennent la pulpe forment un faisceau central attaché en deux points; en les ôtant, l'écorce s'est trouée.

     

    J'ai fait sécher ces écorces sur un radiateur (chaud bien sûr) quelques heures.

    J'ai bouché les trous des demi-pamplemousses avec des rondelles de savon transparent. Ensuite, j'ai coulé la pate dedans.

     

    P1010379.jpg

    La série coulée de frais

     

    Puis j'ai surveillé de près l'évolution. Les endroits où l'écorce avait été le plus largement évidée ont vite foncé, puis les écorces se sont profondément marbrées et j'ai craint qu'elles ne pourrissent.

     

    P1010381.jpgLe lendemain de la réalisation. apparition d'une tache, on aperçoit aussi les bords qui foncen.

     

    Au bout de 3 jours, j'ai donc pelé mes "fruits savonnesques". J'ai lavé et légèrement gratté là où de la peau avait attaché à la pate. Et j'ai obtenu des demi pamplemousses bruts de décoffrage.

     

    Point clé: le parfum

     

    Ayant coulé le reste de la pate dans des moules ordinaires, j'ai des savons témoins pour comparer. 


    P1010393.jpgUn savon témoin


    Pour l'instant, les savons pamplemousse ont gagné un supplément d'âme parfumée -la note est vraiment agréable, sur les agrumes, mais pas que… -avec leur séjour dans l'écorce. Ce qui rejoindrait la constatation gourmande faite par Jp qui, sur son blog savoureux lugar de olhar feliz a expérimenté au même moment (et sans concertation aucune… ) de la gelée de pamplemousse coulée… dans des écorces.

     

     

    La formule

     

    700g huiles


    Argan 23

    Son de riz 95

    olive avec macération de zeste d'oranges 34

    Ricin 35

    Sésame 146

    Karité 47

    Coco 189

    Palme rouge de Constant du Bénin  65 (merci Michèle)

    20gtes Epp

    6 toco 500


    Dans les huiles:

    1 cuil à soupe de crème fleurette bio

    ½ cuil à soupe de natrasorb au jasmin

     

    eau déminéralisée+eau de mer (130): 253

    soude pour un surgraissage à 9-10

     

    Parfum: (3,5% env. )


    dans 2g d"huile de  ricin


    2g mélange de résines -dont benjoin- sur fond d'HE de citron et de lavande  (une création très innovante de Kayakaramel:  merci Kaya, il sentait délicieusement bon…). J'ai fait ce choix pour avoir un fixatif particulièrement odorant.

    5g HE pamplemousse bio

    1g HE orange bio

    15g HE ptit grain bigarade

    3g girofle (boutique indienne, rayon dessert)

     

    Couleur


    Néon jaune (TKB) légèrement dilué au préalable dans un peu d'hydrolat de jasmin, pour avoir une jolie couleur orangée en présence de l'huile de palme rouge. Pour la palme, je m'en suis tenue à même pas 10% car j'ai réalisé un autre savon (non publié) avec 20% et c'était presque trop.

     

    J'ai découpé des petits dés de savon transparent que j'ai disposés en surface.


     

    P1010387.jpgP1010390.jpgVue des deux côtés. (certains sont plus irréguliers que celui photographié). La mousse est déjà très douce.

     

    Je n'ai pas souhaité ajouter du jus de pamplemousse ni de la pulpe pour ne pas trop acidifier la pâte, ce qui aurait joué sur la puissance de la soude.

     

    J'ai donc congelé la pulpe, puis l'ai mixée avec du lait de coco et un peu de sève de kittul pour un délicieux smoothie.

     

    Mlk et Kaya: j'avais promis… c'est fait!

     

     


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  • Le parfum des précédents savons au pandanus m'a incitée à tenter l'expérience avec d'autres feuilles odorantes… et comestibles.

     

     

    J'ai pensé au shiso (ou périlla) que l'on trouve maintenant à Paris plus facilement. J'avais un doute car les feuilles fraiches de cette plante sont beaucoup plus molles que celles de pandanus et je craignais qu'elles ne pourrissent. Au contact de la pâte à savon fraiche, elles ont sagement séché en conservant leur parfum un peu étrange. Ce qui me laisse supposer que l'emballage dans des végétaux odorants est vraiment une piste à exploiter pour parfumer les savons.

     

    Shiso, périlla

     

    Il appartient à la même famille que la menthe ou le basilic (lamiacées). Les feuilles sont utilisées en Asie depuis très longtemps pour leurs propriétés anti-bactériennes, notamment au Japon avec du poisson cru. Elles présentent de jolis bords tout dentelés. On les trouve au rayon frais (par paquet d'une quinzaine). Leur parfum est un peu curieux, légèrement mentholé avec une note orientalisante. On peut donc utiliser le shiso comme un aromate - à petites doses-.

     

    J'avais réussi à trouver un jeune pied en pot il y a quelques années (Michèle, tu t'en souviens peut être…), il avait prospéré sur mon rebord de fenêtre; je n'ai pour l'instant déniché que la variété aux feuilles vertes, il en existe aussi en rouge-violet, c'est le shiso dit chinois. 

     

    L'huile de périlla est extraite des graines d'une variété de shiso; c'est l'une des plus riches en oméga 3, très réparateurs (plus de 60%) ; on la trouve présentée en gélules à usage interne, ou en bouteille, (chez AZ par exemple); elle n'est pas très odorante (moins que la cameline très "chou").

     

    Comme je n'étais pas sûre de la puissance ofactive des feuilles après le passage de la soude, j'ai parfumé les savons, puis je les ai entourés de feuilles comme je vais le raconter. Les deux parfums coexistent au final.

     

    P1010374.jpgSeul le savon du bas est entièrement entouré. Pour les autres, j'ai laissé deux faces libres

     

    Savon au shiso

     

    Huiles

     

    Je n'ai pas trop forcé sur la périlla en raison de sa fragilité

        

    320 coco

    20 ricin

    60périlla

    2g mixed tocophérols


    150 eau au shiso

    eau déminéralisée +4 feuilles de shiso bouillies, macérées, mixées, filtrées, gelées.

     

    1 cuil à café de yaourt-kéfir bio dans les huiles

     

    soude pour un surgraissage à 19-20

     

    oxyde vert+coral reef blue (TKB) C'est un one pot pour le marbrage.

     

     

    Parfum (dans les 3% )

     

    J'ai choisi des notes très végétales pour aller dans le sens du shiso. Il y a eu au début des années 2000 un parfum "shiso" chez Comme des Garçons; assez déroutant, il mariait le shiso avec notamment de la menthe, du citron et du cumin. Ça a été ma première découverte de cette note.

     

    Fonds -très collants… - de flacons d'HE de patchouli  6

    sauge sclarée 3

    myrique baumier 1

    teinture de ciste 3 pour diluer les fonds de patchouli résineux

     

     

    Feuilles en emballage

     

    J'ai commencé les essais un jour après le démoulage. J'ai d'abord testé avec deux feuilles scotchées autour d'un savon pour voir comment elles évoluaient. Elles ont séché au bout de quelques jours. J'ai donc poursuivi avec le reste de feuilles gardé au ferais. Elles ont séché beaucoup plus vite… en conservant un peu de leur odeur.

     

    Donc, mission accomplie… 

     

     

     


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