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Par venezia le 28 Février 2014 à 18:30
Cimetière du Céramique à Athènes avec vue sur l'Acropole (2007)
C'est une vue dont je ne me lasse pas, une vision apaisée de l'impermanence,
… avant de reprendre les publications sur ce blog.
EDIT: Un grand merci pour tous vos messages. Exceptionnellement, je ne répondrai pas individuellement mais le cœur y est…
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Par venezia le 8 Juillet 2013 à 14:26
C'est le slogan, très réussi, imaginé par deux agences de pub (pour plus de détails, lire ici) pour redorer l'image écornée de la Grèce.
Ce n'est pas moi qui contredirait.
L'une des images de cette campagne:
(Lire également l'excellent article sur les images de la Grèce ici)
Modestement, je voudrais contribuer à nourrir ce slogan avec quelques souvenirs illustrés de ma saison grecque 2013 qui vient hélàs juste de s'achever…
Coucher de soleil sur Fourni et Thymaina
Lumière dans les oliviers (Fourni). Malgré son apparence générale très pelée, l'île de Fourni recèle de nombreuses oliveraies. L'huile locale réalisée avec des olives très mures est d'une très grande douceur.
Chat dans la vigne. Maigrichons mais avec des allures folles de félins egyptiens, les chats sont omniprésents à Fourni… comme c'était naguère ainsi partout en Grèce. Dès qu'une l'île ou un site devient plus touristique, ils ont tendance à disparaitre et à être remplacés par des chiens… en laisse bien sûr…
Encore une vue plongeante sur Fourni depuis la ravissante église d'Agias Marinas
La petite plage de galets de Vitsilia, ma préférée cette année. Personne au bord de l'eau, des tamaris pour se poser à l'ombre, et des parfums de sauge et de ciste dans la route à virages qui y mène…
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Par venezia le 24 Juillet 2012 à 19:58
Fourni est une île presque coupée en deux par un isthme. Une large route construite il y a quelques années le traverse avant de conduire au nord-est jusqu'au village isolé de Chrysomilia.
La première année où nous sommes allés à Fourni, cette route était en construction. Le chemin de terre était alors élargi à la dynamite. Je me souviens d'un passage si vertigineux (on passe un col à 400m; à l'époque, le chemin surplombait vraiment la mer) que j'avais préféré le franchir à pied plutôt qu'en vespa tant j'avais le tournis. Maintenant, malgré des virages en épingle à cheveux, des côtes à 12% qui enchainent des descentes à 11% et de nombreuses iconostases (mini chapelles souvenir) bâties aux endroits où il y a eu des accidents, le trajet est devenu moins impressionnant car les bas-cotés où on a planté des lauriers-rose sont bien plus larges.
vue du village du haut dans la brume de chaleur avec la route qui descend vers le port
Les parois rocheuses qui longent le bitume sont déjà toutes fissurées; il y a souvent des éboulis sur cette étrange route quatre étoiles bâtie on ne sait pourquoi, et je ne sais comment cela va évoluer.
Reste la sensation grisante et solitaire de naviguer dans le ciel bleu tant on tutoie les hauteurs en croisant plus de chèvres que de voitures…
A 16km du port de Fourni, on arrive au village du haut Chrysomilia, ancien, chaulé, bâti dans un dédale d'escaliers et où des chats se prélassent sous des treilles.
Four à pain du haut Chrysomilia
Ensuite, on descend par une immense volée d'escaliers jusqu'à la plage du village du bas. Il y a bien sûr une route sinueuse qui y mène, mais choisir d'emprunter les marches aux bords ourlés de blanc entraine dans un merveilleux voyage odorant; elles sont bordées d'origan, de chènes verts, de murets de pierres sèches et de figuiers.
Au bout, c'est la mer, la récompense d'un port de poupée avec de modestes restaurants installés directement sur la plage.
le bistrot sur la plage
Petits anchois frits, croquettes de pommes de terre maison parfumées au fenouil et vin blanc frais…
Certains bateaux qui relient Fourni à Samos font une brêve escale à Chrysomilia, véritable paradis isolé, comme une île de plus sur l'île de Fourni.
Ensuite, il faudra remonter dans la chaleur…
… avec vue sur les oliviers plantés à flanc de pente.
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Par venezia le 15 Juillet 2012 à 18:23
… il a été encore en rendez vous cette année, dans le ciel et dans les sourires des habitants de l'île de Fourni.
Moins de touristes cette année. Beaucoup de commerçants, mais pas tous, délivrent leurs tickets de caisse comme un acte de civisme (pour couper court à la rumeur, -hum parfois justifiée- de fraude fiscale chronique). Une bande de jeunes néerlandais financés par leur université comptaient les poissons péchés jour après jour pour dresser un état des fonds marins; sans même compter, nous constatons d'année en année la diminution flagrante de la taille des "scorpinas" (rascasses rouges ou chapons), des dorades… sans parler de la quasi disparition des rougets.
Et toujours le même enchantement…
Du parapet de l'île de Thymaina, en face de Fourni, en attendant le bateau…
Le jardin était dans la mer
Œillets d'écume cap profond
Ta main s'en allait avec l'eau
Comme une traine nuptiale
Ta main libérait tout le ciel
(Extrait du poème le jardin était dans la mer d' Odysseas Elytis)
Sur ce lien d'un blog magnifique consacré surtout à la poésie grecque, le poème en entier avec la VO grecque et, à ne pas rater, l'interprétation -chantée-de Soula Birbili (le texte avait été mis en musique par Mikis Theodorakis).
Le bistrot aux tamaris, sur le port au crépuscule, avec l'île deThymaina (tout au fond), en face
Au revoir, Fourni, départ au soleil couchant. La plage du village est … dans le village. En haut, la ligne correspond à la route qui grimpe allègrement pour aller vers le nord de l'île, au village de Chrysomilia.
une vue un peu plus large du port, toujours à l'heure bleue…
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Par venezia le 19 Juillet 2011 à 22:13
Au fil des années et des expériences, j'ai peaufiné les techniques.
Cette année à Fourni, j'ai ramassé du thym, du ciste, de l'origan, de la sauge, du jasmin, du myrte, des fleurs d'hibiscus, de la bruyère, des feuilles d'eucalyptus, des graines de belles de nuit … et des citrons.
Les hibiscus, la bruyère, l'eucalyptus, le myrte (et un peu de sauge) m'ont servi dans les expériences de teinture végétale, j'en reparlerai.
Fleurs de thym
Enormes cette année, elles ressemblaient à des pompons violets.`
Je repère les buissons qui attirent le plus les abeilles, signe de maturité, et je ne prélève que les fleurs, d'un coup d'ongle. J'essaie de ne pas tout prendre sur un seul pied, pas trop difficile, Fourni croûle sous le thym. Nous ne récoltons que ce dont nous avons besoin pour l'année et pour en offrir aux amateurs.
Je glisse aussi des fleurs fraiches directement dans des petites bouteilles pour préparer ensuite teinture et macérat huileux.
Ça bourdonne sec, mais je ne me fais pas piquer, -sauf une fois cette année car j'ai fait la bétise de me parfumer les cheveux!- en général, je ne porte aucun parfum à cette occasion, et m'habille en clair.
Pour éviter toute fermentation, nous glissons au fur et à mesure la récolte dans des poches en papier kraft recyclées d'achats de fruits et légumes bio, je les apporte de France car sur l'ile, tout est vendu dans des sacs plastique! Sauf les œufs de ferme (que j'achetais par quatre seulement pour récupérer plus de sachets !) et les tiropitas, feuilletés au fromage, mais ils graissent très vite l'emballage.
De retour à la chambre, j'étale la cueillette sur du papier; cette année, j'ai utilisé des petites serviettes de papier blanc. Je sépare au maximum les fleurs pour qu'elles sèchent plus vite; compter trois à quatre jours pour le thym environ. Ensuite, je range dans des sacs en papier ou mieux, des enveloppes en papier kraft en indiquant les lieux de cueillette car les parfums diffèrent.
Les fleurs séchées (conservées à l'abri de la lumière dans des boites en métal style boite à thé) s'utilisent émiettées sur des salades et sinon, elles s'ajoutent en fin de cuisson. Pour un usage thérapeutique, je préfère l'huile ou la teinture de thym, très costauds.
Il s'agit du thymus capitatus, présent partout en Grèce (voir ici une description faite par des distillateurs en Crète).
Origan
Pour qu'il soit odorant, il faut le ramasser encore fleuri; c'est la première chose que j'essaie de faire en arrivant, car je débarque toujours sur l'ile en fin de floraison. Je connais deux ou trois coins. Je ne prélève que les ombelles fleuries, quand elles ont encore au moins un léger reflet bleu. En cuisine, je trouve le parfum plus fin, moins virulent que celui du thym. On en met sur la feta par exemple, dans les court bouillons, sur une ratatouille.
Comme le thym, il faut l'ajouter en toute fin de cuisson.
Opération séchage. En haut le thym, en bas de g à d; les fagots de ciste, de sauge, à droite les fleurs de jasmin étalées soigneusement
Sauge
Son odeur âcre incarne la beauté sauvage des îles grecques. Je la ramasse sur les buissons où les feuilles sont encore bien vertes, je coupe les branches que je peux sectionner facilement à la main. Ensuite, je les réunis par cinq ou six, puis je commence à peine à faire sécher (un jour suffit), avant de ficeler chaque fagot et de les ranger dans un tiroir regroupés et roulés dans du papier. La sauge sèche très bien ainsi en blanchissant et en se veloutant; les rameaux réunis au préalable sont plus faciles à transporter… et à offrir.
C'et une salvia triloba (sous-espèce de la salvia fruticosa). Voir ici, en anglais, un bel article sur cette sauge, rédigé par des distillateurs installés à Amorgos, île cycladique magnifique (où je rève de retourner après avoir découvert l'existence de ces producteurs!).
Buisson de ciste avec toutes les cupules fanées à ôter après la cueillette…
Ciste
Ma technique: je tâte les buissons, et m'arrète aux plus collants, signe de présence de résine. En général, leur feuillage est d'un vert assez prononcé, et il reste les pédoncules secs et fanés des fleurs disparues. J'essaie de faire ça en plein soleil (disons même en plein cagnard… ) au moment de la plus forte exsudation.
Je cueille des petits rameaux que je nettoie tout de suite aux ciseaux en ôtant le bois mort, tout ce qui est desséché et je lie six ou sept branchettes à la fois.Je laisse sécher quelques jours avant de ranger dans du papier.
J'ai vérifié l'incroyable puissance hémostatique du ciste cette année après avoir confondu le gras d'un de mes doigts avec une branchette, je me suis vraiment entaillé avec les ciseaux. Je râlais sec car j'imaginais devoir interrompre le nettoyage du ciste. Mais comme je manipulais les plantes, j'ai vu quasiment la plaie se refermer sous mes yeux et le sang arréter de couler; j'ai pu continuer sans souci.
Edit ajouté après la lecture d'un commentaire
Le ciste que je ramasse n'est pas celui (cistus ladaniferus) utilisé pour l'extraction de l'HE ou la récolte de sa résine, le labdanum. Le ciste de Fourni (probablement un cistus parviflorus) aux feuilles arrondies produit des petites fleurs roses. Celles du ladanifère sont blanches et les feuilles plus lancéolées. Néanmoins le ciste de Fourni dégage ce parfum résineux si caractéristique, secrète lui aussi de la résine.… et il est puissamment hémostatique.
Jasmin
Une école de patience. J'ai fait le tour des jasmins du village, en sentant les fleurs pour repérer les plus odorantes et pas trop exposées aux regards (même si je ne cueille que ce qui dépasse dans la rue). Je ramasse juste ce qu'il faut pour une macération et cette année, un surplus à faire sécher. Pour la teinture, j'ai changé six fois les fleurs, j'ai arrété quand j'ai trouvé que ça "saturait". J'ai fait sécher le reste des fleurs en les étalant soigneusement pour qu'elles ne se touchent pas (ce qui signifie peu à la fois en raison de l'exiguité de la surface de séchage que j'avais à disposition) et j'ai été ravie de découvrir qu'elles conservaient quasiment leur couleur et beaucoup de parfum. alors que celles que j'ai pu trouver à acheter n'ont jamais eu cette qualité.
Néanmoins, j'ai récolté une variété aux pétales assez fermes (j'en avais déjà parlé ici l'an dernier). Ayant fait sécher une ou deux fleurs d'une autre variété plus molle juste pour voir (de toutes façons, c'était un jasmin impossible, placé sous le regard quasi permanent d'une rangée de commères papotant sur leurs chaises à l'heure de mes cueillettes), il m'a semblé que plus fragiles, elles s'oxydaient plus.
La moitié du sac de voyage sera occupée par ces moissons, même si elles restent modestes pour ne pas gaspiller des végétaux pour rien.
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Par venezia le 18 Juillet 2011 à 22:17
Quatrième séjour à Fourni, merveilleuse île grecque située entre Icaria et Samos
Au programme
Contemplation des paysages
Un résumé de l'île: les baies découpées, la garrigue, les petites routes qui piquent vers la mer, et au milieu deux taches blanches, les silhouettes des apiculteurs vérifiant l'avancée de la production de miel de thym
Ramassage de ciste, sauge, citrons…
Le village abrite une multitude de jardins qui croûlent de citrons… souvent trop hauts sur les branches qui dépassent des murs de clotures…
… Macérations diverses (mais j'avais vu juste pour l'alcool, j'ai dû passer au tsipouro, la gnole locale, que j'ai réussi à trouver brute, non parfumée à l'anis)
… Tests in vivo des recettes anti bobo de l'été (une abeille est tombée amoureuse de ma lotion parfumée pour les cheveux et me l'a fait savoir)
… Un peu de cuisine avec les produits locaux
une magnifique dorade rose dans son court bouillon démarré à froid
Essais de teintures végétales
J'ai testé diverses plantes ramassées sur place sur du coton blanc avec la technique du tie and dye
Baignades dans une eau plutôt fraîche cette année
Crépuscule sur le port de Fourni, où l'eau est si claire qu'on s'y baigne; en face, l'île de Thymaina.
Des lectures enchantées
Je conseille à tout le monde la lecture du Musée de l'Innocence du turc Orhan Pamuk (chez Gallimard), l'histoire d'un amour impossible (et pourtant, si il aurait pu l'être) dans l'Istanbul des années soixante dix : finesse psychologique virtuose, analyse sociale sans concession mais sans donner de leçon, atmosphère merveilleuse (on y est, dans les yalis, ces demeures en bois au bord du Bosphore ou alors dans les cinés en plein air, les cafés bohèmes… ). Ça parle d'amour fou, du bonheur dans le malheur, de la mémoire, des femmes qui essaient de s'émanciper et trébuchent souvent. Un grand bonheur de lecture.
J'avais déjà adoré Neige du même auteur, qui lui avait valu le Nobel.
(ici, un article des Inrocks)
Et même des tête à tête avec la lune
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Par venezia le 21 Juillet 2010 à 15:45
L'île de Fourni semble aussi pelée que de nombreuses autres îles grecques. Elle l'est, ce qui ne l'empèche pas d'être couverte de thym, de sauge ou de ciste, selon les endroits.
Les pins parasols signalent souvent la proximité d'une chapelle
Buisson exubérant de thym. Le parfum varie vraiment selon le terroir
La première récolte de miel (de thym, une merveille) de la saison. ici, les ruches sont installées en pleine pente, on aperçoit du thym au premier plan à droite
Le berger partait apporter un complément de nourriture à ses chèvres dans la montagne. La colline (assez raide) tapissée littéralement de thym et de sauge dégringole jusqu'à la mer
Des fleurs de thym en train de sécher dans la chambre
Sur l'île de Thymaina, en face de Fourni. Le fond du vallon est le lit à sec d'un torrent qui mène à la mer. Mais nous avons eu beaucoup de mal à le parcourir. Nous avons dû ainsi grimper assez haut pour pouvoir contourner des barrières de branchages inextricables plantées dans des murets pour empécher l'errance des troupeaux
La fameuse sauge grecque, si odorante. Elle devient blanche et veloutée dès qu'elle sèche et son parfum se fait alors beaucoup plus animal
Un buisson de ciste, aux feuilles toutes poisseuses de gomme. Je n'ai pu identifier la variété avec précision car nous sommes arrivés après la floraison. Les cistes de Fourni sentent merveilleusement le labdanum, la gomme extraite des cistes ladanifères et que l'on obtient en faisant bouillir les plantes. Des détails sur le deuxième lien ci-dessous. J'en ai mis un peu en macération alcoolique pour voir ce que ça donne.
*Une fiche sur les variétés de ciste: ici
*Sur le parfum du ciste, la cueillette en Espagne, l'extraction de la gomme, etc ici (cliquer sur les différents onglets)
*On peut faire de la teinture de ciste à des fins thérapeutiques, aux propriétés hémostatiques tout comme l'huile essentielle et l'hydrolat, dont le parfum diffère vraiment. (ici, c'est un site de vente)
*Michèle m'a offert pour mon anniversaire un soin pour les cheveux merveilleusement parfumé avec une teinture de labdanum (résine extraite du ciste) maison. Voir ici sur le blog Potions et Chaudron
* J'ai également récolté un peu (très peu) d'origan. J'ai foncé le lendemain de mon arrivée là où je pensais en trouver, c'était la toute fin de floraison, et il faut le cueillir encore en fleurs pour espérer conserver de son parfum.
J'ai aussi repéré une variété de marjolaine, je pense, mais sans en être sûre tout à fait. La prochaine fois, j'essaie de dégoter une flore à emporter.
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Par venezia le 18 Juillet 2010 à 20:39
Le village de Fourni dont j'avais déjà parlé il y a deux ans n'est pas particulièrement beau mais il y a des petits jardins et des fleurs partout.
Lumière violente, vigne et figuier… aux fruits pas encore mûrs
Le jasmin mou aux reflets roses et feuilles rondes
Le même sur fond de ciel bleu
J'ai déambulé pour repérer les jasmins que je pouvais ramasser et, à force de tournicoter, j'ai remarqué qu'il y en avait deux sortes, toutes deux grimpantes, odorantes, et très florifères. L'un, le plus répandu, a des fleurs très blanches à la texture ferme, et possède des feuilles légèrement brillantes et un peu pointues. La deuxième variété, d'un parfum encore plus suave que la première, possède des fleurs plus molles souvent rosées par endroits, et des feuilles, molles également, légèrement arrondies. j'ai demandé des précisions à un grand connaisseur des fleurs blanches dont il évoque si bien les parfums. Selon J.P. , le premier serait de la famille des jasmins sambac et c'est celui qu'il utilise en cuisine. Le second serait ce qu'il appelle le jasmin des fleuristes.
Sur place, une vieille dame qui me voyait dévisager les fleurs d'un œil intéressé m'a expliqué que le jasmin "mou", le plus parfumé "était le vrai jasmin, celui de l'île de Chios "(et effectivement, Chios est réputé pour son jasmin). En revanche, je n'ai pu trouver le nom latin exact de cette variété.
le jasmin à la texture plus ferme et aux feuilles plus effilées
De nouvelles fleurs sortent tous les jours
J'ai testé les deux jasmins en macération glycérinée et en teinture en mélangeant les fleurs car j'économisais l'alcool que j'avais heureusement emporté (n'ayant trouvé sur place que de l'alcool pharmaceutique à 70… mais conservé avec un diphtalate, et que je n'ai donc pas employé).
Les fleurs les plus odorantes s'oxydaient si vite (elle viraient au rouge et mollissaient en guimauve) que je devais les changer au bout de quelques heures de macération! Or chaque changement de fleurs entraine une déperdition de liquide. J'avais également emporté une petite passoire et des gazes stériles que j'ai utilisées en "poussoir" pour presser les fleurs. Pour un petit flacon de teinture alcoolisée, j'ai dû changer les fleurs une bonne dizaine de fois, à peine moins pour le glycériné. J'avais prévu de faire de l'enfleurage, mais j'ai oublié au frigo à Paris le palme bio acheté avant mon départ, …
Les jardins de Fourni croûlent aussi de citronniers, il y avait tant de fruits non récoltés sur les arbres, que j'en ai cueilli quelques uns. Leur parfum est très très net, surtout pour une variété de citrons aux bouts très marqués. J'ai donc tenté une teinture (avec zestes sans le blanc) et obtenu en deux-trois jours un liquide jaune d'or d'un parfum merveilleux que j'ai aussitôt filtré (et déjà testé dans une composition parfumée).
Pour les teintures sur plantes fraiches, je conseille vivement de suivre l'évolution olfactive, car après une sorte de pic, le parfum retombe souvent; mieux vaut donc filtrer dès que l'odeur semble satisfaisante, d'autant que même si l'on filtre très soigneusement, il reste toujours de microscopiques particules en suspension qui continuent de faire évoluer la teinture.
Les buissons de belles de nuit panachent violet, rouge et jaune
Certaines rues sont bordées de buissons de belles de nuits (mirabilis jalapa) multicolores. J'ai découvert à mon retour, donc trop tard, qu'elles avaient des propriétés médicinales! Ce sont des annuelles dont on peut facilement récupérer les graines pour les semer, ça aussi, je l'ai découvert à Paris, sur internet (à Fourni, pas d'internet… ) et je comprends mieux maintenant pourquoi certaines mémés recueillaient soigneusement des graines en passant près des plus beaux pieds! Ce sera donc pour une autre fois…
Les belles de nuit de Fourni s'ouvraient vers 18 heures, et ce n'est qu'à ce moment qu'elles donnaient leur parfum capiteux, plus primaire que celui du jasmin m' a t'il semblé.
Une raquette prometteuse…
Fleur de figuier de barbarie
Outre les figuiers omniprésents, les vignes et les grenadiers (hélàs encore trop tôt pour la maturité des fruits dans les trois cas ), il y avait d'énormes figuiers de barbarie, mais là aussi, la cueillette, ce sera pour plus tard…
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Par venezia le 16 Juillet 2010 à 22:14
De retour du soleil et de la mer…
L'île de Fourni est située entre Ikaria, Patmos et Samos. En fait, Fourni désigne un petit archipel d'une vingtaine d'îles dont seulement deux sont habitées : Fourni (appelée aussi Fourni Korseon) et Thymaina.
Sur le "Blue velvet", voguant vers Samos dont on aperçoit la côte sud
Vue de l'île de Fourni depuis la chapelle d'Agia Marina
Les collines recouvertes de thym, de cistes et de sauge
Yia sas (sur le port de Fourni)
Extrait du "Pari millénaire" (du poète grec Odysseus Elytis) :
"qu'un de ces jours tu vas mordre un citron nouveau
en libérant ainsi
les stocks énormes du soleil qu'il recelait
que sous les mers tous les courants
d'un coup luminescents vont te montrer
à hisser la tempète au niveau d'une éthique"
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Par venezia le 21 Juillet 2009 à 16:28
Malgré l'aridité des îles cycladiques, le vert y est une vraie couleur, surtout à Siphnos où la culture de l'olivier reste très florissante.
D'abord, pour Michèle, la fameuse salade de câpres, pas très photogénique, mais intéressante à découvrir, testée dans un vieux bistrot du port de Kamarès (Siphnos)
Les magnifiques oliveraies de Siphnos, sur les champs fraichement fauchés, avec leurs murets de clôture en pierre encore debout.
Massif de thym tout bourdonnant d'abeilles (Siphnos). Leur présence est un bon critère pour cueillir les fleurs (en faisant attention à ne pas les déranger trop quand même)
Il y a eu un gros bug pour la récolte cette année. Pensant en trouver à Sérifos, notre deuxième étape, nous en avons ramassé très peu à Siphnos… or, à Sérifos, pas l'ombre d'une fleur de thym (idem pour la sauge… )notre moisson est donc très modeste.
Photo prise lors d'une magnifique balade que nous avons faite à Siphnos pour descendre d'Apollonia à la plage d'Apokofto
Grâce à un guide -en anglais- trouvé sur place et rédigé méticuleusement par un allemand, Dieter Graf, nous avons pu emprunter quelques itinéraires somptueux. Il existe encore des centaines de km de chemins (monopatia, au singulier: un monopati), plus ou moins en bon état et qui sillonnent l'île en tous sens. Certains sont très abîmés, d'autres encore pavés, ce sont des kalderimia (au sing. kalderimi).
Un pigeonnier… et ses hôtes (Siphnos)
Le très beau monastère de Theologos tou Mongou, perdu dans la campagne, -je cherche le nom- avec son pin qui ombrage la cour intérieure (Siphnos)
Je pense que ce sont des gattiliers, omniprésents sur les îles (ici, à Sérifos)…
Je n'en ai pas ramassé car je pensais qu'on ne récoltait que les graines. Or j'ai découvert que les feuilles séchées étaient également employées… Une prochaine fois…
On dirait des œillets sauvages, mais je ne sais pas si c'est ça, car les fleurs ne sentent rien (autour de Chora, Sérifos)
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