• Mysore dans le Karnataka est la capitale de l'huile essentielle de santal (santalum album) dont, à ma connaissance, le meilleur est produit dans une petite usine gérée par la province.
    Elle se trouve à trois kilomètres du centre, on peut la visiter (photos interdites) et y découvrir la simplicité monacale du processus de fabrication. 


    DSCN0001_3.JPG                                   Entrée de l'usine, (photo faite à la volée) installée dans un vieux bâtiment datant de 1917.

    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Imini-gif7/gif_70_03.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Près de l'entrée, un arbre tout maigrelet: un santal de 25 ans (famille des santalacées, je n'ai pas eu le droit de lui tirer le portrait… ), âge à partir duquel on l'utilise pour la distillation. Ce sont les racines et le cœur du bois qui sont odorants. Les arbres sauvages poussent à l'état endémique dans la région, mais même s'ils sont protégés par les autorités, les forèts sont encore pillées et ils sont en voie de raréfaction, d'où l'augmentation régulière du prix de l'huile.

    Quand on pénètre dans les bâtiments, on découvre d'énormes blocs de santal (vieux de 90 ans, paraît-il). Ramassés en 1980, il y en a pour 455kg de bois, lourdes racines aux formes tourmentées.

    Aujourd'hui, explique le gardien qui fait office de guide, les troncs proviennent d'Inde (des états du Tamil Nadu,
    de Maharashtra, de la région de Mysore) et … d'Afrique du Sud, a-t il ajouté. Ce qui m'intrigue, car le santal sud africain semble être en majorité d'une autre variété (santalum spicatum).
    Les gros tronçons sont débité en éclats de plus en plus fins, au moyen de machines d'un mécanisme minimaliste trônant dans de grandes pièces vétustes et vides, jusqu'à la réduction en poudre fine, dont l'odeur imprègne tout. C'est la poudre qui est distillée à la vapeur d'eau; il en faut 2500 kg pour obtenir de 45 à 50 l d'huile essentielle. La poudre utilisée est ensuite récupérée pour faire des savons ou des bâtons d'encens.
    L'eau des gros alambics en métal est recyclée lors de la distillation pratiquée en continu. Quatre étaient en fonction lors de notre visite, sur une douzaine d'appareils. L'usine tourne six mois avec l'élaboration  d'huile essentielle, les six autres sont réservés à la fabrication des bâtons d'encens.
    Une autre salle, interdite au public, est destinée à la redistillation de l'huile essentielle pour une meilleure qualité. C'est à peu près tout ce que j'ai pu obtenir comme détails, la visite se faisant au pas de charge.

    Dans un coin, deux ou trois ouvriers taillaient à la  hachette des morceaux de santal, vendus au poids dans les boutiques de Mysore.On y trouve aussi de la poudre de santal, proposée pour faire des masques de beauté.





    DSCN0001.JPG
                                                                     On aperçoit la haute cheminée d'où s'échappent les fumées de chauffage des gros alambics.


    DSCN0001_1.JPG


    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Imini-gif7/gif_70_03.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. De l'autre coté de la rue, le modeste magasin où l'on peut acquérir de l'huile essentielle (en flacons de 5g seulement, vendus l'équivalent de 11€), des savons (rien de transcendant) ou des bâtons d'encens. L'huile essentielle pure avec le label du Karnataka ne se trouve que dans cette petite échoppe. Pas d'achat possible par correspondance, aucun autre point de vente…

    On trouve aussi à Mysore, dans l'Emporium (grand magasin) Cauvery de l'huile essentielle, mais elle est coupée et n'a pas cette finesse au nez. C'est elle que l'on peut dénicher dans certaines boutiques de la rue du Faubourg Saint Denis à Paris.

    SANDELHOLZ.jpg                                                    illustration de F.E. Köhler représentant le santalum album trouvée sur ce site


    Propriétés et utilisations de l'huile essentielle de santal

    Composants principaux : sesquiterpènes, sesquiterpinols sesquiterpinals, acides.

    L'huile essentielle de santal a un parfum très doux et onctueux, avec une pointe citronnée,des notes boisées. Lydia Bosson écrit que "sa fragrance rappelle le musc et la rose réunis", je ne suis pas convaincue.
    Outre sa senteur délicieuse et son pouvoir fixatif quand on l'associe avec d'autres HE, c'est une huile que je trouve merveilleuse pour la peau, à la fois antiseptique, anti inflammatoire et calmante.Comme les autres He extraites de bois, elle se bonifie et se complexifie en vieillissant.

    *Lydia Bosson (in L'aromathérapie énergétique, ed. Amyris) suggère de masser le cou avec quelques gouttes en cas de picotement lors d'un début de mal de gorge. Je n'ai pas encore essayé. Elle  la conseille aussi contre les inflammations articulaires et musculaires, incorporée dans une huile de massage. Elle la recommande également pour chasser le bavardage mental avant la méditation avec l'application d'une goutte sur le troisième œil. Enfin, elle la suggère en massage sensuel sur le ventre (coupée aux 2/3 d'huile de noyau d'abricot) pour éveiller la libido.

    *E.Joy Bowles (Guide des huiles essentielles, Le courrier du livre) la recommande :
    -contre les démangeaisons cutanées, diluée (5 gouttes dans une cuilérée à café, un dosage corsé). 
    -en soin apaisant, avec 3 gouttes mélangées à une crème base (je suppose qu'il ne faut pas appliquer les 3 gouttes d'un coup… )
    -contre les infections génito-urinaires et démangeaisons, avec 3 gouttes dans l'eau pour un bain de siège de dix minutes.

    *Dans L'aromathérapie exactement (ed. Roger Fallois), une référence, l'HE est recommandée comme décongestionnante dans le cas de varices, d'hémorroïdes, contre la fatigue cardiaque, les névralgies, sciatique et lumbago. Remarque glanée  dans le livre: "le santalol de santalum album est un excellent toni-cardiaque mais un piètre anti-infectieux (son prétendu pouvoir anti-infectieux urinaire est totalement surfait)".

    *Le plus dityrambique est Michel Sommerard -dans
    Le chemin des arômes (ed. Medicis) -.  Pour lui, le santal est l'antibactérien n°1 de la flore cutanée et l'arme la plus efficace contre les bactéries à l'origine de l'odeur de transpiration
    -Il le conseille aussi dilué à 8% dans un macérat huileux de millepertuis contre les varices, les hémorroïdes.

    *D. Baudoux n'en parle pas et Nelly Grosjean indique de telles proportions (du style 20ml à diluer avec d'autres HE ) qu'elle n'a peut être pas dû en utiliser souvent, vu le prix et la rareté.



    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Imini-gif7/gif_70_03.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Recettes avec de l'HE de santal données sur ce blog


    -crème veloutée pour le corps à l'aloes (sans cire émulsifiante)

    -baume précieux pour l'esprit et le corps

    -lait d'agrumes pour le corps

    -déodorant parfumé santal-patchouli

    -soins à l'ylang et au santal, pour cheveux secs (huile de soin, brume hydratante, miel avant-shampoing)



    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Imini-gif7/gif_70_03.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Lien: un article (en anglais) du Deccan Herald sur l'usine de santal de Mysore : ici



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  • Il y a un point qui m'intrigue vraiment quand je découvre les recettes, souvent magnifiques, des blogs de cosmétique maison: la généralisation de l'utilisation des fragrances. Cela me fait gamberger pour la raison suivante: se lancer dans la cuisine cosmétique relève très souvent d'une préoccupation écolo. Or, à l'exception des arômes naturels (et encore… ), les fragrances sont de la chimie … chimique. Il ne s'agit pas d'un jugement moralisateur de ma part, mais d'une interrogation… d'autant que j'utilise encore de temps en temps des parfums du commerce (pour la sophistication de leurs compositions…  je sais qu'ils renferment des molécules sorties tout droit des éprouvettes).

    Néanmoins, j'ai fait le choix, pour parfumer mes préparations personnelles, de ne recourir qu'à des huiles essentielles, des huiles végétales ou des macérations… une recherche que j'ai essayée d'approfondir en 2007 et dont je tire ici un premier bilan.

    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Imini-gif1B/Madodi.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Ce qui m'a fait réfléchir

    * Les cosméto-fluides délicieusement odorants de la marque bio les Douces Angevines. En scrutant les étiquettes, j'ai compris que leur senteur naissait d'un mélange plutôt complexe d'huiles essentielles, et vu leur dosage mini, j'en ai facilement déduit qu'il devait déjà être préparé avant d'être intégré au produit. J'ai donc commencé à faire à l'avance des mélanges que j'utilise à doses homéopathiques.

    * Les recettes de Donna Maria, celles de son livre ou de son site. Elle prépare ainsi des mélanges d'extraits de CO2 anti-inflammatoires dont il n'y a plus qu'à prélever quelques gouttes pour les ajouter dans un produit. Par ailleurs, en essayant certaines de ses combinaisons que j'ai trouvées particulièrement réussies, j'ai aussi compris que pour nuancer une note agrumes, il ne faut pas hésiter à associer des HE à la fois zeste et petit grain.

    * Ayant eu la possibilité de visiter le salon professionnel Beyond Beauty, j'ai pu discuter avec des représentants de Robertet, l'un des grands de la parfumerie grassoise. J'ai en effet découvert lors de ce salon qu'ils proposaient aux  entreprises de cosmétique se lançant dans le bio, des compositions élaborées  d'huiles essentielles, avec le label Ecocert (ce qui ne signifie pas que toutes les He soient bio… ) "pour parfumer" leurs créations. Pour une note citrus par exemple, la sauge sclarée ou la feuille de magnolia ne sont pas interdits. J'ai donc sorti plus de flacons qu'auparavant pour sophistiquer mes associations.

    * La marque suisse Farfalla, qui a une gamme de vrais parfums, composés uniquement à base d'huiles essentielles, assez convaincants. J'ai pu les tester en échantillons. J'apprécie beaucoup Aura, avec sa note d'angélique.

    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Imini-gif1B/Madodi.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Huiles essentielles: ce qui marche facilement

    Une remarque préalable: le gras est un excellent fixatif des parfums, c'est l'une des raisons pour lesquelles j'apprécie tant les baumes sans phase aqueuse.

    * Pour qui est sensible à son parfum, l'ylang ylang est un bonheur facile à apprivoiser. Avec un peu de néroli, il s'envole, le santal le discipline et on peut l'ancrer avec un soupçon de girofle. A partir de là, il suffit de broder …au petit point ou pas.

    * Les notes agrumes sont un jeu d'enfant, surtout si on mélange, comme je l'ai déjà dit ici, des huiles zeste et des petit grain (huiles tirées des feuilles) plus feuillues et complexes ou si on en associe plusieurs.

    * Ajouts de base pour débanaliser une lavande. En version douce: géranium, petit grain clémentine. En version plus masculine, vétyver et encens. Par ailleurs, j'ai tenté un mélange lu je ne sais plus où qui fonctionne très bien aussi: lavande-muscade.

    * Malgré son prix élevé, la rose est une arme merveilleuse pour apprivoiser un parfum un peu raide. Après avoir utilisé la rose otto diluée d'Akamuti, délicieuse, je me suis offert  2ml de rose bulgare de Primavera life. J'en dilue cinq gouttes -ce qui est beaucoup-dans 5ml d'huile de jojoba  (même avec une goutte, on a déjà le parfum de la rose) …  Je l'utilise ainsi, et c'est une merveille…

    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2b/Imini-gif1B/Madodi.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Huiles végétales et macérations

    * L'huile d'amandon de pruneaux donne une vraie note gourmande aux préparations. Point trop n'en faut néanmoins (5% grand maximum), sinon, elle assomme tout.

    * La vanille macérée dans du coco est exquise mais très dominante. On peut la tempérer avec de la rose.

    * Le macérat huileux de roses a parfois une note un peu "vert feuille". On peutl'accentuer avec une HE citronnée. En revanche, la vanille l'arrondit.

    * Un bon macérat huileux de lavande sent très bon… la lavande ce qui permet de parfumer par exemple une huile démaquillante, à priori un peu austère.

    * Le macérat huileux de laurier est aussi très agréable. Outre ses propriétés anti-inflammatoires, il a une odeur très nette. Il s'accorde bien avec la rose.

    Hydrolats

    Même si je fabrique parfois des laits pour le corps avec des mélanges complexes d'hydrolats, leur odeur se fait discrète, à l'exception de la menthe poivrée qui parvient à se faufiler. En revanche, le parfum d'un hydrolat de rose reste présent dans un cérat.


    Bien sûr, je reconnais qu'avec des fragrances, on peut s'amuser comme une folle…en jouant à la fée des fêtes foraines: hop, une pincée de barbe à papa, zou, un nuage réglissé, boum, une aura de fraise tagada… moi aussi je suis fan d'Hansel et Gretel…

    Il s'agit donc d'un choix ethique et personnel. D'un vrai défi car j'aime les compositions sophistiquées…et il n'est pas si facile de les mettre au point…






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  •                                  Lumières bretonnes sur la plage de Sieck


    Dans le jardin breton que je visite bien trop rarement, trône un vieux rosier envahissant aux petites fleurs d'un rose-rouge très pimpant. Leur parfum est discret, légèrement feuillu… pas de quoi tomber à la renverse. Mais pour la Toussaint, ce buisson manifestait tant de vigueur et d'exubérance, déployant dans une vivacité allègre des centaines de fleurs qu'il m'a semblé intéressant de lui "emprunter" un peu de son énergie si joyeuse et colorée. J'ai donc récolté les pétales à pleins paniers  (plus de 250g ) et les ai rapportés à Paris. 







    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-048.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Huile de roses

    J'avais gardé en mémoire la recette enchantée expérimentée en juin dernier par Michèle. Elle l'avait racontée avec tant de jubilation sur le blog collectif Potions et chaudron que j'ai voulu la tenter à mon tour. Cette recette ancienne provient du livre L'herboristerie de Patrice de Bonneval (ed. Le Sureau).



                      Le panier, brésilien, est en feuilles de papier glacé de récupération, entrelacées.


    L'opération s'accomplit en trois étapes, avec, pour chacune, une nouvelle provision de pétales frais. J'ai donc dû condenser le making of car je savais que je n'aurai à ma disposition que ma seule et unique moisson rose.
     
    Le soir même de mon retour à Paris, j'ai pilé 50g de pétales que j'ai placés dans un pot en versant dessus 100ml d'huile  -jojoba (50ml), argan (20ml) et  sésame (30ml), plus 5 gouttes d'anti oxydant-. Puis, au lieu d'exposer huit jours le mélange à la chaleur du soleil comme il est prévu, j'ai mis le pot au bain marie pendant une heure et demi. J'ai filtré, recommencé l'opération avec à nouveau 50g de pétales frais pilés, laissé une heure au bain marie, éteint le tout puis suis allée me coucher (il était déjà fort tard… ). Le lendemain matin, j'ai remis encore une heure au bain marie puis filtré avant d'ajouter 50g de pétales frais pilés. J'ai emballé le pot dans du papier kraft et l'ai posé sur un radiateur.
    Il faut donc 150g de pétales frais pour 100ml d'huile végétale. La recette racontée par Bonneval est à l'huile d'olive; comme Michèle, j'ai préféré en choisir de'autres au parfum plus neutre.


                              Aspect et parfum confiturés


    J'ai filtré au bout de 6 jours (en respirant le pot tous les jours, craignant une fermentation). L'odeur était très curieusement celle… d'une confiture de rose, très suave, mais néanmoins herbacée.
    J'ai remis au bain marie plus longuement pour "consumer le suc des roses" comme l'écrit si joliment Bonneval.
    Puis j'ai filtré à nouveau avant de laisser décanter.


                                         Taches écarlates sur huile rosée

    Le résultat est moins rouge que celui présenté par Michèle avant décantation, mais le parfum est bien présent, assez feuillu.


             Huile filtrée, assez claire, versée dans un flacon ancien pour lui faire honneur

    Que vais-je en faire? Sans doute en incorporer à ma nouvelle panoplie de base plutôt minimaliste que je vais prochainement présenter ici.

    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-048.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Miel rosat

    Il me restait des pétales, je me suis souvenue que l'herboriste Marie Antoinette Mulot dans Les secrets d'une herboriste (ed. France Loisirs) donnait une simplissime recette de miel rosat - à réaliser à partir de roses rouges- que j'ai aussitôt concoctée. J'ai utilisé un miel bio
    de Nouvelle Zélande,  "sauvage" car récolté en forêt, (rapporté de Londres). Je le trouve trop costaud en goût pour le consommer mais sa puissance me convient pour mes essais thérapeutiques.


                             A l'origine le miel néo zélandais a déjà une teinte sombre

    Il suffit de faire bouillir pendant 10mn 20g de pétales frais de rose rouge avec 100g de miel puis d'exprimer fortement au filtrage. J'ai testé hier (une demi cuillérée à café, plus miel que rose…  ) pour contrer un début d'enrouement. Je ne sais si c'est ça qui a marché ou le fait de croquer dans la foulée de la vitamine C… mais j'ai eu très vite la gorge claire.


    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-048.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.et avec le reste des pétales?
     



    … que j'ai laissés sécher à l'air libre: j'en corse mon infusion matinale de thé vert.


    L'image “http://pagesperso-orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-048.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Rose-thérapie



    Pourquoi les roses rouges sont-elles si souvent privilégiées dans les recettes? Je suppose parce que ce sont les plus riches en anthocyanes, pigments colorés très anti oxydants.

    Je viens de découvrir dans un très beau livre qui vient de paraître: Plantes de Dieu, plantes des hommes, les élixirs des monastères de Guy Fuinel (magnétiseur et très calé en phytothérapie, il a été cueilleur de plantes, travaille avec Elixalp)  (ed. Amyris) une distinction à propos des roses que je n'ai pas lue ailleurs. Il explique que les roses de Damas (rosa damascena) sont laxatives, particulièrement conseillées aux enfants, tandis que les pétales de roses de Provins sont au contraire astringentes et légèrement toniques.

    Un mot sur le livre de Fuinel: il passe en revue 17 produits élaborés dans des monastères: eau d'Emeraude, de Mélisse, reine blanche, etc. (sans hélàs donner leur composition exacte, secret de fabrication oblige, mais avec des pistes à chaque fois) et présente également 27 plantes européennes avec un bref rappel thérapeutique et surtout les sens symboliques qui leur sont attachés. En prime, magnifiques photos.

    Par ailleurs, dans un autre ouvrage encyclopédique consacré aux roses, Roses  de France (ed. Imprimerie nationale, 1998) j'ai découvert que l'usage voulait qu'on utilise les roses de Provins encore en boutons et non épanouies pour optimiser leurs effets thérapeutiques.






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  • L'Inde est un sujet de rêve, d'excitation, d'énervement, de fascination, de détestation inépuisable. Même si c'était mon septième voyage là bas, -le premier date de 1989- j'en sais toujours aussi peu et la vision que j'en ai n'est que contradictions  … J'ai donc choisi ici de ne parler que de j'ai vu, dégusté, (res) senti, notamment de mes modestes et nouvelles découvertes parfumées, botaniques, culinaires, … 


     
                   

                          Le palais des Marahajas de Mysore (ils ont régné jusqu'en 1956… ) et les gopuras de ses temples sont illuminés tous les dimanches soir de 19h à 20h


    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-079.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Au merveilleux marché de Mysore, dans l'Etat du Karnataka, en Inde du sud, on vend des feuilles de géranium odorant pour offrir lors des poojas (cérémonies religieuses)



                                         


    … ainsi que des bouquets de tulsi (basilic sacré) qui embaume les allées.



                               


    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-079.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.Des vendeuses proposent du "jasmin" au mêtre (j'ai mis des guillements car il ne s'agit pas exactement de jasmin, même si on l'appelle comme ça. Les fleurs sont entrelacées sur du fil). Les femmes en accrochent à leur chignon ou à leur tresse, ou en disposent en offrande sur des plateaux. Ce ruban parfumé ne tient qu'une journée. On le renouvelle tous les matins. En général, on trouve des marchandes de fleurs à proximité des temples. A Mysore, au marché, ce sont surtout les hommes qui vendent les plantes parfumées… mais pas toujours:


                               
     


    Parmi les nouvelles obsessions nées de ce voyage:

    L'importance des mains et des pieds dans la symbolique religieuse hindouiste…

                                          
     
                                                           Sculpture du temple d''Halebid


    Pourquoi tant de bras?


                               

                                 Détail d'une sculpture du temple d'Halebid

    et ces pieds si dodus et si solides… ?


                                      
     
                                                  Serpents découverts sur un mur constitué d'une multitude de niches à Gokarna,(village côtier du Karnakata). Chaque niche renferme une pierre avec une représentation de nagas.  

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-079.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.… et la profusion d'effigies de serpents (nagas), souvent doubles, entrelacés ou non. Beaucoup sont installés au pied de vieux arbres, j'en ai aussi photographié dans des temples. Ce qui m'intéresse, c'est leur lien avec la représentation de l'énergie associée aux chakras…  même si ce n'est pas forcement explicité…



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  • J'ai réussi a dénicher à Paris du patchouli…  en feuilles coupées fin, au parfum capiteux à souhait.


    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-051.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Où?
    Dans une herboristerie que je connaissais déjà (pour y avoir trouvé un excellent macérat huileux de lys) Pigault Aublanc 30 rue Pasquier, 75008, (tel. 0142 65 36 21). Comme chez Bilby à Puteaux ou Baldwin à Londres, tous deux précieux fournisseurs d'ingrédients, la visite de la boutique ne rend pas compte des trésors qu'elle recèle.

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-051.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Comment ai-je atterri là?
    Je cherchais obstinément sur internet un site français qui pourrait vendre du patchouli séché… quand j'ai découvert une herboristerie en gros installée en Anjou, Cailleau, qui semble  soucieuse de qualité. Alléchée par les centaines de plantes qu'elle affiche (dont une gamme bio avec de la matricaire, de la racine d'angélique, etc…  plus le fameux patchouli, non bio et quelques autres merveilles que je me promets d'essayer un jour), je l'ai contactée. J'ai appris à la fois que si, hélàs, elle ne vendait pas aux particuliers, elle avait comme client …  Pigault-Aublanc, auprès de qui on peut passer commande.
    Donc avis aux amateurs de plantes, même rares…

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-051.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Pourquoi du patchouli en feuilles?
    Parce que je suis en train de tester les macérations alcooliques parfumées, et que les plantes ou les épices en infusion dans de la vodka dégagent un parfum particulièrement suave, bien plus facile à moduler que les huiles essentielles.



                           


    J'ai préparé le bain suivant pour lui, en compagnie de quelques camarades odoriférants.

    brume d'oreiller rose-patchouli-vanille

    -30cl de vodka
    -une petite bouteille (soit 18 cl) d'eau de kewra (eau de pandanus, au parfum de rose, vendue dans les boutiques indiennes près de l'eau de rose) 
    -30cl d'eau distillée
    -2 cuillérées à café de feuilles de patchouli
    -un peu plus de pétales de roses
    -2 petits batons de vanille


    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-051.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Pourquoi pas plus de patchouli?
    Selon Jacqueline Hériteau (Potpourris and other fragrant delights, Penguin Books, -1° édition Simon & Schuster, 1973-, une vraie petite bible sur le sujet), le patchouli, classé dans les fixatifs, est à utiliser à petites doses en raison de son parfum envahissant. Elle donne comme proportions entre 25 à 50g de feuilles pour 8 à 16 tasses de pétales.Une tasse équivaut dans son livre à 30g pour des pétales de fleurs. Ce qui fait du patchouli à un peu plus de 10%. J'en ai mis nettement plus car j'aime son parfum et que c'est une macération.



                  

    L'image “http://perso.orange.fr/safran2c/Imini-nature/Fleur-051.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. J'ai aussi réalisé  un mini pot-pourri
     moitié pétales de rose centifolia, moitié patchouli, relevé d'une cuillérée à café de poudre d'iris. Les parfums sont en train de se mélanger à l'abri d'un petit pot en opaline
    .

    source des fleurettes

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  • Ayant lu les compliments dithyrambiques à propos d'une brume d'oreiller aux épices douces réalisée par la gourmande  Bergamote pour un swap sur le forum des Plaisirs, je me suis dit que j'allais en préparer moi aussi… d'autant que cela devrait me permettre de tester des macérations de substances odorantes dans l'alcool (… pour changer un peu des huiles essentielles).

    La formule de base de Bergamote, je m'y suis tenue:
    30cl de vodka
    15cl d'hydrolat
    30cl d'eau distillée
    + divers produits mis à macérer dans le mélange.


    Bergamote avait confectionné sa brume odorante avec de l'eau de fleurs d'oranger.
    Pour mon premier essai, j'ai utilisé l'eau de rose, puisque je ne suis pas encore au bout de mes expériences avec rosa centifolia et ses copines.



                      
                               
                      Les pétales de rose décolorées par l'alcool surnagent. Il faut donc retourner souvent le bocal.

     
    L'image ?http://perso.orange.fr/safran2b/SmiliesKaos/pompom-orange1.gif? ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Il y a donc:

    -de l'hydrolat de rose chypriote, très parfumé. Un cadeau. En Grêce comme dans toute la Méditerranée orientale, l'eau de rose est très utilisée en patisserie.
     
    -deux cuillérées à soupe de pétales de rose rouges (peu parfumées mais qui colorent la macération)

    -deux cuillérées à soupe de pétales de rose roses centifolia, très parfumées (chypriotes)

    -un baton de vanille

    -quatre rondelles de gingembre frais pelé.

    J'ai effectué le mélange des liquides dans une bouteille, je l'ai reversé dans deux bocaux à large goulot, puis j'ai réparti pétales de roses et épices dans chaque.


     
                     

                              J'utilise un filtre à café en nylon très fin pour passer les ingrédients.


    J'ai filtré au bout de trois semaines, quand le parfum m'a paru mûr. L'odeur possède une note de rose dominante bien sûr, mais curieusement aussi elle est fruitée. On ne sent précisement ni la vanille ni le gingembre tant les parfums se sont étroitement mélés.

    L'image ?http://perso.orange.fr/safran2b/SmiliesKaos/pompom-orange1.gif? ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Deuxième essai en cours avec

    -de l'eau de kewra, achetée chez Velan. La boutique avait sous-titré «eau d'iris» mais en rentrant à la maison et après vérification sur internet, j'ai découvert que le kewra est en réalité du pandanus, une plante tropicale asiatique dont on utilise souvent les feuilles pour enrober desserts ou riz gluant. C'est un faux hydrolat, composé d'extrait de pandanus et d'eau. Employé dans les desserts indiens, il possède un parfum tirant vraiment vers la rose (avec une note fumée d'encens "oriental"). En respirant la bouteille, je me suis retrouvée illico… dans une patisserie de Bombay, tant cette odeur est associée à de nombreux gâteaux. Ça m'a ravie car je cherchais pour varier un hydrolat odorant qui ne soit ni de la rose ni de l'eau de fleurs d'oranger.

    -deux cuillérées à soupe de pétales de rose rouge pour la couleur

    -quatre fêves Tonka, achetées chez G Detout (voir l'article enamouré de Hooly sur cette boutique que je pratique depuis, disons, très longtemps). Elles sentent incroyablement l'amande amère, voire la colle blanche. La fêve tonka est employée aujourd'hui en patisserie… mieux vaut s'en tenir à des petites doses car elle est relativement toxique. On lui attribue des propriétés hypnotiques, je trouve ça pas mal dans une brume d'oreiller.

    Dans un bocal, j'ai rejouté un peu d'écorces fraiches de citron vert, rien dans l'autre. J'attends quelques jours pour voir ce que donnent ces deux mélanges, avant éventuellement de les infléchir.

    L'image ?http://perso.orange.fr/safran2b/SmiliesKaos/pompom-orange1.gif? ne peut être affichée car elle contient des erreurs. Petite liste d'hydrolats dont le parfum s'apprivoise facilement
    … et avec lesquels je serais tentée de faire des essais parfumés…  sauf que je les apprécie tant que j'aurais du mal à vider trop vite le flacon. Pour certains dont je trouve le parfum magnifique, j'indique leur marque entre parenthèses.

    -rose
    -fleurs d'oranger
    -petit grain mandarine (avec une petite note d'amertume, U Mandriolu)
    -menthe poivrée
    -ylang ylang  (Bio Mada, exquis)
    -patchouli (Luminescents)
    -santal (Néroliane, très discret)
    -fenouil sauvage (une vraie merveille. Sylviane Reina, productrice dans les Alpes Maritimes: 04 93 02 10 72, sylviane.reina@wanadoo.fr)
    -géranium bourbon (Bio Mada)

    Deux faux hydrolats (HE ou extrait dilué dans l'eau)
    -pandanus
    -palo santo, une merveille, venue du Pérou via cette chère Malégria. Le palo santo (bursera graveolens) est un bois utilisé comme encens en Amérique du sud. Il diffuse une odeur résineuse-citronnée, un peu fumée. Dans mes souvenirs, ce parfum est irrémédiablement lié aux églises coloniales des Andes.

    25 commentaires
  • L'image “http://soleilimg1.free.fr/gifs/fantastique/fees/fee009.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
    J'en reviens encore aux hydrolats car ce sont des capricieux qui vous forcent à gamberger.

    Je me demande souvent pourquoi certains ont des odeurs franchement pas terribles, surtout quand ils sont purs, alors qu'à priori on pourrait imaginer le contraire. Un seul exemple? La lavande… l'hydrolat pur ne sent vraiment pas très bon. En revanche, il suffit juste d'un trait dans un verre d'eau pour retrouver au goût la simplicité virginale, presque minimaliste du parfum de la fleur. 

    J'ai redécouvert cette variabilité des parfums et du goût des hydrolats un peu par hasard, en testant le mélange "Bois dormant" (lavande-tilleul-camomille) de Biotope des Montagnes, … qui dormait justement dans l'un de mes placards. Je me suis dit entre la lavande et la camomille, ça ne va pas être terrible. Mais avec juste deux petites cuillères dans un verre d'eau, surprise, c'est très bon au palais… et très efficace de surcroit.


    Une fois de plus, je me suis replongée dans le livre de Suzanne Catty: "Hydrosols, the next aromatherapy ", (Healing Arts press) car je me suis souvenue qu'elle fait toujours la différence entre  hydrolat pur et dilué, au plan du nez comme du goût. J'insiste, car il est très surprenant, -quasi magique parfois- de découvrir cette différence. Elle est parfois si grande qu'on pourrait penser qu'il s'agit de deux produits différents. Vient cette idée qu'en raison de la concentration, le bouquet aromatique d'un hydrolat pur n'a pas de place pour s'exprimer

    J'ai aussi réalisé une chose toute bête: en coupant un hydrolat avec un autre, on le dilue … Ainsi le géranium tout seul, faut aimer, coupé avec de la rose, ça devient exquis en brume parfumée à vaporiser. La dilution lui a permis de s'épanouir.

    … J'ai été surprise que Lydia Bosson n'aborde pas du tout la question du parfum dans son livre "L'hydrolathérapie " (Amyris).
                                                                              L'image “http://soleilimg1.free.fr/gifs/fantastique/fees/fee039.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Voici donc un classement un peu arbitraire des hydrolats selon leur facilité à nous séduire… 
    Hydrolats faciles (ceux qui sentent bon, avec peu de variations entre purs ou dilués): eau de fleurs d'oranger, menthe poivrée, cassis, cannelle écorce, laurier, rose.
    Hydrolats qui se bonifient en dilution et qui gagnent vraiment à être testés pour la surprise qu'ils provoquent: géranium, lavande, romarin, petit grain mandarine, camomille allemande, verveine, mélisse, sauge sclarée.
    Un dur à la détente: l'achillée millefeuille,
     Hydrolats au parfum singulier, purs ou non: encens, hélichryse italienne, carotte.
                                                                                                   Ne pas oublier, en faisant  ses petites expériences, que les hydrolats ont une durée de vie réduite… S'en débarrasser si leur odeur ou leur apparence a changé…

    Edit 5 nov. 23007
     
    J'ai supprimé l'indication de conserver les hydrolats au froid. Selon Christian Nugier du jardin des Nielles et des senteurs, ce n'est pas du tout nécessaire, pas plus qu'il ne faut utiliser un flacon à fermeture  hermétique. Selon lui, un hydrolat, comme un bon vin, doit pouvoir respirer.
    L'image “http://soleilimg1.free.fr/gifs/fantastique/fees/fee009.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

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