• Je n'ai pas vu d'ours en forêt, mais il y en a parait-il pas mal, surtout à la saison des baies.

    Conifères (pin sylvestre, épicea) et bouleaux: ce sont surtout ces arbres que j'ai vus dans les forêts autour du lac Saimaa, si l'on ne compte pas les génévriers qui sont plutôt des arbustes et les sorbiers dont j'ai déjà parlé. Mais je n'ai pas croisé Tapio, le dieu de forêts dans la mythologie finoise, protecteur des abeilles
    , des troupeaux et guérisseur.


    Ponton de bouleau au bord du lac Saimaa; sur l'autre rive, la forêt dense de conifères.

     Au merveilleux musée du bois à Lusto, une vitrine évoque la sève de bouleau. J'ai donc demandé si les Finlandais en faisaient des cures dépuratives au printemps, la guide du musée par ailleurs très compétente m'a regardé fort étonnée; ça ne lui disait absolument rien.

    L'ingrédient très local qui semble le plus utilisé semble le goudron de pin. Il entre notamment dans la composition de produits cosmétiques mais hélàs élaborés de façon très conventionnelle, c'est à dire avec EDTA dans les savons, et plein d'ingrédients chimiques dans le reste. On l'utilise pour ses propriétés assainissantes. C'est l'odeur du Nord, celle du calfatage des bateaux, une senteur qui fait voyager… même si ce  goudron est aujourd'hui considéré comme toxique. Les pays scandinaves ont obtenu de l
    'Europe de pouvoir continuer à l'employer pour l'entretien des bâtiments de leur patrimoine, faute de produit de substitution.

    Parc naturel de Linnansaari: depuis un belvédère, vue sur quelques îles du lac Saimaa, qui en compte plusieurs milliers


    Autre produit intéressant, découvert -et testé-: la boue de tourbe, utilisée comme une argile en enveloppement corporel appliqué avant d'entrer dans le sauna, ce qui fait qu'on transpire encore un peu plus…

    On se rince ensuite pour ôter le tout. Inégralement enduite de la tête aux pieds, je pensais à Goldfinger, où l'une des James Bond girl meurt étouffée sous une gangue de peinture dorée mais manifestement, la tourbe laisse mieux respirer que l'or. Ensuite, la peau est toute douce.


    Les eaux sombres du lac, aux rives bordées de roseaux. Leur couleur est donnée par le fonds tapissé de tourbe. On a croisé un bateau en trois heures; notre pilote a dit en rigolant: tiens, il y a baucoup de circulation aujourd'hui.

    La tourbe provient de la décomposition de plantes semi-aquatiques (mousses, sphaignes, etc. ) et elle est notamment riche en oligo éléments. Je n'ai pas pris de photo de sauna… J'y étais sans aucun appareil si je puis dire…

    Nid d'aigle pécheur en haut d'un pin. En général, ils émigrent en Afrique début aout, mais j'ai eu la chance d'en voir planer plusieurs. le mâle et la femelle volent chacun de leur côté vers les tropiques mais ils se retrouvent sur le même emplacement à leur retour.


    Liens


    La tourbe que j'ai testée voir
    ici

    Le goudron de pin, article de wikipedia
    ici




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  • En Finlande, il y a des forêts comme on se l'imagine…




    Avec des maisons de bois au bord des lacs, des résineux (beaucoup de pins sylvestres)…





    des  bouleaux…



    … et en été, dans les bois, des buissons et des arbustes croûlant sous les baies, et ce n'est pas une image…

    Etal de baies au marché d'Helsinki (myrtilles et airelles rouges)


    Celles que j'ai vu en plus grande abondance dans la nature: les baies des sorbiers des oiseleurs, les airelles rouges qui tapissent les sous bois et (un peu moins de) myrtilles


    Sorbier des oiseleurs (sorbus aucuparia) ; on peut croquer quelques baies en passant, mais en fait elles sont à  cuire  (article de wikipedia ici) car crues elles sont  toxiques si on en mange en quantité (même modérée)

    Airelles rouges (vaccinium vitis-idaea), que j'ai rapportées et mises à trempoter dans l'eau au froid



    On trouve aussi dans les jardins toutes sortes de groseilles, blanches, rouges, noires, à maquereaux, des cassis

    groseilles rouges


    Groseilles à maquereau (ce pouce n'est pas le mien mais indique la taille de ces fruits exquis qui se savourent comme des bonbons)

    Au marché d'Helsinki, on peut acheter des framboises (ou des mûres?) arctiques de Laponie. Jaune orangé, elles sont vendues en barquette, conservées dans de l'eau.


    framboises (ou mûres? ) arctiques (rubus arcticus ou chamaemorus ?) conservées dans l'eau. Je n'arrive pas à trancher: si le nom finois vu au marché (mesimarja) est celui de la framboise arctique, le fruit a tout de la mûre arctique.



    http://mamidoo.free.fr/html/gifs/nourriture/fruits/images/framboises.gifJ'ai partout demandé s'il y avait une utilisation thérapeutique des baies, particulièrement riches en substances anti oxydantes protectrices; il semblerait que non, la médecine populaire n'étant plus guère pratiquée. Les baies, c'est bon… au goût et pour la santé; les Finlandais qui en raffolent les accommodent à toutes les sauces ou presque, mais hélàs ne les font pas sécher (j'ai juste vu dans une boutique des… canneberges séchées-sucrées, made in Canada, probablement les mêmes que je trouve à Paris chez G. Detout).
    Il faut dire que les airelles se conservent particulièrement bien car elles sont riches en acide benzoique. Par ailleurs, le froid les bonifiant … elles sont congelées sans souci pour l'hiver.

    l'assiette du pique nique: muikkus (petits poissons blancs -petites marènes en français-, de la famille des salmonidés que l'on peche dans le lac Saimaa; ici, ils ont été fumés 5mn à peine) girolles fraîchement ramassées et sautées avec des oignons, petit pain carélien au fromage et sorbier pour la déco)

    On déguste les baies accompagnées de crème (j'ai essayé de retour à Paris avec du lait fermenté, plus léger, c'est délicieux), en gâteau, en sauce acidulée pour faire passer les viandes un peu lourdes ou le gibier, en confiture et gelée bien sûr, en vin pétillant (fait avec des groseilles), en jus,  en liqueurs …


    http://mamidoo.free.fr/html/gifs/nourriture/fruits/images/framboises.gifUne marque bio finnoise, Frantsila, fabrique des fleurs de Bach à partir de plantes locales voir ici (je n'ai pas réussi à en trouver sur place,  j'avais très peu de temps à moi): il y  a notamment des élixirs de sorbier ou de myrtille, -mais aussi de bouleau, d'épicéa, de pin sylvestre, etc. -
    Frantsila propose également, entre autres, des cosmétiques bio, sans utiliser spécifiquement des ingrédients locaux.


    *L'airelle rouge et le cassis sont des grands classiques en gemmothérapie (en teintures glycero-alcooliques des jeunes pousses et bourgeons)

    *J'ai découvert par ailleurs que l'huile (et l'extrait) de pépins de framboise arctique avaient le vent en poupe dans la cosméto pointue.



    Liens

    Un site (avec version française ici) pour tout savoir des baies en Finlande.

    Le site de Kiva, une épicerie finlandaise à Paris qui propose des baies sous de nombreuses formes (je suis intriguée par la soupe de myrtilles en poudre par exemple) voir ici









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  • Cirrocumulus place Saint Marc




    A la Biennale, une exposition m'a passionnée, celle de l'artiste belge Jef Geys: Quadra medicinale.

    Il a demandé à quatre connaissances habitant à New York, Moscou, Bruxelles ou Villeurbanne, d'herboriser pour lui. Chaque botaniste de fortune devait donc photographier, ramasser, faire sécher et présenter douze plantes sauvages, dénichées sur une superficie de 1 km2. Une cueillette urbaine de végétaux souvent comestibles ou médicinaux.

    L'interrogation provocatrice de Jef Geys: pourquoi ne pas appprendre à ceux qui vivent dehors  à se soigner avec ce qui pousse en bord de trottoir?
    (Hum? et la pollution urbaine quand même?)

    Ce qui m'a surtout fascinée, c'est la diversité botanique.


    A Villeurbanne, une violette de Rivinius, (viola riviniana) ramassée…


    rue Nazareth




    soigneusement séchée et présentée avec ses caractéristiques botaniques.


    Achillée millefeuile moscovite…


    Ce qui m'intrigue (alors que j'avais juste choisi cette plante pour son éclat immaculé):

    C'est une très belle eupatoire rugueuse  (astéracée), trouvée dans le Bronx à New York. Sa racine est présentée dans la légende comme anti fièvre, simulante, tonique, anti diarrhéique. Or en cherchant plus de précisions sur le net, j'ai découvert que la plante (feuilles et fleurs) très toxique  provoquait des empoisonnements en Amérique du Nord.

    Voir ici 

    et
    … où on explique néanmoins que les Indiens utilisaient la racine (en cataplasme) contre les morsures de serpents, d'où son nom anglais:  (white) snakeroot. 




     

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  • Au musée international de la parfumerie de Grasse (il a ré-ouvert en octobre dernier et ses installations sont en train d'être finalisées), on découvre des mini-serres avec des plantes aromatiques européennes mais aussi tropicales; j'y ai donc rencontré deux de mes grands copains…

    Monsieur patchouli dont les feuilles ressemblent un peu à celles du shizo


    et  Monsieur vétiver en touffe (j'ai d'abord cru à un plant de citronnelle… )


    Le musée recèle d'autres merveilles, dont une magnifique collection de flacons. En voici deux d'inspiration animalière:


    A la Reine des abeilles
    Violet (fin XIX- début XX° s.) en cristal


    La maison Violet, 12 boulevard des Capucines fournissait l'impératrice Eugénie.

    Sur les parfums de cette époque (dont Violet) voir ici: clic



    Bel oiseau Bleu
    les sœurs Callot
    design: Lucien Gaillard
    1923 verre.

      Premier parfum lancé par les sœurs Callot, quatre couturières chics et parisiennes des années folles.




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  •  
    Lors de mon séjour à Rio de Janeiro , j'ai été fascinée par le génie du recyclage brésilien. J'ai découvert la créativité d'artistes et d'artisans, -je ne sais d'ailleurs pas où placer la frontière…  - qui transfigurent le quotidien avec des objets inventés à partir de matériaux de récup.


    Juste quelques exemples…

     

    Le panier-déjà montré- en papier glacé enroulé et entrelacé, a été trouvé dans une boutique de souvenirs "ethiques".




                         L'atelier de Getulio, à Santa Teresa

    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Iminigifs-8/chat022.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Getulio, un artiste "de rue" (il s'est installé sur une place) du quartier de Santa Teresa  crée des personnages et des scènes très art brut qu'il fabrique avec tout ce qu'il peut ramasser.


                Une création de Getulio: le modèle réduit du bondinho, le vieux tram emblématique de Santa Teresa     

    .
                          Deux scieurs imaginés par Getulio (en arrière plan, le quartier de Santa Teresa)



                                            Lustre bouteilles


    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Iminigifs-8/chat022.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Zemoc et sa compagne Rita (qui crée de ravissants bijoux) vivent dans une maison -atelier enchantée (que l'on visite sur rendez-vous) où chaque objet ou presque est né d'une idée récup.


                     Miroir installé dans un fond de bassine (en reflet dans le miroir)



                                       Déco d'entrée : du balai…  (j'adore…  , les balais servent, bien sûr)



                        Entre Gloria et Santa Teresa


    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Iminigifs-8/chat022.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Dans la rue, l'escalier en faiences de récup' du chilien Selaron qui ne cesse d'ajouter des couleurs et des carreaux à son œuvre que l'on grimpe en 215 marches.




                       Photo du défilé 2006 tirée du site de Modafusion. Les fleurettes découpées (ou parfois en relief) se retrouvent souvent dans les créations des couturières des favelas? Pour les cariocas, (les habitants de Rio) elles incarnent souvent le mauvais goût populaire, mais une fois adoubé par Paris, ce style a soudain acquis une légitimité fashion.

    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Iminigifs-8/chat022.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Et une initiative franco-brésilienne, celle d'Andrea Fasanello et de Nadine Gonzalez qui ont créé Modafusion. L'association qui travaille avec des femmes des favelas a défilé à Paris lors des deux derniers ethical fashion shows. Elle  crée des vêtements dont beaucoup sont faits avec des tissus de récup. J'étais si intéressée quand j'ai découvert cette initiative… que j'en ai oublié de faire des photos.

    En savoir plus sur modafusion
    Leur site: www.modafusion.org
    sur le défilé de Paris:
    ici

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  •                              Rio dans la brume du matin depuis le quartier de Santa Teresa

    Pourquoi ce titre?

    Parce qu'à la suite d'une heureuse coïncidence, j'ai pu visiter en version originale de ce que j'avais découvert cet été à la Biennale de Venise (j'en avais parlé sur ce blog ici): Morrinho, une installation qui m'avait emballée. Celle de jeunes de Rio qui avaient reconstitué une favela avec des briques et d'autres matériaux de recup  dans les jardins de la Biennale.


    A Rio, j'ai pu mieux comprendre toute l'histoire de cette œuvre.



              Nelcirlan Oliveira, ( 24 ans aujourd'hui), posant devant son œuvre entretenue avec soin.

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Ikaos/boules547.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Il y a dix ans, Nelcirlan, un garçon de 14 ans et son frère Maiquinho qui débarquent de la campagne sont impressionnés en découvrant les grandes favelas des collines de Rio et ont l'idée d'en construire une en modèle réduit près de là où ils s'installent (Vila Peirera da Silva, une "petite" favela de 2000 personnes, perchée entre les quartiers de Santa Teresa et de Laranjeiras). Au fil des années et avec d'autres copains, ils l'agrandissent. Elle s'étend aujourd'hui sur 300m2 et représente en modèle réduit 22 favelas (mais pas la leur). C'est leur terrain de jeu, perché pleine pente, où ils s'amusent aussi à inventer entre les briques des tranches de vie, simulacre apaisant des violences qu'ils côtoient au jour le jour, en jouant avec des petits personnages et des legos.



                                 Mini favelas dégringolant comme pour de vrai sur les pentes escarpées du morro

    Peu à peu cette installation aussi insolite qu'impressionnante a été repérée et il y a eu des expositions au Brésil en 2001, en 2005 à Barcelone, à Paris en 2005 lors de l'année du Brésil en France, etc.. Pour la Biennale, les dix créateurs sont partis un mois à Venise monter leurs briques et leurs jeux.



                             Au premier plan, les voitures et les legos qui servent aux jeux…

    A Rio, j'ai aussi eu la chance de découvrir TV Morrinho, d'irrésistibles mini films d'animation tournés dans ce décor. Ils racontent des histoires désopilantes (du quotidien des favelas) à l'aide de petits personnages et sont projetés par exemple aux gamins de la favela.
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Ikaos/boules547.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Il y a ainsi le conte de la piscine construite par un habitant de Morrinho. Comme tout le monde vient s'y baigner, le bassin déborde et le propriétaire de la piscine décide de faire payer l'entrée… les baigneurs râlent…  Un autre habitant construit alors une piscine plus petite et fixe le tarif moitié moins cher …  tout le monde se rue chez lui, et il peut alors s'offrir l'entrée… dans la plus grande piscine qu'il a pour lui tout seul. Tout ça avec des petits personnages très stylisés manipulés avec les doigts, le décor et le reste étant en matériaux de récup.
     
    Ce qui est intéressant -et fort utile-  c'est que l'ONG Morrinho forme petit à petit des jeunes (malheureusement pour l'instant il n'y a que des garçons) aux techniques de la caméra et qu'ils sont maintenant sollicités pour travailler dans le monde audiovisuel.



    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Ikaos/boules547.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.J'ai fait cette visite par l'intermédiaire de l'ONG Iko Poran (Tout va bien en guarani) qui permet à des volontaires de s'installer dans des favelas pour y travailler selon leurs compétences (pour des périodes de trois semaines à trois mois).
    Contact ici

    Pour la visite, on peut également passer directement par l'ONG Morrinho.
    Son site ici

    Depuis 2004, il existe un petit bed and breakfast, la Pousada Favelinha, installé dans la favela.
    Contact: ici

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  • Jusqu'au 30 septembre, se tient à l'Orangerie du Sénat à Paris (dans le jardin du Luxembourg) une exposition que je recommande à tous les amis du monde végétal (10h-18h, entrée libre). Elle s'appelle "Quand fleurs et légumes s'emmèlent" et montre les œuvres d'artistes inspirés par le vert en tant que matière vivante, si je puis dire.
     


    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fruit-011.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Mes préférés:


                                          Pataugeons sous la pluie
     
    les bottines en graines de pavot d'Isabelle Tournoud, qui expose aussi des pieds en souci et d'autres fantaisies…


                          L'univers de féérie miniature des minimiams, inventés par Pierre Javelle et Akiko Ida

     ici-le titre est de moi- comment déguiser un champignon de Paris … (c'est d'ailleurs réalisé à l'échelle d'un champignon de Paris)



                                    Les aubergines brodées d'Emilie di Nunzio Joly
    (broderie blanche sur aubergine fraiche) qui m'ont fascinée




    On peut aussi assister à la sculpture de fruits et légumes



    réalisée par Laurent Hartmann


    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fruit-011.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.et, à l'entrée, à l'extérieur, admirer une somptueuse plate-bande de légumes bichonnés par les jardiniers du Luxembourg


                              Bettes(ou poirée) avec tige et nervures jaune pétant


                               Choux raves spoutnick


                                  chou élancé aux feuilles comme sculptées


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  • En Asie, je suis toujours fascinée par la place centrale du piment dans la cuisine. Or c'est une plante originaire d'Amérique qui n'a débarqué en Asie qu'au XVI° siècle, dans les bagages des Portugais sur la route des épices.

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif1B/Infernaute3.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Comment les asiatiques relevaient-ils leurs plats avant l'arrivée du piment?



                                   Grappe de poivre vert, île de Bangka

    *Avec du poivre, connu en Inde depuis des millénaires (le Kérala est le berceau botanique du poivre, mentionné dans les textes sanscrits). Dans le sud de Sumatra, le poivre est arrivé avec les Indiens dès le VII° siècle. Il y a eu en effet un royaume indien bouddhique avec pour capitale Palembang du VII° au XIII siècle. C'est le royaume de Sriwijaya, dont il ne reste rien, sinon quelques inscriptions et de rares statues à l'effigie de bouddha ou de divinités indiennes. Il était fondé sur les échanges commerciaux (négociant notamment du poivre…) et  contrôlait le détroit de Malacca. Il a été "redécouvert" au début du XX° siècle par un archéologue français, Georges Déodès.

    Quand les Anglais  arrivent sur la côte ouest de Sumatra, à Bengkulu, à la fin du XVII° siècle -à la suite des Hollandais friands d'épices-, ils développent à leur tour la culture de poivre. Mais avec le climat équatorial très pluvieux, la malaria, la colonie est décimée.C'est le fameux aventurier -et naturaliste- anglais Thomas Raffles (le fondateur de Singapour) qui va relancer les plantations au XIX°siècle quand il sera le gouverneur de Bengkulu. 


                                  Poivre blanc, non trié, au séchage

    Quand on va par la route de Palembang, la capitale de sud Sumatra, jusqu'à Bengkulu, on voit du poivre blanc sécher dans les villages, au bord des routes, sur de grandes bâches de plastique. Le poivre blanc est obtenu après lavage et trempage à l'eau, puis séchage des baies cueillies presque à maturation. 
    L'île de Bangka, au sud est de Sumatra, est aussi réputée pour son poivre blanc qui porte le nom du port d'exportation, Muntok (ou Mentok), lieu assez roots, plombé par une chaleur étourdissante.


                                           Poivrier, île de Bangka

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif1B/Infernaute3.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Comme le poivre n'est pas utilisé dans la cuisine indonésienne (non chinoise), il n'est pas une culture vivrière mais de rapport. Quand les cours mondiaux sont bas et que le prix de vente chute, les plantations sont parfois laissées à l'abandon, ce que nous avons constaté à Bangka (même si les cours ont commencé à remonter depuis 2006).


                                     Poivrière, île de Bangka. Les poivriers, qui sont des lianes, sont plantés par deux ou trois au pied d'arbres autour desquels ils s'enroulent et qui leur servent  d'ombrage.

    Hélàs, sur Bangka, nous avons vu aussi de nouvelles plantations de palmiers à huile, -les nouveaux envahisseurs de la région car très rentables-, remplacer les poivrières (j'ai découvert ce nom désuet qui désigne les plantations de poivre dans Un barrage contre le pacifique, le merveilleux récit de Marguerite Duras sur son enfance indochinoise).

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif1B/Infernaute3.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. En Indonésie et en Malaisie, ce sont les Chinois qui utilisent le poivre -noir- dans leurs recettes de cuisine (je suis accro au black pepper crab). Nous avons réussi à dénicher à Bengkulu un restaurant qui servait du crabe, mais relevé de piment. Et même si j'ai vu du crabe au poivre noir parfois inscrit au menu à Sumatra, je n'ai jamais pu en goûter… par manque de poivre noir, me répondait-on. Sur les marchés d'ailleurs, le poivre noir est souvent présenté quasiment moisi, preuve qu'il n'y a pas de demande. Le poivre blanc, lui, y est vendu en mini-sachet, ce qui laisse supposer une consommation modeste. Quelques grossistes en offrent, non trié, stocké en gros sacs. Le prix: de 6 à 8 euros le kilo…



                                          Vendeuse de piment en poudre, marché de Bengkulu


    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif1B/Infernaute3.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Et le piment? D'un rouge pompier tonitruant, il est omniprésent, vendu en vrac, frais, sec en poudre, ou déjà préparé en pâte.


                                       Préparation de pâte de piment, Bengkulu
     

    A Bengkuku par exemple, les femmes le râpent dans un mortier de pierre de lave avant de le proposer en pâte assaisonnée. Les piments utilisés dans le sud Sumatra sont parfumés, plus brûlants que piquants. Ils sont par exemple bien moins ravageurs que les mini B52 de la cuisine thaï flambant tout sur leur passage, gosier compris.


                          Marchand de piments, marché de Pangkal Pinang, île de Bangka

    On retrouve cette saveur très longue en bouche dans la sauce en bouteille au piment et à l'ail -"sambal pedas" -marque Indofood- présente sur toutes les tables de Sumatra.



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  • Sans aller au bout du monde…

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-022.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.J'ai découvert avec ravissement des fruits magnifiques aux allures de mini-citrouille… Ils étincelaient par centaines dans un massif près de l'église Saint Eustache à Paris, flamboyantes mini boules de Noël en plein mois d'août…



    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-022.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Ce sont les fruits de la rosa rugosa (rose rugueuse), espèce de rosiers  particulièrement rustique qui supporte la pollution…




    et dont les fleurs sont appréciées des bourdons gloutons…

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-022.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.J'ai cherché à les identifier avec plus de précision…  ils ressemblent beaucoup à rosa rugosa scabrosa, présentée ainsi par le merveilleux pépiniériste André Eve dans son catalogue:  «certainement le plus beau des rugosa, une sélection obtenue avant 1939, et bien fixée par greffage».

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  • à Sumatra,



                                     Ile de Bankga, cote est, près de Sungailat
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif7/oiseau39.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. De drôles de fruits tortillonnés nichent dans les grands arbres.

    Edit: c'est un acacia mangium, originaire d'Australie, qui se plait dans les friches tropicales, et qui intéresse les chercheurs car il pourrait être un substitut au tek en ébenisterie. Arbre identifié par l'une de mes sœurs, sacrément douée en botanique…



                                     Ile de Bankga, côte est, près de Sungailat
     
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif7/oiseau39.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Les cocotiers font tapisserie dans le ciel



                                     Ile de Bankga, côte est, près de Sungailat
     
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif7/oiseau39.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Les hibiscus s'affichent en tableau érotique



                                         Ile de Bankga, côte est, près de Sungailat
     
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif7/oiseau39.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Les lotus s'ouvrent dans la symétrie




    Mais ce n'est pas toujours un Eden…
     


                                           Patisserie Saimen, à Bengkulu
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif7/oiseau39.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Les nounours sont sous cellophane



                              Près du port de Baai, au sud de Bengkulu
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif7/oiseau39.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Des poissons se dessèchent par milliers sous un soleil vertigineux (et les femmes les trient en pleine chaleur)



                                                        Marché de Bengkulu
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif7/oiseau39.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. D'autres se morfondent en bouteille



                                                      Marché de Bengkulu
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif7/oiseau39.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Les oiseaux patientent en cage


                                              Palembang
    L'image “http://perso.orange.fr/safran2b/Imini-gif7/oiseau39.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. et  même les chats.





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