-
Philippines: les rizières du ciel (2)
Certaines rizières de la région de Banaue sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco, mais il y a d'autres rizières de montagne dans la région, notamment autour de Bontoc, point de chute un peu moins touristique.
Pont suspendu au-dessus de la Chico, à Bontoc
Séparée en deux quartiers par la rivivère Chico, Bontoc a une allure un peu hétéroclite. Ses rizières sont vraiment dans la ville. On peut faire de nombreux trecks ou tout simplement des balades (moitié voiture-moitié marche) tout autour.
Bontoc. Retour des rizières avec des bottes de paille de riz
Et d'abord à Sagada, village assez mignon, point de chute babacool niché dans une pinède, ce qui lui donne un petit air alpin.
Vue sur les rizières en montant au dessus de Sagada
Certaines ethnies de la région auraient des ancètres venus des Célèbes. C'est le cas des Igorots de Sagada. De nombreux rites y sont associés aux funérailles. Les morts sont enterrés de plusieurs manières (comme à Rantepao aux Célèbes, mais de façon moins spectaculaire). A Sagada, les cercueils sont parfois placés dans des grottes, parfois perchés en hauteur à flanc des rochers karstiques.
Grotte de Lumiang, cercueil au couvercle sculpté de lézards, l'un des emblèmes des Igorot. Beaucoup de sépultures ont été profanées par des touristes.
La coutume perdure, mais les cérémonies coûtent très cher car il faut abattre cochons et buffles à cette occasion pour respecter la tradition.
On aperçoit les cercueils suspendus ( hanging coffins) au milieu de la photo (faite sans zoom… )
Notre guide disait en plaisantant que, par économie, mieux valait se faire enterrer allongé plutôt qu'assis, c'est à dire à l'ancienne … ce qui nécessite des sacrifices animaux onéreux.
les petits murets de Maligcong…
Nous avons visité les rizières de Maligcong en empruntant les petits chemins cimentés en lisière des champs (aie aie aie, le vertige… même si ce n'était pas si haut que ça… ) pour aller jusqu'à l'école, située à mi-chemin entre les deux extrémités du village.
La première partie des rizières de Maligkong. Il y en a autant après l'école. La route depuis Bontoc s'arrète au fond à gauche.
Tous les enfants apprennent l'anglais, héritage de la colonisation américaine.
L'une des classes de Maligcong, nous avons écrit nos noms à la craie au tableau
Nous sommes également allés au village de Mainit par une route parfois cahoteuse mais avec des vues magnifiques.
Les toits de tole de Mainit. De près, le village fait beaucoup plus déglingué…
Mainit est installé sur des sources chaudes nées d'un ancien volcan. Elle se déplacent d'une année à l'autre et font irruption dans le village où elles veulent.
Les vapeurs chaudes
Notre jeune guide s'est amusé à cuire des œufs dans les eaux bouillantes. Le village semble démuni et peu entretenu. Il y avait pas mal de porcheries, avec cochons roses et cochons noirs, les premiers pour la table, les seconds pour les rituels d'après ce que j'ai pu comprendre.
Mainit. La coiffure traditionnelle entrelace des perles et un serre tête en vertèbres de serpent (censées éloigner la foudre) . Je n'en ai vu que très peu, toujours portées par des femmes âgées.
Liens
ici le blog d'un Igorot vivant aux Etats-Unis et qui évoque souvent Sagada et ses racines
-
Commentaires
Michèle Oui, j'ai trovué cette région de montagne ppauvre et il faut beaucoup bosser pour parvenir à vivre.
les touristes piquent les ornements des cercueis… voire les os eux meme parait-il; faut être zin zin…
Venezia, merci beaucoup pour ces merveilleuses images !
Les gens ont le sourire malgré le travail très dur.
Un grand merci Vénézia pour ces "reportages" si passionnants. Merci pour le partage. Bises.
Le travail pour réaliser ces rizières est impressionnant et je pense qu'i y en a également beaucoup pour les entretenir.
Merci pour ce reportage fort intéressant ; je suis allée voir le lien qui est une mine également mais je suis extrêmement choquée des profanations.
Merci Princesse
Oui, Colchique, il y a malgré tout de la gaité dans l'air, bien plus extériorisée que dans les Andes par exemple.
L'idée qui sous-tend ces sortes de pillages, c'est, je pense, une obsession de vouloir rapporter à tout prix un souvenir
Bises Loulou, je vais essayer de pursuivre un peu mais j'ai pris assez peu de photos cette année finalement
Heureusement, d'autres villages sont plus pimpants que Mainit, qui l'était peu. j'ai tenu à mettre ces photos car on parle souvent sur le net des soures chaudes de Mainit où barboter comme si on était dans un spa , et meme si'il y a un petit hôtel qui propose une sorte de piscine, l'atmosphère est quand même très roots, et pas du tout spa…
Irène,
l'entretien est vraiment au cœur de la survie des rizières, très fragiles.Lle travail est très dur et on comprend que les jeunes veuillent bosser dans le tourisme; néanmoins, l'anthropologue que j'avais citée raconte qu'il y a de nouvelles stratégies: les jeunes tiennent à gardenr les rizières… il font travailler des métayers.
Les vieux et les vieilles ont des allures royales dans les montagnes. J'en ai vu trotter sur les petits chemins des rizières en tongs avec nettement plus de grâce que moi…
J'ai tout aimé dans le récit et l'illustration mais j'ai surtout beaucoup apprécié la photo des cercueils suspendus. Amitiés.
Ariaga, si tu allais un jour aux Célèbes dans la région de Rantépao, tu découvrirais aussi d'incroyables cercueils à flanc de montagne, avec même des petits balcons où ds'alignent des statues effigies qui regardent les passants…
14gingembreVendredi 15 Août 2014 à 22:07Merci de nous faire partager ce voyage. Les paysages sont magnifiques mais je suis choquée par les profanations !
15emadraVendredi 15 Août 2014 à 22:07Superbe voyage avec des payasages de rizières à couper le souffle mais certainement très rude de constater, malheureusement, le grand dénuement des habitants.
Cette femme est superbe et souriante.
16sylvieVendredi 15 Août 2014 à 22:07comme le dit Michèle on ressent une grande pauvreté et une vie trés rude,mais il y a aussi le sourire de cette femme si expressif ,les gens qui profanent les tombes sont zin zin c est sur mais surtout ils ne l emporteront pas en paradis .merci de nous faire connaitre d autres choses que notre devant de porte.
Ajouter un commentaire
Je découvre que ce sont des îles très accidentées. Et que tout ça dégage une impression de très grande pauvreté.
Mais pourquoi les touristes profanent les tombes?!!