• Queensland: forêt primaire et Gwondana

    Le Queensland abrite des forêts primaires avec d'extraordinaires arbres millénaires.

     

     

    Qu'est-ce qu'une forêt primaire?


    C'est une forêt intacte depuis sa naissance dans la nuit des temps. On en trouve dans les zones tropicales mais aussi -des petits bouts- en Europe et même en France. (voir wikipedia par exemple ici). 

     

    Pour le Queensland, on considère qu'elles datent de l'époque du Gwondana, cet imense continent qui recouvrait une partie du globe avant que les chocs des plaques tectoniques ne séparent les terres, ce qui a par exemple "poussé" loin dans l'hémisphère sud la Nouvelle Guinée, la Tasmanie, la Nouvelle Zélande… ou l'Australie. Ces territoires sont longtemps restés à l'écart des routes maritimes, ce qui, pour certains, a préservé leur biodiversité.

     

    En Australie, où le capitaine Cook a débarqué en 1770 sur la côte du Queensland, les aborigènes vivaient en symbiose avec leurs terres et la végétation a échappé -par endroits en tous cas- à l'appauvrissement lié à au developpemeht de l'agriculture.


     

    J'ai pu visiter deux types de forêts primaires dans le Queensland.

     

    -Près de Brisbane, le parc national de Lamington, classé comme "forêt humide Gwondana", et qui appartient au patrimoine mondial de l'Unesco. 


    -Plus au nord, près de Cairns, nous sommes passés  au dessus des cimes de la forêt (il s'agit ici de forêt primaire de zones humides) en télécabine…

     

    Dans ces deux zones, les arbres sont d'une beauté fascinante.

     

    C'est juste ce que je voudrais montrer ici en quelques images.

     


    Parc de Lamington

     


     

    P1000055.jpgLes racines sinueuses d'un Mararie  (Pseudoweinmannia lachnocarpa)

     

     

    P1000051.jpgBlack Booyong (Argyrodendron actinophyllum) et figuier étrangleur entrelacés

     

     


    P1000062.jpgOn l'appelle  black boy ( Xanthorrhoea Australis). Les aborigènes utilisaient tout ou presque. Le nectar  fournissait une boisson sucrée, la résine servait de colle, le tronc était taillé en lance. Il vire au noir (d'où son petit nom) lors des feux de forêt qui favorisent l'épanouissement de ses fleurs. C'est un arbre protégé  qui pousse très très  lentement.


     

     Télécabine de Kuranda, près de Cairns

     


     

    P1000173.jpgLe parcours s'étire sur 7,5 km et fait deux haltes, d'où l'on peut se promener sur des passerelles aménagées dans la forêt. Ne pas  maginer que la cabine puisse tomber

     

     

     

    P1000207.jpg N'étant pas sûre de l'identification des arbres… je m'abstiens…


     

    P1000177.jpgPin kauri  (agathis australis) poussant droit vers le ciel

     

     

     

    P1000178.jpg

    Un calamus (palmier grimpant dont je n'arrive pas à trouver le nom complet en raison de la disposition singulière de ses redoutables épines


    « Voile liftant parfumé et (légèrement) pailleté pour le décolletéSavon au baume (tomato-rose) »

  • Commentaires

    1
    Lundi 28 Mai 2012 à 15:28

    On se sent tout petit ...

    Ces arbres, ces forêts me laissent le sentiment accru de force, de vie propre - à ne surtout pas déranger - et, j'en ai connu - d'écrasement.

    Je suis certaine que si l'on abîme ces géants - et les autres - si on les dérange, on commet un immense sacrilège. J'adore leur canopées dont on a encore bien à apprendre.

    En tant que peintre, je sais deviner et comprendre la structure, la personnalité de l'arbre car, avant de "l'habiller" et lui mettre ses feuilles, on doit avoir en tête son squelette et là, c'est très impressionnant. Il y a les gentils, les durs, les agressifs ...

    Merci beaucoup Venezia pour ce reportage retransmis avec tant de photos splendides et parlantes, et des liens et explications aussi intéressants.

     

    2
    Lundi 28 Mai 2012 à 22:20

    C'est vrai Nansou, imaginer qu'il y a des arbres aussi vieux… cela fait rêver!

    3
    Lundi 28 Mai 2012 à 22:22

    Ma chère Mlk,

    j'avais presque envie de ramasser un infime brin de chaque arbre… juste pour emporter un peu de leur énergie

    4
    Lundi 28 Mai 2012 à 22:29

    Irène,

     

    C'était vraiment iun spectacle fascinant et tu as tout as fait raison en évouquant leur vie propre. ils seront à après nous…

    5
    Mardi 29 Mai 2012 à 10:30

    Je trouve ces images de forêts primaires angoissantes comme les forêts équatoriales.

    Il y règne pour moi une ambiance qui ne me semble pas végétale mais presque animale. Animal sauvage hein

     

    Je n'ai pas la même poésie que les copines.

    Pour moi ce sont des lieux de vie très prolifique(microcopique et macroscopique)  et en même temps des biotopes très fragiles vu la lenteur de pousse de certains végétaux.

     

    J'ai dû rebrousser chemin en Nouvelle Calédonie sur un chemin de montagne à travers la forêt primaire tant l'ambiance était glauque et présente.

    Mon conjoint qui est allé au sommet quelques minutes après m'a confirmé que je n'aurais pas apprécié quelques traversées. J'avais exactement eu le même sentiment de danger au Gabon en pirogue sur un fleuve au milieu de la forêt équato.

     

    La seule forêt primaire où l'ambiance m'a semblé différente était en Nlle Zélande dans l'Ile du Sud. Le chemin serpentait régulièrement en bordure de mer ...

     

    Je pense que ce sont des lieux qui ne sont pas faits pour tous les hommes. Moi je suis née au bord de la mer, j'ai besoin d'espace et d"horizon

     

    Cela n'enlève rien à la beauté de tes photos qui rendent tout à fait ça. C'est comme les serpents.

    Bises apeurées.

     

    6
    Mardi 29 Mai 2012 à 17:55

    Venezia, merci beaucoup pour ces superbes photos !

     

    Quel courage de monter dans les oeufs ; j'en aurais été incapable.

     

    J'ai déjà eu l'occasion de voir le sommet d'une forêt vierge tropicale qui ressemblait à l'image qu'on voit avec les oeufs et ça m'a fait beaucoup peur.

     

    Je ressens la même chose que Michele quand je vois des forêts tropicales.

     

    Je ne me sens même pas à l'aise au bord des forêts pas tropicales et dans la campagne.

     

    Je trouve que le mot de Jungle est bien approprié, car c'est la lutte continuelle entre les espèces et les êtres pour survivre.

     

    En un mot, hostile la forêt vierge.

     

    Par contre, j'aime beaucoup voir à la télévision bien installée dans mon canapé, l'émission "Seul face à la nature avec Bear Grylls".

    7
    Mardi 29 Mai 2012 à 22:30

    Merci pour ton évocation Marie,

     

    l'ultime article sur l'Australie concernera les aborigènes, dont la généalogie est aussi ancienne que ces arbres, mais qui ont moins bien survécu à la civilisation que la foret du Queensland.

    8
    Mardi 29 Mai 2012 à 22:36

    Michèle,

     

    Mes paysages préférés et chéris sont ceux, un peu pelés et si aromatiques, de la Méditerrannée. Ils sont sauvages mais ils ont été aussi doucement polis par les hommes depuis l'Antiquité, et je m'y sens chez moi.

    Quand j'ai découvert ces splendides forets primaires, j'ai eu l'impression de changer de planete et la fascination était telle que je n'ai pas eu le temps d'être angoissée! J'avais aussi la chance de cotoyer des gens qui connaissaient bien les lieux et j'y étais aussi pour mon boulot. Or quand je bosse, je me sens en service commandé, comme revêtue d'une armure protectrice!

    J'aurais probablement eu un ressenti différent si j'y avais été pour farnienter…

    9
    Mardi 29 Mai 2012 à 22:56

    Colchique,

    Les œufs au contraire étaient très rassurants: tu planais littéralement au dessus des cimes comme dans un rêve!

    On peut aussi éprouver un -bref- sentiment de communion avec la nature… aussi mystérieuse que nous le sommes

    10
    Mardi 29 Mai 2012 à 22:58

    Un grand merci Marie pour cette si fine analyse de nos émois paysagers.

    11
    Mercredi 6 Juin 2012 à 14:48

    Quel endroit magnifique !! Ces arbres gigantesques doivent dégager une force immense ... Il faut tout faire pour préserver de telles beautés pendant qu'il en est encore temps !! 

    Merci pour cette belle visite Venezia ;-)

    12
    Dimanche 10 Juin 2012 à 19:20
    Coucou Pescalune, vraiment ravie de te lire! Oui, ces arbres sont de véritzbles témoins vivants de l'histoire de la terre
    13
    nansou
    Vendredi 15 Août 2014 à 22:11
    C'est vraiment magnifique, quel moment intense tu as du vivre. Presque émouvant, de se retrouver dans une forêt primaire...
    14
    mlk
    Vendredi 15 Août 2014 à 22:11

    Oh! c'est un pays pour moi, vraiment

    Je me laisserais bien engloutir la dedans, en plus j'aime l'odeur dégagée dans ces lieux

    Je vais revenir lire, là, je reste sur mon premier ressenti vertigineux

    15
    marie
    Vendredi 15 Août 2014 à 22:11

    En te lisant et en ayant le privilège merveilleux de voir ces photos que tu as prises, je pense aux Bishnoï du Rajasthan dont certains se sont fait massacrés pour sauver des arbres de l'abatage !

    La majesté qui émane de ces forêts primaires que tu nous donne à voir où des arbres-êtres croissent où des black boys prennent l'éternité pour grandir, c'est comme si la forêt de symboles du poème de Baudelaire s'incarnait. Le Mararie, est un arbre de contes et légendes, l'entrée d'un labyrinthe initiatique. Je me coucherais bien à ces pieds pour qu'il susurre à mes oreilles l'origine de tous les temps, ce témoins immuable habité de sagesse immémoriale. Des passerelles suspendues pour toucher les arbres à leurs cimes, quelle merveille ! Ah! être le réceptacle de tant de beauté qui nourrie l'âme et l'élève à la cime du mystère.......La beauté sauve le monde.

    Merci

    16
    marie
    Vendredi 15 Août 2014 à 22:11

    Alors là je suis très intéressée par ce que disent Michèle et Colchique. Moi aussi, et je ne l'ai pas mentionné, cette étrange beauté lorsque j'ai regardé les photos de Venezia, a éveillée une sensation d'effroi. Je me suis dis ce paysage primaire, en apparence extérieur, moi aussi je le porte en moi. Il est cet inconnu indompté et indomptable de qui je suis. Il est ce territoire archétypale de mon animalité sauvage. La forêt, toute les forêts sont des lieux de rencontre avec ce que nous sommes, avec soi, avec l'inconnu de soi, une initiation en somme où l'objet se fond dans le sujet lorsque l'on est ouvert à l'ouverture. Bien Sûr nul passage par là obligatoire. Le fruit tombe de l'arbre lorsqu'il est mûr. Il est bien entendu que ce genre de cheminement s'effectue dans le creuset de l'intériorité, parfois s'actualisant par un vécu concret d'exploration abyssales sur des terre primaires. Parfois par une descente vertigineuse sans quitter son habitation. Et souvent dans la stupeur et le tremblement, lorsqu'on arrive aux confins du pensable n'est-on pas saisi d'effroi ? Et n'y a t-il pas là transcendance possible. La magie de la vie qui nous permet de nous mettre en adéquation totale avec notre globalité !!! ?

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