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Demoiselles à l'osmonde…
Pourquoi ceux qui les ramassent (à Roscoff en tout cas) les appellent les demoiselles ? Je n'ai pas élucidé le mystère, peut être parce qu'elles se cachent sous les rochers (non en rougissant, mais juste à l'abri).
Les rochers qui se découvrent peu à peu à marée descendante sont les lieux de fixation favori des demoiselles
A Roscoff donc, les amateurs surnomment demoiselles les bigorneaux comestibles que l'on reconnait à leur coquille pointue, à leur couleur sombre et à leur ouverture claire mais non nacrée. Ils différent des plus petits, souvents gris, le dessous d'un ravissant nacré et beaucoup plus répandus que les vrais, toujours planqués sous la roche.
Une grosse demoiselle entourée de petits rayés, que l'on laisse vivre leur vie
On en ramasse juste ce qu'il faut pour l'apéro, à marée plutôt basse, sous des rochers que l'on remettra soigneusement en place après les avoir soulevés.
De retour à la maison, on rince bien bien sa récolte, on démarre la cuisson (moins de 10mn) à l'eau froide très très salée et très très poivrée (elle doit bien recouvrir les bigorneaux); ça semble trop, c'est juste assez. On peut ajouter un peu d'algues dans l'eau de cuisson, des osmondes par exemple, dont le parfum épicé va embaumer la cuisine avant de s'évanouir.
On laisse refroidir les bêtes dans leur eau de cuisson pour qu'elles s'imprègnent de sa saveur poivrée.
Bigorneaux prets à être dévorés… cuits bien sûr
On peut se contenter de les déguster à la pique, un vrai régal.
Si on est courageux, on sort chaque bête de sa coquille en laissant de côté l'opercule, on place le tout dans un petit bol.
On coupe très fin dessus aux ciseaux de l'osmonde fraîche.
On ajoute un trait d'huile d'olive et on touille soigneusement le tout
On laisse macérer une demi heure,
… et on sert en tartines sur du pain à peine grillé. Une merveille
Pas de photo des tartines, ce fut dévoré aussitôt préparé.
Osmonde (osmondea pinnatifida)
J'avais découvert cette algue lors d'une sortie à Roscoff il y a deux ans; j'en parle ici. Depuis, j'en ramasse à marée basse (il faut une marée d'un bon coefficient pour que la zone où elle prospère soit découverte).
Après rinçage, j'en garde un peu au frais pour des essais (c'est pas mal mélangé, en petites quantités à des carottes rapées par exemple).
Je sèche le reste à four à peine chaud (50° avec porte du four entrouverte). Ça réduit comme une peau de chagrin. Je réduis grossièrement en poudre en pressant entre les doigts.
Il ne semble rester que du sel quand on croque de l'osmonde desséchée
Sauf qu'au cours de mes expériences, j'ai découvert que si on laissait cette poudre d'algues en contact avec un support humide, elle se réhydratait juste assez pour dégager son merveilleux et très surprenant parfum poivré. Par exemple en mélangeant -un peu à l'avance- une demi-cuillérée à café d'osmonde à de la vinaigrette au fond d'un saladier… Peu suffit.
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Commentaires
Tu me mets l'eau à la bouiche... les bigorneaux à la pique, j'adore ça !
Je m'y connais moins en algue, mais j'avoue loucher sur des livres culinaires qui me donnent envie de les assaisonner de différentes façons !
Coucou Michèle,
j'utilise les algues dans des condtions très précises: le kombu avec la cuisson d es légumineuses car ça raccourcit la cuissson et exalte le goût.
Le "persil de la mer" (un mélange très bien fait que j'achète à Roscoff, j'avis dû t"en donner) dans les vinaigrettes, justement pour les rehydrater, tout comme l'osmonde.
J'aime bien aussi les tartares d'algues quand ils sont relevés.
Sinon, j'ai trouvé du nori grillé que je croque comme du bonbon.
Le ramassage des bigorneaux a été d'autant pus utile quand toutes les boutiques étaient fermées!
Nansou, les algues s'apprivoisent peit à petit je trouve, car leurs saveurs ne sont pas toujours évidentes à marier
je deshydrate les osmondes car elles ne sont pas à la vente et je ne sais comment les cosnerver autrement! Mais j'apprecie beaucoup la qualité du persil d e la mer que je trouve à Roscoff, tu sais où…
je fais aussi de nouveaux essais avec du wakamé seché
Merci pour tes trouvailles ! Je voulais juste t'écrire un petit mot pour te souhaiter une bonne année et te dire que j'aimais bien la manière dont tu écrivais sur ton blog ^^
Merci, c'est très gentil à toi,
je suis allée voir ton "cœur fondant" très réussi mais je ne peux voter car je ne suis pas sur facebook
On les appelles demoiselles parce qu'ils battent des cils, ou qu'ils se servent de leurs cils pour je ne sais quelle activité.
Je n'aime pas les bigorneaux ... parce que mon père me les faisait utiliser comme appâts pour al pêche ! Mais j'aime ton article ...
Loulou,
les jupettes des demoiselles sont d'un gris souris très sobre, sans volants dessous
Irène,
mon père utilisait es petits goujons pour pécher … mais j'aime encore les goujons dans mon asseitte… je dois être plus goinfrette que toi!
18micheleVendredi 15 Août 2014 à 22:25Très intéressant!
Tu as dû faire le plein d 'iode avec un tel plat. Je suis très fan des algues en condiment sec mais pas du tout des algues en légumes.
Je ne sais pas les cuisiner et à chaque fois que j'ai testé, j'ai trouvé que c'était "l'éloge de la fadeur" à la mode japonaise.
Mon époux doit m'inviter chez un japonais étoilé de Paris. Je ne manquerai pas de tester les algues...
19mlkVendredi 15 Août 2014 à 22:25Ce sont les petits plaisirs de la vie ça, tout simple
Les demoiselles du plaisir en somme
J'aime tes gourmandises qui font saliver, même relativement tôt le matin
20ColchiqueVendredi 15 Août 2014 à 22:25Venezia, Miam ! Miam ! très appétissants et excellents pour la santé ces ingrédients de la mer.
21LoulouVendredi 15 Août 2014 à 22:25Les demoiselles : c'est parce qu'elles ont de belles jupes, pardi!
Hummmmm, cela me rappelle de nombreuses vacances passées ds cette région et que de pêches au coquillages! Je me souviens des ramasseurs de goémon le long des plages avec les chevaux qui tiraient la charrette.
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Je viend de lire ton article à Zhom et il en a l'eau à la bouche lui qui est grand amateurs de demoiselles (je parle évidemment des coquillages ! pour zhom il n'y a bien sûr qu'une seule demoiselle digne d'intérêt !). Tu me fais encore plus "bisquer" (comme on dit dans le sud) de ne pas être venue à Roscoff cette année.
Je vois que tu déshydrate tes algues toi-même, tu vas bientôt pouvoir monter ta petite entreprise et concurrencer les goêmoniers locaux !
Et en plus, on n'a même pas eu le plaisir d'admirer les tartines, c'est vraiment trop injuste ! Tiens zhom vient de filer à la cuisine et je l'entends s'agiter côté frigo. Te lire devient un suplice !