• Le Queensland abrite des forêts primaires avec d'extraordinaires arbres millénaires.

     

     

    Qu'est-ce qu'une forêt primaire?


    C'est une forêt intacte depuis sa naissance dans la nuit des temps. On en trouve dans les zones tropicales mais aussi -des petits bouts- en Europe et même en France. (voir wikipedia par exemple ici). 

     

    Pour le Queensland, on considère qu'elles datent de l'époque du Gwondana, cet imense continent qui recouvrait une partie du globe avant que les chocs des plaques tectoniques ne séparent les terres, ce qui a par exemple "poussé" loin dans l'hémisphère sud la Nouvelle Guinée, la Tasmanie, la Nouvelle Zélande… ou l'Australie. Ces territoires sont longtemps restés à l'écart des routes maritimes, ce qui, pour certains, a préservé leur biodiversité.

     

    En Australie, où le capitaine Cook a débarqué en 1770 sur la côte du Queensland, les aborigènes vivaient en symbiose avec leurs terres et la végétation a échappé -par endroits en tous cas- à l'appauvrissement lié à au developpemeht de l'agriculture.


     

    J'ai pu visiter deux types de forêts primaires dans le Queensland.

     

    -Près de Brisbane, le parc national de Lamington, classé comme "forêt humide Gwondana", et qui appartient au patrimoine mondial de l'Unesco. 


    -Plus au nord, près de Cairns, nous sommes passés  au dessus des cimes de la forêt (il s'agit ici de forêt primaire de zones humides) en télécabine…

     

    Dans ces deux zones, les arbres sont d'une beauté fascinante.

     

    C'est juste ce que je voudrais montrer ici en quelques images.

     


    Parc de Lamington

     


     

    P1000055.jpgLes racines sinueuses d'un Mararie  (Pseudoweinmannia lachnocarpa)

     

     

    P1000051.jpgBlack Booyong (Argyrodendron actinophyllum) et figuier étrangleur entrelacés

     

     


    P1000062.jpgOn l'appelle  black boy ( Xanthorrhoea Australis). Les aborigènes utilisaient tout ou presque. Le nectar  fournissait une boisson sucrée, la résine servait de colle, le tronc était taillé en lance. Il vire au noir (d'où son petit nom) lors des feux de forêt qui favorisent l'épanouissement de ses fleurs. C'est un arbre protégé  qui pousse très très  lentement.


     

     Télécabine de Kuranda, près de Cairns

     


     

    P1000173.jpgLe parcours s'étire sur 7,5 km et fait deux haltes, d'où l'on peut se promener sur des passerelles aménagées dans la forêt. Ne pas  maginer que la cabine puisse tomber

     

     

     

    P1000207.jpg N'étant pas sûre de l'identification des arbres… je m'abstiens…


     

    P1000177.jpgPin kauri  (agathis australis) poussant droit vers le ciel

     

     

     

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    Un calamus (palmier grimpant dont je n'arrive pas à trouver le nom complet en raison de la disposition singulière de ses redoutables épines



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  • … et ils sont aussi doudous que des animaux en peluche. Mais ils sont beaucoup plus fragiles .

     

     

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    Le zoo tropical de Cairns situé à une vingtaine de kilomètres de la ville, près de Palm Cove, s'occupe d'une trentaine de koalas, -que l'on peut même prendre dans ses bras- Ils ont droit à 30mn de photos quotidiennes avec les visiteurs, avec trois jours de repos entre deux séances de pose. Chacun est appelé par son petit nom. Le zoo finance deux immenses plantations d'eucalyptus (20 000 arbres … ) pour leur fournir des feuilles fraiches. Sur les six cent variétés existantes, ils n'en acceptent qu'une demi-douzaine!

    Le zoo a concocté une charte de bonne conduite pour s'occuper des koalas, très menacés dans leur habitat naturel, par la raréfaction des forêts, les feux, les attaques d'animaux sauvages. La colonie ne s'accroit que par les naissances au zoo. 

     

    Ils sont très légers, d'une fragilité et d'un abandon désarmants. Ils sont réputés dormir 18 heures par jour, mais la plupart était bien éveillés lors de notre visite.

     

     

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    Ce qui est fascinant, c'est la lenteur de leurs déplacements …

     

     

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      koala réveur…

     

     

    Kangourous

     

    le zoo de Cairns abrite aussi des kangourous en liberté; plus exactement, ce sont les femelles qui sont en vadrouille; dans la journée, les mâles restent derrière un enclos; Pourquoi? Parce que ce sont des baiseurs fous, et que cela pourrait choquer les plus jeunes visiteurs, nous a t'on expliqué. La nuit, c'est quartier libre…

     

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      Femelles kangourou grises à la pose 

     

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      J'ai appris qu'une femelle pouvait élever dans la même poche des bébés de portées successives. Miracle de la nature, elle produit alors des  laits de qualités différentes, adaptés aux besoins de chacun des petits.

     

     

     

    Casoar

     

    C'est un drôle de volatile, très rare aujourd'hui à l'état sauvage-il n'y en aurait pas plus de 500 en Australie, même si les routes du Queensland affichent des panneaux protecteurs. Il court, vite, mais ne vole pas. Il possède à la fois des pattes grises aux griffes très puissantes (et menaçantes), dignes d'animaux préhistoriques tandis qu'il affiche un jabot aux couleurs flashy… Comme s'il avait enfilé une tenue de gala en oubliant d'ôter ses vieilles pantoufles.

     

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      Attention au casoar: panneaux sur la route côtière qu va de Cairns à Cooktown au nord.

     

     

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    Casoar à casque du zoo de Cairns; ce sont les mâles qui couvent les œufs pour les femelles.  

     

     

    Pythons

     

    (Michèle, excuse moi, mais ce serpent était trop beau… et il n'est pas venimeux)

     

    Il y a une foultitude de serpents plus venimeux les uns que les autres dans la région, mais nous n'avons vu qu'un magnifique python, complètement repu, en train de digérer un petit animal avalé de frais. On voit la bosse à gauche sur la photo…

     

     

     

    P1000064.jpg"carpet python" en train de roupiller dans le parc national de Lamington


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    La côte nord est de l'Australie, dans le Queensland, est un incroyable conservatoire botanique.


     

    P1000144.jpgMangrove sur la côte entre Cairns et Cooktown, plus au nord

     

     

    De nombreuses zones côtières sont en fait des mangroves où arbres et arbustes poussent à la diable les pieds dans l'eau. Il n'y a pas grand monde que ça dérange.

     

     

    P1000079.jpgDeux maîtres "-surfeuses sauveteurs " sur la plage d'Ellis Beach, près de Cairns (en arrière plan, un filet de protection anti meduses)

     

    De novembre à mai, de méchantes méduses contrarient toute baignade; on doit se contenter de nageoter dans des espaces préservés par des filets… quand les crodocodiles de mer ne sont pas là pour grignoter un cuissot au passage.

     

     

    P1000147.jpgCalophylles avec boutons floraux (les fleurs sont, paraît-il très parfumées)

     

     

    Au bord de l'eau, de jolis arbres aux feuilles luisantes. Des calophylles, annonce un ranger. Le fameux calophyllum inophyllum (famille des guttiferae) dont les amandes pressées donnent l'huile de tamanu (le nom polynésien)? 

     

    Oui, m'ont confirmé à la fois: 

     

    -un excellent livre consacré aux plantes endémiques de la région: Plants of tropical North Queensland, the compact guide de John Beasley (édité par l"auteur) 

     

    -une viste au jardin botanique de Singapour, où j'ai revu un calophyllum sagement étiqueté…

     

     

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    P1000331.jpgLe calophylle de Singapour

     

    Trouve-t-on pour autant de l'huile de tamanu au Queensland?

     

    Je sais bien que ma visite a été fort rapide, je ne peux donc jurer de rien… mais je n'en ai pas trouvé. Celle repérée sur internet et qui est commercialisée en Australie vient des îles Vanuatu.

     

    Pourtant le calophylle appartient bien à l'univers aborigène traditionnel comme l'explique par exemple le premier texte mis en lien ci-dessous. Tout, dans l'arbre était exploité. Le bois, très dur, les fruits, dont on tirait une teinture jaune, ou en triturant les amandes, un onguent anti-douleur. Ce qui m'intrigue c'est que l'huile y est dite toxique. Je suppose qu'il s'agit de son ingestion. Elle était utilisée pour la pèche.

    Elle est extraite des amandes du fruit, de la taille d'une noix. Mais le rendement n'est  intéressant que si elles sont bien sèches. Il faut donc ramasser les fruits une fois tombés, ce qui n'endommage ni n'épuise les arbres. Certaines variétés de calophylles sont protégées dans le Queensland. Les publications scientifiques australiennes s'y intéressent surtout dans l'optique " bio carburants"…

     


     

    Liens

     

     

    ici: excellent article en anglais sur les calophylles de la côte du Queensland (Cardwell est au sud de Cairns, je n'y suis pas allée). 

     

    ici autre article documenté (en anglais) sur les usages et les propriétés du calophyllum

     

    Bon résumé des propriétés de l'huile de calophylle (en français) ici, outre l'article d'AZ  (qui source son huile en Inde) ici


    C'est une huile que j'utilise souvent pour son efficacité anti inflammatoire.


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  • C'est l'Australie, et notamment, la forêt primaire du Queensland.

     

     

     

    P1000052.jpgRainforest du parc national de Lamington, dans le sud du Queensland


     

    J'ai eu la grande chance de pouvoir m'y promener… et en discutant, j'ai appris que les citrons caviar, appelés ainsi en français car leur pulpe se présente sous la forme de grains  acidulés jaune pâle, y poussaient à l'état sauvage.

     


     

    P1000069.jpgPhoto prise juste avant la tombée de la nuit, j'ai visé sur le citron caviar, plus ne que le feuillage…


     

    J'ai demandé à voir un de ces arbres. Ils étalaient leurs branches très épineuses …  juste au dessus d'un stinging tree (gympi gympi ou dendocnide moroides) buisson de plantes classées comme dangereuses car leurs feuilles sont couvertes de fines épines siliceuses particulièrement urticantes. Bref, ce n'est pas moi qui suis allée attraper les citrons, de la taille et de l'apparence de mini avocats ou de gros cornichons.

     


     

    P1000097.jpgPlant de finger lime vendu au marché dominical de Port Douglas, sur la côte du Quueensland près de Cairns. On voit bien la taille des épines…

     

     

    Le microcitrus australasica est une espèce endémique des forêts primaires du sud du Queensland et du nord de la Nouvelle-Galles du Sud. Il est cultivé depuis une quinzaine d'années environ en Australie; en France, les pépiniéristes Bachès l'ont acclimaté et au Portugal, JP Brigand, auteur de mon blog gourmand préféré, non seulement en produit dans son jardin de cocagne mais en invente aussi des utilisations savoureuses. Voir ici

     

    J'en ai rapporté deux en France dans un végétabag, emballage que je recommande vivement à tous les amoureux des cueillettes vagabondes. En voyage, j'y glisse aussi parfois des biscuits secs, ce qui leur évite un ramollissement trapide. J'avais trouvé ces sacs à Paris à la grande Epicerie du Bon Marché, en rupture de stock depuis quelque temps. On les trouve sur internet. 

     

    Les citrons caviar sont donc arrivés intacts, je les avais planqués dans la trousse de toilette au cas où des douaniers ne me les confisquent (les réglementations sanitaires sont parfois complexes).

     

    P1000353.jpgCitron caviar entrouvert, pret à être dégusté…

     

    J'en ai déjà testé un sur des harengs (préparés à l'huile ) qu'il a magnifié.

     

    Appelé finger lime en Australie, le citron caviar est vendu en France … quasiment au prix du caviar.

     


     

    Liens en anglais


    wikipedia ici

     

    sur les variétés australiennes: ici


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    P1230793.jpg Vue du port de Reykjavik avant le lever du soleil (photo prise avec un réglage haute sensibilité) depuis le clocher de l'église Hallgrímskirkja, magnifique bâtiment moderne  qui surplombe la ville

     

    P1230771.jpgLa nuit, les petits cimetières de campagne sont éclairés

     

     

    Lors de ma brève virée islandaise, j'ai découvert avec étonnement qu'une variété de thym poussait sur l'île…

     

     

    Je sais que certains thyms sont bien apprivoisés dans le nord de la France, mais j'ignorais que d'autres pouvaient prospérer sous des climats encore plus froids.

    La variété islandaise baptisée thym arctique (Thymus praecox ssp arcticus) est présente également dans les pays scandinaves, au Royaume Uni, en Irlande, etc. J'en ai acheté un peu, joliment séché et j'ai testé sur une salade: le goût à peine fleuri n'est pas celui du thym. Sur l'étiquette du petit bocal, il est recommandé en association avec les viandes blanches, le gibier, la truite, le saumon… et sur les salades. 

     

    L'HE extraite du thym arctique islandais a pour composant principal l'acétate de linalyle, ce qui est également le cas chez ses cousins norvégiens ou groenlandais ( voir ici et ici les tests sur les HE extraites de thyms ramassés dans ces régions). C'est une molécule présente en abondance dans la lavande à qui elle donne sa caractéristique odorante. J'ai donc ressenti mon pot, peu convaincue par le parfum, puis j'ai décidé de tester en tisane pour savoir si la note lavande allait ressortir. Oui, très légèrement, au palais plutôt qu'au nez.


     

    P1230960.jpgBien séché, le thym arctique a gardé ses couleurs

     

    L'acétate de linalyle étant un ester monterpénique, sédatif, anti-inflammatoire et spasmolytique, l'infusion de thym actique serait donc à conseiller le soir, surtout quand on a le rhume…


    J'ai trouvé assez peu d'informations sur les propriétés thérapeutiques de la plante, sinon que la tisane combat la gueule de bois et les refroidissements.

     

     

    L'islandaise Audur Ava Olafsdóttir, auteure de l'exquis roman Rosa candida (ed. Zulma) parabole autour d'un jeune jardinier amoureux des roses, évoque brièvement le thym arctique dans une interview ( ici ).



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  • L'Islande en hiver, c'est un royaume blanc où gèlent même les odeurs et les bruits. Pourtant, dans la campagne proche de Reykjavik, quelques plantes têtues pointaient à travers la neige… 

     


     

    P1230832.jpgSur la route de l'aéroport… il a fait beau le jour du départ…

     


     

     

    P1230710.jpgIl faisait jour vers 10h30… mais avec un ciel noir comme dessiné au pinceau, on se serait cru dans une estampe chinoise

     

     


     

    P1230759.jpgBouleaux nains sous la neige

     

     

    P1230709.jpgAutre dessin à la chinoise. Les graminées sont orangées sur la photo, elles paraissaient presque jaune sur la neige

     

     

    Des bouleaux nains et de maigres graminées jaunes à l'architecture fragile défiaient le froid . Ce sont surtout ces graminées qui m'ont étonnée .

     

     

    P1230805.jpgOpid signifie ouvert en islandais… tant mieux pour la visite

     

    P1230804.jpgLa petite masion de Reykjavik ou est logée l'herboristerie, juste après le lever du soleil…

     

    A Reykjavik même, j'ai trouvé une herboristerie  Jurta apotek dont la créatrice propose de nombreux mélanges de plantes- en gélules surtout - et prépare aussi des cosmétiques. Selon elle, il n'y a pas pas de distillateur d'huiles essentielles installé sur l'île. Les plantes sont rares m'a t'elle dit, il en faudrait trop; j'ai suggéré de faire des hydrolats… car l'une des plantes les plus présentes (et utilisée) est … l'angélique.

     

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    On trouve donc dans  les boutiques touristiques le mélange de plantes islandais:  angélique-bouleau-mousse islandaise, proposé pour préparer une tisane un peu anti tout: bonne pour l'appareil respiratoire et la digestion, diurétique, etc.

     


    P1230953.jpgla mousse islandaise séchée ressemble beaucoup à des algues

     

    La mousse islandaise (cetraria islandica) appelée aussi lichen islandais a nourri les paysans pendant des siècles. Elle donne à la cuisson une gelée, amère si on ne la fait pas tremper longtemps dans une première eau que l'on jette. La préparation amère comme celle qui l'est moins ont des propriétés médicinales, elles sont différentes (voir ici un excellent article sur Passeportsanté). Privée de son amertume, la mousse islandaise est utilisée  pour soigner les toux rebelles. On en trouve dans des remèdes homéopathiques et des pastilles pour la toux.

     

    Ce qui m'intéresse particulièrement, ce sont ses propriéés anti-bactériennes et antibiotiques, je compte bien tester en teinture en usage externe.


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    La vallée de feu (valley of fire) dans le Névada à une heure de route de Las Vegas déploie des ocres somptueux et des rochers aux formes biscornues créées par l'érosion. Un palais des mirages à ciel ouvert.

     

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    Comme il avait plu très violemment les jours précédents, j'ai pu ramasser dans un éboulis un petit morceau de grès ocre détaché d'un rocher et je l'ai rapporté en France. (Sinon, je n'aurais rien touché… c'est un parc protégé).

     

    P1230148.jpgLe morceau pèse 200g

     

    La teinte est si magnifique que je me suis attelée à en extraire les pigments.

     

    Un conseil: éloigner quiconque risque d'être effayé par le désordre né des manipulations.

     

    J'ai d'abord dilué le morceau dans de l'eau déminéralisée.

     

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    J'ai filtré une première fois pour ôter les plus gros résidus.

     

     

    P1230154.jpgSaladier avant le passage au sèche cheveux

     

    Ensuite, j'ai décanté à de très nombreuses reprises pour recueillir la poudre, car elle est particulièrement  fine. J'en ai versé en fines couches dans des saladiers et j'ai séché les parois … au sèche cheveu pour accélérer.

     

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    Une partie a pu étre versée sur du papier sulfurisé et a séché en deux jours à l'air avant d'être réduite en poudre fine dans un mortier en acier.

     

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    Le résultat: un pigment ocre rouge particulièrement fin… à tester dans les savons?

     

    Composition de la terre: il s'agit de grès rouge (appelé aztec sandstone) riche en oxydes ferreux.

     

    lien ici


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  • Lors d'une virée éclair aux Etats-Unis, j'ai eu la chance de faire deux incursions -non moins éclair- dans le désert.

     

     

    Non, je n'ai pas cueilli de plantes, c'était en zone protégée mais j'en ai découvert quelques unes qui m'ont bien inspirée.


     

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      Le johua tree ou arbre de Josué

    (Yucca brevifolia) de la famille des agaves. 


    C'est donc une variété de yucca comme l'indique son nom latin. Les bourgeons floraux, les fleurs et les fruits sont comestibles; les feuilles servent à faire de la corde, les racines ont des vertus tinctoriales. Il pousse, très lentement, dans le désert mojave et il doit son petit nom aux Mormons, férus de récits bibliques; selon eux, ses branches semblaient désigner le ciel avec le même élan que Josué montrant la terre promise…

     

    P1230127.jpgEn haut à droite, on aperçoit le tronc qui semble poilu-cotonneux, en fait, les poils sont durs comme des écailles

     

    Liens

     

    Voir ici (en anglais) et ici  (en français)


    jp le gourmand du blog olhar feliz cuisine les fleurs de yucca ici, ici, ici

      et ailleurs encore.


    Depuis que je l'ai lu, je convoite les fleurs de yucca qui poussent dans les jardins publics en Bretagne…

     


     

    P1230110.jpgBuissons blancs de brittle bruches

     

    Le brittle bruch

    (Encelia farinosa) de la famille des astéracées, c'est une plante amie des déserts 

     

    Elle affiche en buissonnant des feuilles veloutées d'un vert très pâle proche de la teinte de la sauge grecque au séchage. Parfum amer.On en extrait une résine que les indiens utilisaient comme encens. Ses feuilles et fleurs mâchées étaient appliquées en cataplasmes antalgiques.

     

    Liens

     

    En français ici


    Propriétés médicinales (en anglais) ici 

    (Les indiens tongvas vivaient sur le côte ouest, californienne)

     


     

    P1230115_2.jpgLa photo n'est pas terrible car j'ai dû beaucoup l'agrandir pour qu'on puisse bien distinguer les deux ocotillos encadrant l'hélicoptère.

     

    L'ocotillo

    (Fouquieria splendens) famille des fouquiéracées

     

    Un drôle d'arbuste constitué de sortes de bâtons maigrichons. Il fleurit au printemps en rouge-orangé ( je n'ai pas vu) et produit alors des toutes petites feuilles vite caduques. Ses tiges filiformes  sont parfois utilisées en clôture. Usage médicinal : en teinture contre les congestions pelviennes.

     

    Liens

     

    En français ici


    Propriétés médicinales ( en anglais) ici

     

     


     

    P1230118.jpgOn dirait des trolls du désert

     

    Le california barrel

    (Ferocactus cylindraceus), une cactée

     

    Ils m'ont beaucoup plu, on aurait dit des peluches piquantesSes fleurs et ses fruits sont comestibles, et en cas d'urgence, on peut se réhydrater en mâchonnant la pulpe très juteuse (sans les épines bien sûr! )

     

    P1230112.jpgun joli petit couple…

     

    liens

     

    en français ici


    -pour ses utilisations (en anglais) ici

     

     

     

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    Didymes, en Turquie, fut un grand sanctuaire consacré au dieu Apollon. Une pythie y prédisait l'avenir comme à Delphes en Grèce, également dédiée à Apollon. Et comme à Delphes, la pythie de Didymes croquait du laurier avant de parler en état de transe…

     

     

      Cette histoire m'a toujours intriguée car à ma connaissance, le laurier n'est pas un hallucinogène. Onparle dans les vieux textes de devins daphnophages ("mangeurs de laurier"). Peut être qu'en réalité, il éclaircissait et aiguisait  les idées: les feuilles de  laurier ont des  propriétés excitantes… Leur mastication fait aussi saliver, ce qui devait contribuer à fluidifier la parole des pythies!

     

    P1220906.jpg

      Le laurier est très présent à Didymes, c'est le seul temple où il est représenté stylisé en frises sur les monuments.

     

    Plante originaire d'Asie Mineure, le laurier (laurus nobilis en latin) s'appelait et s'appelle encore Daphné en grec, du nom de la nymphe que coursa en vain Apollon tombé amoureux d'elle. J'aime beaucoup cet épisode de la mythologie. Apollon s'était moqué du Dieu Amour, lequel lui joua un mauvais tour. Il le transperça d'une flèche pour le rendre amoureux, tandis qu'il envoyait une autre flèche à Daphné pour qu'au contraire, elle ne puisse l'aimer. Courses effrénées dans les bois. Daphné supplia son père, également un dieu (des fleuves), ce qui facilite les tours de magie.

     

    Récit de la scène et de la métamorphose selon Ovide (la citation est un peu longue, mais si  belle et évocatrice…  C'est une vieille traduction de 1806, voir ici):


    " O mon père, secourez-moi ! ô terre, ouvre-moi ton sein, ou détruis cette beauté qui me devient si funeste" ! À peine elle achevait cette prière, ses membres s'engourdissent; une écorce légère presse son corps délicat; ses cheveux verdissent en feuillages; ses bras s'étendent en rameaux; ses pieds, naguère si rapides, se changent en racines, et s'attachent à la terre : enfin la cime d'un arbre couronne sa tête et en conserve tout l'éclat. Apollon l'aime encore; il serre la tige de sa main, et sous sa nouvelle écorce il sent palpiter un cœur. Il embrasse ses rameaux; il les couvre de baisers, que l'arbre paraît refuser encore : "Eh bien ! dit le dieu, puisque tu ne peux plus être mon épouse, tu seras du moins l'arbre d'Apollon. Le laurier ornera désormais mes cheveux, ma lyre et mon carquois". 


     

    P1220910.jpgCe n'est pas Daphné, mais une belle inconnue ailée avec sa jupe en feuilles d'acanthe, on reste dans le végétal … (chapiteau à Didymes)

     

    Depuis des années, je prépare des macérats huileux avec les feuilles de laurier. Je les fais au bain-marie à chaud dans de l'huile d'olive. Au fil du temps, j'ai affiné la technique. J'ai remarqué que si le laurier est trop frais, il crache trop d'eau, donc je le fais- à peine - sécher au préalable; je le déchiquète à la main et j'ajoute souvent des pétales de rose pour adoucir l'odeur et parfois du thé ou du rooïbos vert anti-inflammatoires. Car j''utilise ce macérat comme anti-inflammatoire. Pourtant en relisant les livres de phyto avant d'écrire cet article, j'ai découvert que ce sont surtout les baies qui ont cette propriété! Jean Palaiseul (dans: Nos grands mères savaient… livre de poche) donne ainsi une recette de macérat de feuilles fraiches+de baies sèches dans de la graisse de porc contre les rhumatismes.

    Pourtant, mon macérat fonctionne très bien… j'en fais et j'en refais.


    C'est une plante si banale et facile à trouver qu'on l'oublie parfois, pourtant, je la trouve vraiment efficace.

     

    James A. Duke, l'ethnobotaniste américain dont j'aime beaucoup le livre de vulgarisation Le pouvoir des plantes (Marabout) cite le laurier pour lutter contre les migraines. Il suggère dans ce cas une infusion feuilles de laurier-grande camomille (tanacetum parthenium).

     

    L'huile de baies de laurier utilisée dans les savons d'Alep vient souvent de Turquie, mais je n'ai pas eu le temps d'en chercher.

     


     




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  • Deux fruits méditerranéens qui ont souvent croisé mon chemin lors d'un tout récent périple en Turquie.

     

     

    La grenade

     

    Ses propriétés anti oxydantes lui donnent une côte d'enfer. J'ai vu dans la campagne plein de petits grenadiers, plantés à coup sûr il n'y a pas si longtemps et couverts de fruits énormes. 

     

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    Grenadiers à Kaunos. 

     

    En lisant un peu à propos de ce fruit, j'ai découvert que son nom latin (punica granatum) la rattachait au monde antique, punica c'est punique, c'est à dire carthaginois. L'auteur romain Pline l'Ancien l'appelait la pomme de Carthage, les meilleurs fruits consommés à Rome venant de Phénicie ou de Carthage.

     

     

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      Nar est le nom turc de la grenade, suyu signifie jus.

     

    Le jus des grenades turques est d'un rouge très vif. En revanche, celui que l'on vend dans les rue de Bangkok n'affiche qu'un rose léger.

     

    P1220924.jpgHors sujet mais si beau que je l'affiche quand même: tombes rupestres lyciennes de Kaunos, à flanc de montagne, au dessus des champs de grenadiers.


     La grenade appartient à la famille des Punicacées (une famille dont elle est le seul membre), rattachée désormais à celle des Lythracées, où l'on trouve le henné, la salicaire ou la chataigne d'eau.

     

    *Ici,j'aime beaucoup ajouter des grains de grenade pour acidifier une salade et notamment le boulgour. J'en glisse aussi dans les salades de fruit (agrumes notamment), avec un soupçon de fleurs d'oranger comme faisait ma grand mère. 

     

    Eplucher une grenade

     


    Pour ne pas trop se noircir les doigts (la peau des grenades est particulièrement tannique), éplucher le fruit qu'on a coupé au préalable en gros quartiers (j'utilise un couteau costaud et je pose la grenade sur une planche) sous un filet d'eau au dessus d'un saladier placé dans l'évier. On ôte ensuite plus facilement les peaux blanches amères qui remontent à la surface de l'eau.

     

    Voir chez j.p en son jardin royaume portugais une technique très proche ici

     

    Autres liens sur la grenade à ne pas manquer:


    * Un article très documenté sur la grenade en Turquie, et l'occasion de découvrir un  blog passionnant consacré à ce pays. voir ici


    *Un texte bien écrit et plein d'informations ici

     

     

    La figue


     

    P1220878.jpg

    figues au séchage

     

    Lors de ma balade en Turquie, je suis passée par la région d'Ortaklar, couverte de figuiers.

     

     

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    je les ai goûtées à ce stade…  

     

     

    C'était le moment de la récolte, les fruits séchaient sur des claies au soleil, avant d'être triés par qualité. Les meilleures figues, encore moelleuses, offrant un goût encore proche du fruit frais, une merveille.


    P1220884.jpg

    Tri minutieux et un peu fastidieux


    Un peu d'étymologie à partir de son nom latin (ficus carica) m'a fait découvrir que la figue se rattachait à la Carie, nom antique de la région d'Asie mineure où est situé Ortaklar: en plein dans le vif!  

     



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