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Et la terre, les fleurs et les oiseaux dans tout ça?
Nous n'avons qu'une seule terre.
Autant voter dimanche en connaissance de cause…
«Agir pour la Planète ne suffit pas.
Il faut aujourd’hui des actions précises.
Cette réalité a amené les principales ONG françaises à franchir un cap: celui de leur implication dans le paysage politique. Si elles restent indépendantes des partis politiques, elles jugeront dorénavant chacun d’entre eux en fonction d’actes précis.
L’alliance pour la planète a défini 24 mesures essentielles, 24 mesures dont l’application par le prochain gouvernement permettra de commencer à renverser le cours de la réalité».
Parmi ces 24 propositions déjà très médiatisées, je le sais, et dont le texte complet figure sur le site http://www.lalliance-2007.org/, j'en ai sorti quelques unes qui me tiennent particulièrement à cœur.
7. Arrêter les financements publics aux énergies non renouvelables au profit des énergies propres et des économies d’énergie.
{…)
«Les projets énergétiques des pays du Sud financés par les pays riches et les institutions internationales sont en grande partie des projets d’exportation (82 % d’exportation dans le cas du pétrole), aggravant la dépendance des consommateurs du Nord sans résoudre les problèmes d’accès à l’énergie au Sud.»
10. Stopper l’artificialisation et la dégradation des milieux naturels et ruraux.
(…)
« Selon l’institut français de l’environnement (IFEN), 60 000 hectares sont directement artificialisés chaque année. Les conséquences des politiques conduites au cours des cinq décennies passées sont multiples et préoccupantes:
- fragilisation, appauvrissement et perte de biodiversité
- imperméabilisation des sols et aggravation des inondations
- contribution aux changements climatiques du fait de l’augmentation et de l’allongement des déplacements.
Deux exemples parmi d’autres :
- 12% des logements neufs construits en France entre 1990 à 2003 le sont dans les communes littorales qui représentent seulement 4 % du territoire (Sitadel).
- Les surfaces artificielles (routes, bâtiments, parkings, etc.) augmentent trois fois plus vite que la population (en France, 8 % d’augmentation de la population de 1982 à 1999, 42 % d’augmentation des surfaces artificielles.»
15. Interdire dans l’agriculture et dans l’industrie toute substance chimique reconnue dangereuse pour la santé et l’environnement.
(…)
« Pas moins de 100 000 molécules chimiques ont été synthétisées et introduites dans les circuits de production. 5 000 seulement ont été vraiment étudiées et la mise sur marché est libre dans tous les pays du monde.»
16. Lancer un programme national ambitieux de recherche épidémiologique sur l’exposition aux risques environnementaux.
(…)
«En confirmant, par exemple, le coût sanitaire de l’incinération, avec trois fois plus de cancers par rapport à la moyenne pour les populations exposées, la recherche permettrait d’argumenter la décision de fermer les incinérateurs à partir de preuves reconnues».
18. Mettre en place un moratoire sur la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM) en milieu ouvert.
(…)
«La dissémination des OGM dans l’environnement occasionne une pollution génétique irréversible, incontrôlable et non maîtrisable. La contamination génétique met en péril la biodiversité et la pérennité des systèmes agraires.»
19. Coopérer avec les pays du Sud pour faire face aux changements climatiques et appuyer une utilisation sobre et efficace de l’énergie ainsi que le recours aux énergies renouvelables.
(.…)
«Une étude publiée par les Nations Unies en octobre 2005 prévoit que 50 millions de personnes pourraient devenir des réfugiés climatiques d’ici à 2010 ; selon le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), ils pourraient être 150 millions d’ici à 2050.»
20. Réserver une part de l’aide publique au développement (APD) pour appuyer directement les populations dans leur mise en oeuvre des programmes de conservation et de gestion écologiquement responsables des ressources naturelles.
(…)
«Celle-ci, trop souvent, a tendance à desservir les intérêts des populations des pays du Sud, notamment dans des projets d’exportation des ressources naturelles vers les pays riches. Par exemple, en Afrique, avec l’exploitation minière très polluante (mines d’or, de cobalt, de nickel, de cuivre), surtout pour l’exportation ; avec l’extraction et l’exportation du pétrole et du gaz (oléoduc Tchad Cameroun, gazoduc WAGP entre Nigéria et Ghana); avec l’exploitation des forêts pour l’exportation du bois, en Afrique comme en Amazonie ou en Asie du Sud-Est, avec des impacts irréversibles sur les forêts primaires au mépris des usages locaux de la forêt.»
(…)
«Selon la FAO, 75% des stocks mondiaux d’espèces de poisons pêchés commercialement sont déjà soit exploités à leur seuil maximal, soit sur-exploités soit déjà éteints. Bien que les flottes industrielles ne représentent que 1 % des flottes de navires de pêche à l’échelle de la planète en termes de nombre d’unités, elles pêchent néanmoins plus de la moitié des 90 millions de tonnes de poissons capturés annuellement dans le monde. »
Notes et propositions des candidats
Ségolène Royal, PS: 16/20
«Concernant la fin de l'artificialisation et de la dégradation des milieux naturels et ruraux (10), les objectifs sont repris et certains moyens sont proposés. La candidate s'attachera à renégocier la PAC vers la réinstauration de la biodiversité, tout en réformant le code des marchés publics en insérant une clause préférentielle de performance environnementale.
Favorable à un moratoire sur les OGM et à l'interdiction de l'usage des CMR, les moyens qu'elle propose pour interdire toute substance chimique reconnue dangereuse pour la santé et l'environnement, dans une application rigoureuse du règlement REACH, vont dans le sens des mesures proposées par l'Alliance (15 et 18).
Le lancement d'un programme national de recherche épidémiologique est retenu mais les moyens à engager ne sont pas précisés (16).
Dans l'ensemble, les objectifs de coopération et de co-développement plus favorables aux pays du Sud (19) et de meilleure distribution de l'Aide Publique au Développement (20) sont repris et des moyens mis en œuvre».
Nicolas Sarkozy, UMP: 8,5/20
«Il s’oppose à tout moratoire sur l’arrêt du financement public des énergies non renouvelables (7)
S’il existe dans sa position une volonté affichée de développer la collecte sélective et de limiter l’artificialisation des milieux naturels et ruraux, celle-ci ne s’accompagne d’aucun moyen (8 et 10) et les engagements sur la question des réseaux écologiques sont sans rapport avec la demande de l’Alliance (11).
Rien n’est avancé sur la question des pesticides (15), alors qu’un début de réponse est donné en termes de recherche sur la santé environnementale (mais pas épidémiologique, 16).
Concernant les cultures biologiques, un effort très minime a été annoncé (17), et surtout aucun moratoire n’est demandé sur la culture d’OGM (18).
Concernant les relations avec les pays du sud, quelques propositions sont faites, mais demeurent insuffisantes sur la question des transferts de technologies (19), même si les mesures en terme d'annulation de la dette sont un peu plus poussées(20).»
L’Alliance pour la planète
28 rue de la Folie-Régnault - 75011 Paris
01 44 64 40 48
www.lalliance.fr
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Commentaires
1lunemaloVendredi 4 Mai 2007 à 17:05Merci pour ce rappel... Et pour le tour d'horizon très bien fait et très utile.Répondre2micheleVendredi 15 Août 2014 à 22:44Il va falloir que j'étudie cela, en plus de tout ce qui reste, en prévision du vote de dimanche...
Merci pour ces arguments fort utiles.
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