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Par venezia le 4 Septembre 2013 à 21:32
Il y a deux ans, c'était le mandarine qui m'avait surtout tapé dans l'œil. Cette année, la palette s'est élargie. Des suggestions de tons pour une future série savonnesque?
Tout se joue dans la nuance… et dans les reflets.
Pendant la Biennale, de nombreux palais abritent des expositions et deviennent alors accessibles au public. Variation sur les ocres.
L'île de la Giudecca vue d'un vaporetto. Rose buvard soutenu. Là, c'est pas gagné couleur savon…
Murano, poisson de verre, l'exposition (Glasstress) a été installée dans une ancienne usine. Un rose très corail.
Façades à Murano. Rose-rouge éteint.
Le spritz du soir au café Orange, sur le campo Santa Margarita (avec grosse olive et tranche d'orange. Pour une bonne explication de la recette voir ici). Il est servi plus corsé (avec juste une goutte de soda… ) à la Cantine del Vino “Gia Schiavi”, toujours dans le quartier de Dorsoduro, mais il faut le siroter debout!
Le fameux rouge orangé Apérol
Un beau poulpe sur un étal du marché aux poissons de Chioggia (ville très vivante, popu et affairée avec pleins de canaux. On peut la joindre depuis Venise par la route ou par la lagune). C'est la nuance ocre rose d'Italie, diluée…
La bache de la halle aux poissons de Chioggia, avec les mouettes qui scandent le décor. Rouge et rose associés. A tenter…
Le pavement très chic de l'eglise des Gesuati. Ocre rouge à associer avec du beige chiné et du bleu pétrole.
Tout ça signé bien sûr… Venise.
Element d'un rideau en lettres de verres (exposition Glasstress au palazzo Cavalli Franchetti sur le campo San Stefano)
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Par venezia le 31 Août 2011 à 12:58
Cette année, j'ai été fascinée par l'omniprésence de la note orangée à Venise: elle se décline de l'ocre au mandarine.
Tout a commencé avec un verre de spritz, cocktail vénitien à base d'Apérol.
L'Italie, et notamment la Vénétie, apprécient beaucoup les notes amères en cuisine et dans les boissons: artichaut, chicorée amére, Cynar, Campari… et Apérol donc (on en trouve à Paris), -créé à Padoue en 1919 selon wikipedia- aux parfums d'orange amère, avec gentiane, rhubarbe, etc.
Le spritz mélange Apérol, vin blanc sec pétillant (prosecco), eau gazeuse, rondelle d'orange et même une grosse olive verte qui parachève la douce amertume du breuvage couleur mandarine. Un spritz au Campari est encore plus amer, et je dirais presque meilleur… mais ce n'est plus Venise.
Pavement de l'église Santi Maria e Donato (Murano)
Les sols de marbre polychromes déclinent toutes les nuances naturelles dont un ocre orangé très vibrant.
Des associations de couleurs que je trouve très inspirantes pour la savonnerie.
Fenêtre d'un palais ocre sur le grand canal avec les reflets du palais jaune de la rive opposée.
Encore des tons à rêver pour les savons…
Spectaculaire coquillage aux tons saumonés (Musée naval, Venise, collection Roberta di Camerino)
Le musée naval recèle au dernier étage une magnifique colection de coquillages, donnée par la créatrice de mode vénitienne Roberta di Camerino, aussi imaginative que Schiaparelli en matière d'accessoires et qui en a inspiré plus d'un! (Elle est morte l'an dernier à 90 ans, voir ici un article du New York Times)
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Par venezia le 23 Novembre 2008 à 17:38Venise en automne, c'est le caprice permanent de la lumière…
Lion dans la brume
Lion au soleil à l'Arsenal
dans l'ombre du soleil
et sur les marchés, la pleine saison des salades et légumes amers
Chicorées tardives ( goûtées dans une tourte au quinoa surprenante)
"Bettes chicorées" (qui ressemblent furieusement à des bettes. J'en ai dégusté dans un délicieux petit ragoût de légumes au citron)
Petits artichauts violets vendus "en package" (ça, hélàs, je n'ai pas réussi à les tester… )
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Par venezia le 6 Septembre 2007 à 21:52
Quelques photos, un texte… à priori, parmi toutes les expositions de la Biennale, celle ci n'était pas la plus spectaculaire. C'est d'abord son titre qui m'a tapé dans l'œil: Iris tingitana, La botanique du pouvoir.
A travers la présentation minimaliste-mais très efficace- d'une artiste franco-marocaine Yto Barrada, j'ai pourtant fait plein de découvertes. J'ai appris:
- qu'il existait un iris dit de Tanger, (iris tingitana) qui pousse à la sauvage dans les terrains vagues de la ville.
- que cet iris est très menacé par une urbanisation féroce
-que la conquète de l'espace urbain par le béton met en danger une zone de biodiversité rare
-et qu'il y a donc, comme le dit si justement Yto Barrada une botanique du pouvoir qui tend à uniformiser le paysage par une invasion proprette de géraniums en pots trônant dans les résidences secondaires au détriment de la flore endémique.
Sur l'iris de Tanger : ici
Sur Yto Barrada: là
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Par venezia le 29 Août 2007 à 22:07
Un artiste c'est quelqu'un qui crée un monde avec rien ou presque. Et quand des œuvres somptueuses naissent de matériaux de récup', on réalise combien c'est la créativité et non la richesse qui transfigure la réalité… et on mesure l'abîme de gaspillage de notre société.
Trois exemples spectaculaires à La Biennale de Venise
Les incroyables -et immenses- drapés, chatoyants comme les plus beaux velours vénitiens, du ghanéen El Anatsui. Ils sont fabriqués en cannettes d'alu et en capsules déroulées. Un prodige d'illusion.
La tapisserie, vue de plus près
Dans un tout autre style, j'ai beaucoup aimé l'installation de jeunes brésiliens dans les jardins de la Biennale. Avec de simples briques, ils ont reconstitué une mini-favela dégringolant le long d'une colline comme à Rio…
Parmi les mauvaises herbes
Gros plan sur un "immeuble"
La signature des artistes
Et moins art brut, mais très impressionnante, l'énorme tête de mort conçue par l'artiste indien Subodh Gupta, qui va trôner devant le Palazzo Grassi jusqu'en novembre.
…
Elle est faite d'un entrelac de milliers d'ustensiles de cuisine en acier.
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Par venezia le 28 Août 2007 à 21:49Il n'y a pas que l'eau et les pierres à Venise…
Lever de lune sur la pointe de la Douane
Je connaissais le fragolino, le vin rouge sombre sans prétention mais au délicieux au goût de fraise que l'on apprécie dans les bacari (bars à vin) de Venise. J'ai découvert au petit marché de Sacca Fisola, le vendredi, qu'il existait un raisin fragola… au vrai goût de fraise lui aussi.
L'île de Sant' Erasmo fournit Venise en artichauts, salades, mais aussi en romarin et en sauge (sur le marché du Rialto). Consommée fraiche, cette variété de sauge n'est pas du tout âcre. J'en bois en infusion tonique au petit déjeuner. (Attention à ses effets estrogènes like)
C'est la première fois que je découvre du basilic à petites feuilles (comme la variété grecque) mais violet (comme les basilics thai). Trois variétés réunies au marché du Rialto; à gauche, on aperçoit quelques feuilles du basilic grec vert qui dépassent, au centre le basilic violet à petites feuilles, à droite, celui à grandes feuilles.
L'une des plus exquises fontaines que je connaisse: celle qui avait été créée par l'architecte Carlo Scarpa pour le pavillon italien de la Biennale dans un mini jardin. Plusieurs petits plots délivrent chacun un filet d'eau qui retombe en un bruit vraiment cristallin parmi des mauvaises herbes épanouies à la sauvage. Berceuse musicale minimaliste.
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Par venezia le 24 Juin 2006 à 13:39Encore un peu de Venise…
Lors d'une balade dans le Ghetto, j'ai découvert la boulangerie Volpe (Cannaregio 1143, Ghetto vecchio) qui met en vitrine des pains azymes si jolis que j'en ai achetés pour un ami et des galettes étiquetées… pain azyme sucré. Intriguée, j'en ai goûté … surprise, c'était si bon que je suis retournée en racheter d'autres, dont celle-ci, la survivante… truffée comme ses jumelles de graines de fenouil.
De retour en France, je me suis plongée dans mes bouquins de cuisine et sur internet.Les recettes les plus proches que j'ai d'abord dénichées sont celles des fameux canistrelli corses (à base d'huile d'olive et d'anis) … mais il y a de la levure dedans or, qui dit pain azyme dit pâte non levée (sans sel ni graisse animale).
L'enquète s'est poursuivie dans le «Livre de la cuisine juive» une somme de Claudia Roden (Flammarion/Métropolis), où j'ai découvert une recette de "kicheleh" biscuits à l'huile sans levure… mais sans anis, faits pour être offerts après un repas de viande ou laitier.
Troisième tentative: dans «Venise exquise,histoires gourmandes et recettes» (Payot), Jean Clausel -grand amoureux de la ville et grand gourmand- donne une recette de biscuit vénète: le schizoto (à base de pâte non levée) qu'il décrit comme "une sorte de fougasse sans levure" et qui se décline en salé ou sucré… Or dans la version sucrée … bingo, il y a des graines de fenouil (mais aussi de la cannelle).
Partant de ces trois pistes, j'ai bricolé une recette. La première tentative n'a pas été mal, mais la pate a collé abominablement aux mains, et comme je ne voulais pas trop la travailler, je l'ai tant bien que mal étalée… D'où, dans cette première version, ces biscuits légèrement rebondis, aux allures poissonesques… et aux graines d'anis, ce que j'avais sous la main. Néanmoins, les proportions me paraissaient à peu près bonnes, car à la dégustation, ils tiennent la route.
Après un deuxième tour sur internet, j'ai déniché sur un blog que j'aime bien, «Le hamburger et le croissant» une autre recette qui s'approche un peu des galettes vénitiennes (mais avec du beurre en bonne quantité, donc pas du style pain azyme… )… Son grand intérèt: elle donne le tour de main qui me manquait pour que ces biscuits aient une allure à peu près présentable… à savoir entortiller la pate une fois terminée dans un film alimentaire, la façonner en boudin et la glisser au congélo poiur la durcir…
Sauf qu'après l'avoir placée au froid et l'avoir tatée toutes les 20mn, elle ne se raffermissait pas, la bougresse… J'ai augmenté le froid. Au bout de deux heures, elle avait très mollement durcie. En la roulant dans la farine, j'ai quand même pu la façonner…
Voilà le résultat, plus esthétique que le précédent, toujours plus dodu que la svelte vénitienne, très bon aussi … Pour l'instant, j'en reste là…
Proportions
270g de farine T65,
50g huile d'olive
80g de sucre,
3 œufs,
5g de Pastis Bardoin (très parfumé, mais pas kasher, tant pis… c'est pour suivre l'idée du vin blanc dans les canistrelli)
15g de graines de fenouil
Préparation
Mixer rapidement au batteur électrique les œufs avec le sucre
Ajouter l'huile puis le pastis en battant (au batteur électrique, c'est moins fatigant… ) juste pour incorporer. Il ne faut pas travailler la pâte
Ajouter la farine, battre rapidement
Rabattre le reste de la farine qui resterait collée aux parois du saladier vers le centre à l'aide d'une spatule
Incorporer les graines de fenouil à la spatule
Etaler un film alimentaire sur une surface plane. Verser toute la pâte à l'aide de la spatule, refermer le film, le modeler en forme de boudin et le glisser au congélateur.
Penser à autre chose et prendre patience.
Au bout de 2 heures, allumer le four à 180°. Sortir le boudin, le poser sur un plan de travail au préalablement fariné. Le rouler dedans et le séparer en six ou sept boules.
Fariner chaque boule avant de l'étaler. La découper de façon régulière, par exemple avec un moule à tartelette.
Poser les galettes sur une plaque revétue de papier sulfurisé.
Glisser au four pour 30mn. (Jusqu'à ce que les galettes aient bien doré).
Eteindre, laisser les galettes encore quelques minutes au four avant de les sortir
Les laisser refroidir sur une volette (j'adore ce mot: c'est une grille à gâteau ronde).
J'ai fait faire une dégustation à mes convives, et là surprise… il y a eu des amateurs pour chaque variété. Ce n'est pas l'esthétique qui a été déterminante, mais l'attirance pour l'anis (plus sucré) ou le fenouil. J'indique donc aussi les variations pour la première fournée.
L'anis étant plus sucré au goût que le fenouil, je n'avais mis que 70g de sucre (au lieu de 80g). J'avais aussi mis moins de farine -250g au lieu de 270g- et fait cuire 5mn de moins.
Ayant conservé comme témoin l'une des fameuses galettes du Ghetto, nous avons aussi constaté:
-qu'elle est plus sucrée
-et plus sèche (elle date aussi de plus de quinze jours)
En tout cas, bonne nouvelle, -outre leur goût très agréable- ça semble de vaillantes galettes à toute épreuve… à fabriquer donc avant de partir en vacances si on veut emporter un peu de douceur avec soi…
NB: pour qui aime faire trempette dans sa tasse de thé avec des biscuits, ces galettes ont une consistance appropriée: elles plient à peine… sans se rompre sur le champ.
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Par venezia le 13 Juin 2006 à 12:40
Venise est-elle un mirage?
De nuit?
De jour?
Dans les vitrines?
Derrière les reflets, et en marchant bien, on peut dénicher des potions magiques à l'ancienne. Trois adresses confidentielles… pour produits bénis…
1. A côté de la gare Santa Lucia, la porterie du couvent des Carmélites Déchaus propose de l'eau de mélisse (mais aussi creme, gel, concentré) que j'ai découverte grâce à un mini-marché solidaire et bio organisé par le couvent (Chiesa degli Scalzi). D'autres produits étaient également en vente, dont des elixirs fabriqués par un autre couvent italien du même ordre. (J'ai mis les liens car, modernité oblige, les carmélites vendent sur internet, comme les autres, cités ensuite).
2. Une pharmacie du Campo San Polo (farmacia san polo alla colonna e mezza) vend certains produits de l'antica farmacia dei monaci camaldolesi, fabriqués dans un monastère d'Arrezo. Un bémol, bien regarder les formules, des ingrédients pas très top se sont glissés dans les savons (EDTA) ou certaines crêmes. Mais l'olio giapponese, à tout faire (fumigations anti creves, massages anti migraine ou décontractant musculaire) est pas mal du tout. A base, notamment, de menthe, mélisse, sauge, camphre, menthol, clou de girofle, lavande, pin, thym etc. Le monastère a un catalogue (où il propose même du baume au tepazcohuite… ).
3. La fameuse Officina di Santa Maria Novella, tout florentine, (et qui a une boutique aussi sublime que ruineuse à Paris rue de la Paix) vient d'ouvrir une succursale à Venise (Salizada san Samuele, san marco 3149) et j'y ai trouvé … de la vraie poudre d'iris (pure, sans aucun ajout) en boite de 300 g. Elle y est vendue comme exfoliant, ce qui ne sera pas mon utilisation première…
(photos: venezia)
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