• Trois mots qui résonnent comme des noms de code, trois découvertes délicieuses.Le kinilaw est l'équivalent philippin du ceviche péruvien, du poisson cru mariné dans un liquide acide, vinaigre ou agrumes. Le lapu-lapu est un mérou local à l'excellente chair ferme et le lato, une variété d'algues à l'aspect d'œufs de poisson. 

     

     

    P1010847Petits poissons séchant au soleil de Busuanga, dans le quartier des pécheurs, devant une bangka, le traditionnel bateau à balancier

     

     

    Avec plus de 36 000 km de côtes (5°rang mondial), les Philippines ont un acès privilégié aux produits de la mer. On y mange donc beaucoup de poisson, frais ou séché, de mer ou de rivière mais aussi des coquillages, des crustacés et des algues. A Manille, il existe plusieurs "fish markets", où l'on peut choisir son poisson, ses crevettes ou autres, morts ou vifs avant de les donner à cuisiner, soit sur place s'il y a un restaurant associé, soit dans un établisssement proche si l'étal est à part.

     

    P1010845.jpg Les pécheurs ne roulent pas sur l'or. Habitat sur pilotis à Coron town

     

    Le lapu-lapu est par exemple proposé encore vivant, nageotant dans un aquarium où on l'attrape pour vous à l'épuisette, ou fraichement péché.

     

    P1010800.jpgVivier pour les lapu-lapu au large de l'ile de Coron

     

     

    Sur l'île de Busuanga où on en trouve facilement, il est parfois placé dans des viviers en attendant d'être expédié. J'avais déjà visité Busuanga il y a quinze ans. Des lapu-lapu étaient alors envoyés vivants au Japon, j'avais même pu visiter un centre d'expédition. Je ne sais pas si c'est toujours le cas aujourd'hui, avec la demande intérieure en augmentation en raison de l'amélioration du niveau de vie.

     

    P1010817.jpgLe lapu-lapu est le poisson tacheté au centre


    Quand on regarde les nomenclatures, le lapu-lapu désigne divers poissons de la même famille que le mérou, classées dans les espèces vulnérables. Ceux que j'ai vu avaient tous la peau tachetée.

     


     

    j'ai donc goûté du lapu-lapu grillé mais aussi préparé en kinilaw.


     

    P1010849.jpgKinilaw au calamansi, dégusté au bistro Coron, à mon goût le meilleur

     

    Le kinilaw est un plat où le contact avec un liquide acide est utilisé comme mode de cuisson. La macération est très brève, on reste dans le presque cru. C'est une cuisine de fraicheur. On ajoute au plat oignons, piments, parfois tronçons fermes de concombres épépinés, ail, gingembre, tomates. Le jus est court, la chair du poisson est à peine opacifiée. 

     

    depuis-aout-2012-0046.jpgKinilaw du restaurant la Sirenetta, pas mal non plus, avec des petits piments verts

     

    A Coron, j'ai testé tous les kinilaws que j'ai pu trouver. Ils étaient parfois préparés avec du vinaigre - qui éteint un peu le plat-, meme s'il s'agit le plus souvent de vinaigre de canne aromatique. Le meilleur kinilaw a été celui au jus de calamansi, exquis citron philippin, tout petit, bourré de pépins, à la pulpe jaune orangée très parfumée. Le gingembre rapé apporte vraiment un plus. On est alors très proche de la recette péruvienne (piment fort en moins). Malégria l'avait donnée sur son blog il y a longtemps déjà. 

     

    De retour à Paris, nous en avons préparé avec du cabillaud.


    La recette pour deux: 

     

    -une tranche épaisse de cabillaud coupée en gros cubes


    -un demi-gros oignon mis à tremper quelques heures dans de l'eau glacée, ce qui laisse les oignons très crissants sous la dent et leur ôte de l'âcreté. C'est un tour de main appris en Espagne il y a bien longtemps. On y sert des salades d'oignons doux, arrosées juste d'huile d'olive et parsemées  de fleurs de thym, un régal estival.


    -assez de jus de citron vert (à défaut de calamansis) pour pouvoir baigner les morceaux de poisson. Eventuellement, un soupçon de vinaigre doux si on en a.


    -l'équivalent d'une petite phalange de gingembre râpé ou émincé très fin


    -de la coriandre fraiche


    -si on supporte, un demi petit piment fort, débité en très fines rondelles s'il est frais, émietté s'il est sec. Eviter la poudre; il faut conserver la surprise de la rencontre avec le piquant, et non avoir un bloc de saveurs uniformes.

     

    -si le jus de citron semble trop acide, adoucir avec un peu de lait de coco. j'utilise les galets de chez Picard, moins gras que le lait de coco en boite. (Pour deux, un galet suffit)


    Cinq minutes avant de servir, recouvrir les morceaux de cabillaud de jus de citron. Touiller à plusieurs reprises. Dès que la chair s'opacifie, ajouter les oignons bien égouttés, le gingembre, le piment et le lait de coco liquéfié si nécessaire. Bien remuer, mais avec délicatesse pour ne pas abimer la chair. Saupoudrer de coriandre fraiche. C'est pret.

     

    A Coron, nous avons dégusté l'un des kinilaws avec une salade d'algues locales.

     


    P1010440.jpg

    Lato photographié au marché de Baguio (à Luzon, loin de la mer).On retrouve dans la cuisine du nord Luzon des éléments des préparations d'Okinawa, dont le lato mais aussi les concombres amers, omniprésents. Okinawa est située bien plus au nord, mais en zone tropicale comme les Philippines.

     

     

     

    P1010816.jpg

    Préparation du lato au marché de Coron town

     

    Le lato (caulerpa lentilliera) se présente sous la forme de petits œufs verts translucides. C'est une algue de mer dont la présence signe la pureté des eaux (sinon, elle ne pousse pas).

     

    P1010786.jpgBangka amarrée au pied des  falaises karstiques de l'ile de Coron, territoire des Tagbanuas (Il y a quinze ans, j'avais pu camper sur cette ile, ce n'est plus possible, elle est devenue une réserve protégée).

     

    Elle est péchée non loin des mangroves, mais en profondeur, notamment par les Tagbanuas  qui vivent sur l'ile de Coron, -devenue très touristique- juste en face de la ville de Coron, située, elle, sur Busuanga. Elle ne peut pas se sécher, s'abime très vite et ne se déguste donc que super fraiche.

     

    Le lato est largement consommé à Okinawa, l'île des super centenaires japonais (son nom: là-bas: umibudo).

     

    depuis-aout-2012-0048.jpgSalade de lato, avec tomates, oignons et vinaigrette très légère à la Sirenetta, à Coron town, le seul endroit où je l'ai vue à la carte.

     

    Son goût est ténu, mais la texture très amusante, avec le même effet pop up que lorsqu'on croque un œuf de saumon.

     


     



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  • Je reviens d'un voyage aux Philippines dont je reparlerai probablement. Ce qui m'a vraiment marquée, c'est que:

     

     

    Devant des paysages somptueux

     

    P1010872.jpgCoucher de soleil à Busuanga

     

     

    ou des mets délicieux

     

    depuis-aout-2012-0065.jpgTempura de calamars (Sky restaurant, ville de Coron, Busuanga). Photo prise de nuit avec un ipod, d'où sa qualité médiocre, même cas pour la suivante.

     

     

     

    Que font désormais les gens, quelque soit leur âge et même s'ils voyagent en couple ?


     

    Ils sont rivés silencieusement à un écran…

     

     

    depuis-aout-2012-0064.jpgA chacun son écran ( Sky restaurant à Busuanga)

     



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  • Il s'agit de savons préparés pour une copine qui a un psoriasis.

     

    Je lui avais déjà offert il y a deux ans une série aux sels et à l'eau de la mer Morte (jamais publiée, elle m'avait donné trop de fil à retordre… ) qu'elle avait beaucoup appréciée. 

     

    Lors d'un récent voyage en Israël, j'ai acheté pour refaire du savon à son intention un litre d'eau de la mer Morte. Elle s'est entièrement vidée dans la valise (une drôle d'"eau lourde",  bien poisseuse… ). J'ai été obligée de revoir ma formule. 

     

     

    P1010321.jpgLa belle palme rouge fondue


     

    L'huile de palme rouge est très riche en provitamine A, qui peut être intéressante pour apaiser un psoriasis. Les autres huiles sont très simples: coco, olive, cacao, ricin et son de riz, tenue également pour calmante et apaisante.

     

    J'ai dilué la soude avec de l'eau de mer rapportée de Bretagne, l'eau de mer étant considérée comme bénéfique pour apaiser un psoriasis.

     

    J'ai mis la dose de sels de la mer Morte (d'où l'aspect très moucheté), ingrédient clé de ce savon. Autant de sel que dans une précédente recette ici, où le résultat final avait été bien différent (mais il s'agissait alors de sel rose d'Himalaya, moins riche en minéraux).

     

    Pour le parfum, j'ai misé sur le benjoin pour son odeur mais aussi pour des raisons thérapeutiques car, si on tolère, il a des vertus cicatrisantes et anti-dessèchement. Il y a aussi du lemongrass, anti-inflammatoire (c'est une HE dermocaustique, mais pas à cette dose dans un savon)

     

    J'ai hésité à mettre des micas pour ne pas risquer une irritation, mais je trouvais que la couleur était un peu trop pétante et j'ai souhaité l'amadouer! 

     

    Ces savons fabriqués début novembre ont été donnés pour Noël. Je ne sais pas s'ils ont déjà été testés.

     


     

    P1010327.jpgCertains se sont légèreent effrités au séchage

     

    Savon rouge de palme

     

    600g huiles


    Coco 150g 25%

    Palme rouge du Bénin 120g 20% (un grand merci, Michèle)

    Olive 150g 25%

    Cacao 60g 10%

    Ricin 30g 5%

    Son de riz 90g 15%

    vitamine E: 3 toco 500

     

    200g eau de mer de Roscoff (à défaut d'eau de la mer Morte)

     soude pour un  surgraissage  à 9.  Mélange fait à  38°

    INS: 151

     

    Parfum: un peu plus de 3%


    5 absolue de benjoin à 50% diluée dans ethanol (Lotus aromatcs)

    0,5 He patchouli

    2,5 HE sauge sclarée (Quosentis)

    11 lemongrass (Quosentis)

     

     250g Sels de la mer morte (Ahava) à la trace fine en touillant bien

     

    Couleur


    Pigments et micas dilués dans un peu d’eau démnéralisée puis longuement dans une  cuil à soupe de yaourt de brebis:

    -neon red (TKB)

    -mica rouge bordeaux (bilby)

    -burning leaves et glitter sienna (TKB)

     

    P1010328.jpgJ'aime beaucoup la forme  en petits cubes.

     


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  •  

     

    2013 vient de commencer, et c'est l'instant des vœux.

    Les miens:  je vous souhaite une année…  parfumée.

     

     

     

    … parce que le parfum est une présence qui nourrit les sens autant qu'il inspire l'imaginaire et affine notre perception des choses.

     

     

     

    Je vous souhaite donc, pour 2013, le plus doux des cocktails, avec, par exemple:

     

     

    En note de tête: la pétillance familière des agrumes


     

    P1000833.jpg

      Citronnier à Fourni, Grèce

     

      

    Eau de cologne agrumes d’automne 

     

    Cette formule comme les suivantes a été réalisée l'an dernier sans être publiée.


    HE en gtes (un peu moins de 5%)


    Cédrat 20

    Lime 20

    Mandarine 15

    Néroli 28

    Pamplemousse 20


    Romarin verbenone 9

    romarin camphré 4

    Petit grain bigarade 10


    Poivre noir 5

    Cardamome 8

    Bois de gaiac 5

     

    Diluer au préalable des HE dans 3 à 4g d'acool à 95° puis verser le tout dans:

     

      100ml teinture d'agrumes à 60°

     soit 56 g de teinutre de zeste de clémentine +54 g de teinture de zeste de lime

     

    j'ai réalisé deux versions plus ou moins macérées.

     

     

    En note de cœur: la puissance harmonisante de la rose


     

    P1010378.jpg

    Roses de chez Moulié à Paris ( merveilleux cadeau que j'avais reçu)

     

     

    Teinture parfumée à l'absolue de rose

     

    5 teinture de rose à l’absolue de rose

    75 teinture de rose turque

    20 teinture main de bouddha (agrume)

    10 teinture de ginseng

    5 teinture fleurs de pêcher

    5 teinture fleurs pommier et Poirier 'un cadeau de Michèle)

    30 teinture de cédrat

    4 teinture de labdanum

    7 teinture de lime

    5 teinture de tonka

    7 teinture de nard

    4 teinture d’osha

    7 teinture de yuzu

     

    + 5gtes elixir delph

     

    toutes ces teintures maison sont très odorantes.

     

    En note de fond: un peu du mystère de l'encens

     


     

    encens-macao1.jpgEncens dans un temple à Macao

     

     

     Baume du crépuscule

     

     

    2g argile bleue, mise à macérer la veille dans l'huile de Weleda

    2 cetyl esters

    11beurre de cameline maison

    11 céralan

    10HG clitorie/famonty*

     

    33 huile à la lavande Weleda

    29 huile jojoba

    1 vit E

    2% HE

    10 gtes croton geayi (Astérale)

    20 gtes opoponax

    15 gtes boswellia sacra (encens sacré, Heliotropia)

    15 gtes petit grain pamplemousse (astérale)

    2gtes CO2 matricaire

    3gtes EPp

    3gtes elixir saphir/rubis

     

    * Il s'agit d'un hydro-alcoolo glycériné de fleurs de clitories avec de l'hydrolat de famonty. Cet HG est d'un bleu très soutenu; c'est lui qui a donné la couleur au baume, l'argile bleue restant très pâlichonne.

     

    P1010396.jpg

     

    Il est nécessaire de mixer au fouet à cappuccino pour obtenir une couleur homogène.

     

     


     

    "Les dieux créent les odeurs, les hommes fabriquent les parfums", disait Jean Giono.

     

    Bonne route… parfumée bien sûr, et à vos créations…  

     

     


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  • Après les feuilles, je me suis intéressée aux écorces de fruits pour savoir si on pouvait obtenir un plus de parfum et j'ai choisi le pamplemousse en raison de ses courbes relativement stables…   

     

    J'ai décidé de couler la pate à savon dans des écorces évidées.

     

    J'ai choisi des fruits de forme régulière et à la peau pas trop moche (un bon quart d'heure à hésiter… ) .La veille du jour J, je les ai coupés en deux, puis évidés de leur pulpe au maximum en grattant l'intérieur avec un couteau à bout rond en essayant de ne pas transpercer l'écorce. Les fibres qui tiennent la pulpe forment un faisceau central attaché en deux points; en les ôtant, l'écorce s'est trouée.

     

    J'ai fait sécher ces écorces sur un radiateur (chaud bien sûr) quelques heures.

    J'ai bouché les trous des demi-pamplemousses avec des rondelles de savon transparent. Ensuite, j'ai coulé la pate dedans.

     

    P1010379.jpg

    La série coulée de frais

     

    Puis j'ai surveillé de près l'évolution. Les endroits où l'écorce avait été le plus largement évidée ont vite foncé, puis les écorces se sont profondément marbrées et j'ai craint qu'elles ne pourrissent.

     

    P1010381.jpgLe lendemain de la réalisation. apparition d'une tache, on aperçoit aussi les bords qui foncen.

     

    Au bout de 3 jours, j'ai donc pelé mes "fruits savonnesques". J'ai lavé et légèrement gratté là où de la peau avait attaché à la pate. Et j'ai obtenu des demi pamplemousses bruts de décoffrage.

     

    Point clé: le parfum

     

    Ayant coulé le reste de la pate dans des moules ordinaires, j'ai des savons témoins pour comparer. 


    P1010393.jpgUn savon témoin


    Pour l'instant, les savons pamplemousse ont gagné un supplément d'âme parfumée -la note est vraiment agréable, sur les agrumes, mais pas que… -avec leur séjour dans l'écorce. Ce qui rejoindrait la constatation gourmande faite par Jp qui, sur son blog savoureux lugar de olhar feliz a expérimenté au même moment (et sans concertation aucune… ) de la gelée de pamplemousse coulée… dans des écorces.

     

     

    La formule

     

    700g huiles


    Argan 23

    Son de riz 95

    olive avec macération de zeste d'oranges 34

    Ricin 35

    Sésame 146

    Karité 47

    Coco 189

    Palme rouge de Constant du Bénin  65 (merci Michèle)

    20gtes Epp

    6 toco 500


    Dans les huiles:

    1 cuil à soupe de crème fleurette bio

    ½ cuil à soupe de natrasorb au jasmin

     

    eau déminéralisée+eau de mer (130): 253

    soude pour un surgraissage à 9-10

     

    Parfum: (3,5% env. )


    dans 2g d"huile de  ricin


    2g mélange de résines -dont benjoin- sur fond d'HE de citron et de lavande  (une création très innovante de Kayakaramel:  merci Kaya, il sentait délicieusement bon…). J'ai fait ce choix pour avoir un fixatif particulièrement odorant.

    5g HE pamplemousse bio

    1g HE orange bio

    15g HE ptit grain bigarade

    3g girofle (boutique indienne, rayon dessert)

     

    Couleur


    Néon jaune (TKB) légèrement dilué au préalable dans un peu d'hydrolat de jasmin, pour avoir une jolie couleur orangée en présence de l'huile de palme rouge. Pour la palme, je m'en suis tenue à même pas 10% car j'ai réalisé un autre savon (non publié) avec 20% et c'était presque trop.

     

    J'ai découpé des petits dés de savon transparent que j'ai disposés en surface.


     

    P1010387.jpgP1010390.jpgVue des deux côtés. (certains sont plus irréguliers que celui photographié). La mousse est déjà très douce.

     

    Je n'ai pas souhaité ajouter du jus de pamplemousse ni de la pulpe pour ne pas trop acidifier la pâte, ce qui aurait joué sur la puissance de la soude.

     

    J'ai donc congelé la pulpe, puis l'ai mixée avec du lait de coco et un peu de sève de kittul pour un délicieux smoothie.

     

    Mlk et Kaya: j'avais promis… c'est fait!

     

     


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  • Le parfum des précédents savons au pandanus m'a incitée à tenter l'expérience avec d'autres feuilles odorantes… et comestibles.

     

     

    J'ai pensé au shiso (ou périlla) que l'on trouve maintenant à Paris plus facilement. J'avais un doute car les feuilles fraiches de cette plante sont beaucoup plus molles que celles de pandanus et je craignais qu'elles ne pourrissent. Au contact de la pâte à savon fraiche, elles ont sagement séché en conservant leur parfum un peu étrange. Ce qui me laisse supposer que l'emballage dans des végétaux odorants est vraiment une piste à exploiter pour parfumer les savons.

     

    Shiso, périlla

     

    Il appartient à la même famille que la menthe ou le basilic (lamiacées). Les feuilles sont utilisées en Asie depuis très longtemps pour leurs propriétés anti-bactériennes, notamment au Japon avec du poisson cru. Elles présentent de jolis bords tout dentelés. On les trouve au rayon frais (par paquet d'une quinzaine). Leur parfum est un peu curieux, légèrement mentholé avec une note orientalisante. On peut donc utiliser le shiso comme un aromate - à petites doses-.

     

    J'avais réussi à trouver un jeune pied en pot il y a quelques années (Michèle, tu t'en souviens peut être…), il avait prospéré sur mon rebord de fenêtre; je n'ai pour l'instant déniché que la variété aux feuilles vertes, il en existe aussi en rouge-violet, c'est le shiso dit chinois. 

     

    L'huile de périlla est extraite des graines d'une variété de shiso; c'est l'une des plus riches en oméga 3, très réparateurs (plus de 60%) ; on la trouve présentée en gélules à usage interne, ou en bouteille, (chez AZ par exemple); elle n'est pas très odorante (moins que la cameline très "chou").

     

    Comme je n'étais pas sûre de la puissance ofactive des feuilles après le passage de la soude, j'ai parfumé les savons, puis je les ai entourés de feuilles comme je vais le raconter. Les deux parfums coexistent au final.

     

    P1010374.jpgSeul le savon du bas est entièrement entouré. Pour les autres, j'ai laissé deux faces libres

     

    Savon au shiso

     

    Huiles

     

    Je n'ai pas trop forcé sur la périlla en raison de sa fragilité

        

    320 coco

    20 ricin

    60périlla

    2g mixed tocophérols


    150 eau au shiso

    eau déminéralisée +4 feuilles de shiso bouillies, macérées, mixées, filtrées, gelées.

     

    1 cuil à café de yaourt-kéfir bio dans les huiles

     

    soude pour un surgraissage à 19-20

     

    oxyde vert+coral reef blue (TKB) C'est un one pot pour le marbrage.

     

     

    Parfum (dans les 3% )

     

    J'ai choisi des notes très végétales pour aller dans le sens du shiso. Il y a eu au début des années 2000 un parfum "shiso" chez Comme des Garçons; assez déroutant, il mariait le shiso avec notamment de la menthe, du citron et du cumin. Ça a été ma première découverte de cette note.

     

    Fonds -très collants… - de flacons d'HE de patchouli  6

    sauge sclarée 3

    myrique baumier 1

    teinture de ciste 3 pour diluer les fonds de patchouli résineux

     

     

    Feuilles en emballage

     

    J'ai commencé les essais un jour après le démoulage. J'ai d'abord testé avec deux feuilles scotchées autour d'un savon pour voir comment elles évoluaient. Elles ont séché au bout de quelques jours. J'ai donc poursuivi avec le reste de feuilles gardé au ferais. Elles ont séché beaucoup plus vite… en conservant un peu de leur odeur.

     

    Donc, mission accomplie… 

     

     

     


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  •  J'ai trouvé cet essai si intéressant pour être tranformé en cadeau de Noël original que je le poste. Il faut juste avoir la chance de trouver des feuilles fraiches de pandanus (à Paris, chez Paris Store).

     

    A partir de 1000g d'huiles, j'ai préparé deux séries de savons, car je ne savais pas si mon essai allait se révéler concluant…  

     

    La première, celle dont je vais parler ici, est réalisée avec environ 400g de pate parfumée au pandanus. Les 600g restants sont des savons avec un bon ajout d'HE. 

     

     

    Le pandanus

     

     

    Le pandanus amaryllifolius  (trouvé sous le nom de la dua) se vend en paquet d'une douzaine de feuilles étroites et à la texture épaisse; elles se gardent longtemps au frigo, leur parfum est vraiment puissant.J'ai déjà fait divers essais culinaires ici ou ici par exemple. On l'emploie en Asie pouremballer les gâteaux en les parfumant. Pourquoi ne pas en faire autant avec des savons? Cela a été mon idée. Il faut bien essuyer les feuilles avec un chiffon ou un sopalin humide avant emploi.

     

    1. j'ai fait bouillr 400g d'eau déminéralisée avec 2 feuilles fraîches de pandanus et laissé reposer 10mn environ. Comme j'ai perdu de l'eau par évaporation, j'ai complété avec de l'eau déminéralisée. C'est ce liquide que j'ai utilisé pour diluer la soude. Belle surprise, quand j'ai ajouté les perles de soude, la cuisine a embaumé le pandanus. 


    2. J'ai incorporé à la trace une cuillée à soupe d'un alcoolo-glycériné de pandanus sur eau de rose, très odorant (Il y a une légère note de rose dans le pandanus)


    J'ai coulé huit savons sans ajouts d'HE. L'odeur de pandanus a tenu au démoulage.   


    3. Puis j'en ai entouré 4 avec des feuilles fraiches lors du séchage.J'ai tourné vers l'extérieur la face brillante de la feuille. A chaque fois, j'ai prélevé au milieu d'une feuille (là où elle est la plus large) un tronçon assez grand pour pouvoir entourer le savon.J'ai fait tenir avec du scotch.


    J'ai surveillé attentivement (ces savons ont maintenant une douzaine de jours) et surtout… reniflé. Les  savons emballés ont conservé une odeur très nette de pandanus, plus puissante que ceux qui étaient "tous nus".  Les feuilles ont séché progressivement sans abimer la pâte. Au bout d'une semaine, j'ai donc emballé les 4 autres (j'avais conservé une réserve de feuilles au frais). Ils sont également parfumés, mais, me semble-t-il, de façon un peu plus ténue.


    A mon retour de week end, la pièce où ils séchent sentait vraiment le pandanus. J'ai testé sur les mains. La mousse est fine et crémeuse, l'odeur reste quand même discrète.

     

     

    P1010333.jpg


    Savons au pandanus


    1000g huiles

    53 ricin

    95 cacao

    260 coco

    108 olive

    262 son de riz

    122 tournesol désodorisé

    100 blanc de bœuf

    6 toco 500 (vitamine E)

     

    INS: 139

     

    370 eau déminéralisée, parfumée au pandanus et soude pour un surgraissage à 9-10.



     A la trace:

     

    + 1 cuil à soupe  de yaourt de brebis bio

    + 1 cuil à soupe d'AHG de pandanus


     

     

     Pour la petite histoire, le reste a été parfumé à hauteur de 4%  environ avec des notes exotiques:

    12g HE vetiver

    8g HE  lemongrass

    3g He sauge sclarée, dilués dans un peu de ricin.

     

    Je pense re-tenter une nouvelle mini-série au pandanus, avec quelques variantes, mais toujours sans HE.

    Pour savoir si l'ajout d'une préparation gycérinée très parfumée joue un rôle important, j'ai réalisé une petite série avec un HG de vanille très puissant. Il n'en reste rien dans les savons. Il est vrai qu'il n'y a pas d'alcool dans mon HG de vanille, à la différence de celui de pandanus… 


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  • Malgré mes occupations diverses, je poursuis les explorations savonnières. Trouver la bonne note d'amande en est une.

     

    J'ai promis des savons à quelqu'un qui apprécie ce parfum. La meileure arme: l'HE d'amandes amères. Elle est d'une puissance terrassante… presque écœurante. Je voulais néanmoins ne garder qu'elle.Elle est présente dans cette série à moins de 1% et pourtant, aussi bien quand j'ai réalisé les savons qu'au début du séchage, l'atmosphère en était saturée. Ça sentait le laurier-rose, c'est à dire l'acide prussique. Pourtant l'HE d'AZ que j'ai utilisée (distillée à partir de noyaux de prune ou d'abricot) n'en renferme plus… et heureusement, c'est un poison violent. Je me souviens avoir lu, je ne sais plus où, qu'utiliser le bois du laurier-rose pour y tailler des brochettes (mais quelle idée!) rendait le barbecue fatal. 


    Je me suis contentée de coupler l'amande avec du benjoin (une absolue déjà diluée à 50% dans l'ethanol, mais qui n'a pas accéléré la trace), à l'odeur ronde, mais aussi avec du styrax (liquidambar), au nez un peu caramel. On reste donc dans une déclinaison "dessert".

    J'ai compté également de l'amande, douce cette fois, dans les huiles- avec plein d'anti oxydants (vitamine E et extrait CO2 de romarin) car elle est fragile.


    Par ailleurs, j'ai ajouté un peu de lait d'amandes en poudre (AZ) dans l'eau de la soude que j'ai voulu très apaisante. J'en ai profité pour tester l'ajout de macis dans cette eau, après les expériences de Mlk qui vraiment a réussi à parfumer un savon avec. Mlk, poste ce savon, SVP, je le renifle regulièrement, il conserve son délicieux petit nez macis.Bon, ça y est, c'est fait Ici.  

     

    Macis: c'est l'enveloppe orangée qui entoure la noix muscade. Son odeur est plus fine, moins âcre.


    Dans cette série, hélàs, l'HE d'amande amère a tout balayé sur son passage, au moins pour l'instant.

     

    Préparation du liquide pour la soude


    J'ai cuit à petit feu dans de l'eau déminéralisée, le macis, une pomme de terre pelée et coupée en morceaux (pour l'amidon) et des flocons d'avoine puis j'ai passé le tout. 

     

     

    P1010323.jpgJ'ai démoulé juste un peu trop tôt donc quelques irrégularités sur le bord de certains, hélàs…

     


    Savon amandes

     

    600g huiles


    Amandes douces bio 95 soit 15,8%

    Ricin bio 30 5%

    beurre de cacao 60 10%

    Blanc de bœuf 60 10%

    Coco indienne 180 30%

    Olive bio 175 29,2

    3 toco 500 (viamine E)

    24gtes extrait CO2 romarin

     

    Parfum

    5g He amandes amères

    5 g absolue de benjoin à 50% dans éthanol

    3g HE styrax (liquidambar)

     

    Soude pour un surgraissage à 9


    202 eau déminéralisée dont 102 : réduction de cuisson de flocons d’avoine +1 pomme de terre moyenne +macis (cadeau de Mlk)

    1 cuil à café de poudre de lait d’amandes (env 2g) dans l’eau de la soude.

     

     

    P1010324.jpgLes cylindriques sont légèrement plus beiges que les rectangulaires…

     

    J'ai démoulé, après passage au congélo, au bout de 24 heures -c'était ecore un peu juste… - et j'ai tamponné avant de passer le motif avec un mélange de micas assez discrets. 


    Au bout d'une dizaine de jours, les savons sentent toujours vraiment l'amande amère, mais le parfum est devenu moins envahissant. Ouf…


    Attention, l'HE d'amandes amères est allergisante; dans les parfums, ne pas dépasser 0,27%/. Les dosages sont encore plus faibles pour les déodorants ou les rouges à lèvres (voir à ce sujet la fiche d'AZ, très bien faite).

     



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  • Depuis quelques temps, j'expérimente l'argile à mini-doses dans les baumes, ce qui donne une texture  très agréable.

     

    J'y ai souvent ajouté de l'amidon -surtout il y a quelques années-, pour diminuer la sensation de gras à l'application. Puis, avec l'utilisation de cetyl esters, d'IPP (isopropyl palmitate) par exemple ou en incorporant des huiles très fines (celles riches en omega-3 le sont particulièrement), cela m'a semblé moins nécessaire.


    Or j'ai testé il y a quelques temps une crème pour les pieds à la texture si agréable (elle renfermait 3 % d'argile) que l'idée de l'argile dans un baume m'a alors trotté dans la tête.

     

    Comme l'argile "boit " l'eau mais aussi l'huile, j'ai donc choisi d'en faire tremper une petite quantité (1 à 1,5%, je pense tester plus) dans de l'huile avant de l'incorporer ensuite au reste des gras. Pour compléter, j'ai utilisé de la cire d'abeille, que j'avais un peu laissé tomber, avec un peu d'IPP et de cetyl esters. Le résultat final est particulièrement agréable. Les trois baumes ci-dessous ont la même structure, une fois de plus, il s'agit de montrer qu'on peut varier une formule à l'infini… .

     

    Deux essais avec 1% d'argile

     

    Baume revitalisant pour les pieds (sur 100g ou en %)

     

    (j'ai tout utilisé et distribué avant de penser faire une ph oto)

     

    13g cire d’abeille fine en feuilles

    2g cetyl esters

    5g IPP

    0,5g argile rouge

    0,5g argile blanche

    79g huile de massage revitalisante Foucaud

    1g vit E

     

    3gtes HE sauge clarée

    3gtes HE katafray

    3gtes EPP

    3gtes elixir ailes d’abeille

     

    L'huile de massage revitalisante Foucaud est d'une composition très simple: coco fract, huile d'olive, cire de rose, HE d'orange, citron, thym, lavande, romarin.

     

    La marque Foucaud a plus de 60 ans. Je connaissais sa lotion énergisante utilisée après le sport car dans mon enfance, un de mes proches, ex-sportif de haute compétition, s'en aspergeait, son parfum est vraiment lié à cette époque… J'ai découvert que la marque avait agrandi sa ligne et épuré les formules.

     

    J'apprécie beaucoup d'intégrer des mélanges déjà tout préparés, en général très bien équilibrés olfactivement. Au final, cela revient très souvent moins cher qu'une huile simple et on obtient un résultat plus intéressant, dans les baumes, mais aussi dans les émulsions. 

     

    Parmi les mélanges huileux prêts à  l'emploi, je citerai, outre cette huile Foucaud:


    -Weleda


    Huiles à la lavande, à la grenade, à la rose musquée, au citrus, etc…

     

    -Puressentiels


    Huile neutre aux 7 huiles végétales, huile de massage bio beauté de la peau, leur ligne duo-oils, etc

     

    -Kneipp


    Huile corporelle ylang, leur gamme d'huiles de massage nourrissantes: au lotus, rose sauvage, ect. Je conseille de sentir si possible avant car si l'huile contient un mélange parfumé souvent très agréable, il ne correspond pas toujours à l'idée qu'on s'en fait d'après le nom

     

    Baume pour dormir et rêver

     

    13 cire abeille en feuilles

    2 cetyl esters

    5 IPP

    1 argile bleue

    1 vit E

     

    77 huiles: 

    4 jojoba

    4 yuzu sur coco fract

    13 huile de carthame oleique à la matricaire

    56 huile à la lavande de Weleda

     

    2%HE

    Angelique 15gtes

    Lavande altitude 7gtes

    Petit grain bigarade 13 gtes

    Fragonia 9 gtes

    Matricaire 8 gtes

    Kunzea 8 gtes

     

    3gtes elixir d'achuma*

    3gtes EPP

     

    *L'achuma est le San Pedro, un cactus hallucinogène utlisé au Pérou dans les cérémonies. J'ai trouvé cet élixir, élaboré sur le principe des Fleurs de Bach, en Australie voir ici. Je l'ai très souvent testé par voie orale, et j'ai observé qu'il facilitait le souvenir des rêves.

     

    P1010301.jpgPour ce baume, qui, au final, n'est pas bleu, je n'ai pas laissé macérer l'argile bleue assez longtemps.

     

     

    Baume à 1,5% d'argile


    Baume équilibrant à l’argile violette

     

     

    13g cire abeille fine en feuilles

    2 cetyl palmitate

    5 Isopropyl palmitate

    1,5 argile violette

    1 vitamine E

    76,5 huile à la lavande de Weleda

     

    HE 2% : en gtes:

    Encens 22

    lavande 18

    vetiver 12

    mélèze 8


    EPP 3gtes

    Elixir islandais (creative energy) 3gtes

     

    L'ajout de mélèze (merci Michèle) à un mélange  encens-lavande-vétiver que je fais très souvent, apporte un vrai plus équilibrant. C'est une huile essentielle réputée pour soulager la fatigue nerveuse, apporter à la fois énergie et relaxation et agir sur la sphère respiratoire. Son parfum est celui d'une forêt d'altitude. un vrai bonheur.

     

     

    P1010300.jpg

    P1010303.jpgLa texture du baume se bonifie avec le temps

     

    Mode de fabrication des baumes à l'argile



    La veille ou au moins le matin pour le soir, diluer l'argile dans l'huile (dans un récipient non métallique si possible),touiller de temps en temps. Ceci pour laisser l'huile s'imprégner et se colorer. On perd un soupçon d'huile quand on la verse sur les gras durs, même en raclant bien avec une spatule (mieux faudrait donc compter 1 ou 2g de plus que ce qu'indique la recette) .

     

    Faire fondre les gras durs au bain marie, éteindre, verser dessus l'huile à l'argile, bien touiller. Laisser un peu refroidir avant d'ajouter HE, EPP et élixir.

    Quand on met en pots, touiller vivement à chaque remplissage pour éviter tout dépot au fond.

     

     

    Pour le baume à l'argile violette, j'ai "dynamisé les HE" -dans l'huile et non dans l'eau… - en m'inspirant d'un article de Lippia* sur Potions. Dynamiser signifiant augmenter les potentialités de la substance active. 

     

    Dynamisation des huiles essentielles 


    NB: pour préparer le baume avec des HE dynamisées, diluer l'argile dans 70g d'huile seulement.

     

    Dans un petit verre ou un bécher, ajouter les HE dans le reste d'huile, et dynamiser, c'est à dire agir comme on le fait quand on prépare un remède homéopathique: secouer une centaine de fois en tapant le fond du récipient sur un support (j'intercale un torchon, pour éviter les catastrophes).

    Cette méthode est utilisée pour booster l'effet énergétique.


    En homéopathie, on dynamise l'eau et non l'huile… mais comme je trouve le résultat très "harmonisant", ça doit quand même  aussi fonctionner pour l'huile.

     
    *le lien vers Potions et l'article de Lippia: ICI

    Tentative d'explication de la dynamisation: ici

     

     

     

     


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  • Je suis allée très récemment à Reykjavik où j'ai souvent pris le bus:


     

    -pour aller voir des sculptures en plein air

     

    P1000930.jpgSculpture du Sigurjon Olfasson museum

     

    -prendre le bateau vers l'île de Viδey où Yoko Ono a installé son "imagine peace tower" à la mémoire de John Lennon . Tous les ans, du 9 octobre au 9 décembre, cette tour immatérielle illumine le ciel de Reykjavik d'une colonne lumineuse. Le site ici

     

    P1000951.jpg Les faisceaux lumineux du mémorial partent deux mois par an du petit socle blanc que l'on distingue au milieu de la photo

     

    - visiter le jardin botanique et son café installé dans une serre

     

    P1010054.jpgle café serre au crépuscule


    P1010060.jpgC'est la première fois que je voyais "pour de vrai" un pied de rhodiola, plante de zones froides, et très immuno-modulante.

     

    -me balader un peu partout, en alternant avec la marche à pas vifs…

     

    P1000966.jpg vieille maison dans Reykjavik

     


    Dans l'un de ces bus, j'ai eu la surprise de découvrir des pièces de tricot et de patchwork au crochet qui habillaient les sièges, les appui-têtes, et même les barres.

     

    P1000918.jpg

    P1000919.jpg

     

    Je n'avais pas réussi à résoudre l'énigme de ce bus tout tricot (je n'en n'ai rencontré qu'un) avant de lire un article du gratuit urbain The Reykjavik grapevine (selon les Islandais bien meilleur et plus tonique que les quotidiens. En anglais, c'est dans le n°14, téléchargeable ici).


     La clef du mystère : pour une "nuit culturelle", la compagnie de bus publics Stræto a demandé au collectif  "the Reykjavik yarnstormers" d'intervenir sur l'un de ses véhicules : 30 personnes ont donc tricoté et crocheté pendant six semaines avant de passer huit heures à tout installer.

    Un de leurs projets précédents, nettement plus décapant, a échoué: poser un masque de batman (tricoté bien sûr) sur la statue du premier premier ministre islandais.

     

    Depuis la crise de 2008, le tricot est redevenu une activité branchée en Islande où par le passé, hommes et femmes ont toujours tricoté (Lire ici).

     

    Les installations sauvages de tricot de rue ne sont pas un monopole islandais. Pour ne citer que la France, le collectif France Tricot (voir ici ) s'amuse aussi beaucoup… 

     

    Liens

     

    Le blog (en anglais et en français) d'une passionnée d'Islande et de tricot, c'est ici

     

    Bonnes lectures islandaises: les romans policiers d'Arnaldur Indridason qui tricote ses intrigues au petit point, difficile de lâcher quand on a commencé…  (chez Métaillé et en Points Seuil) et le très beau blog d'Eric Boury son excellent traducteur français (ici). 


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