• Les recettes secrètes de mon herbaliste: un livre pour (bien) s'initier à la phytothérapie

    Faire ses cosmétiques maison c'est bien, mais, en amont, connaitre et apprivoiser les végétaux qui figurent souvent dans les ingrédients indispensables, c'est aussi très utile.

     

    Les excellents titres de phyto ne manquent pas. Ce livre qui vient de sortir a été écrit par un herbaliste -herboriste à l'américaine-, Christophe Bernard, qui a fait une partie de ses études là-bas, et est également naturopathe.

    J'apprécie beaucoup son blog, -en lien sur mon blog- qui traite des plantes en les présentant de façon fine et précise avec de nombreuses références scientifiques, mais aussi beaucoup de détails liés à l'observation directe. Christophe Bernard répond avec beaucoup de soin aux questions qu'on lui pose, et quand il ne sait pas, il le dit.

     Je ne dirais pas qu'il s'agit d'un pur livre de phyto au sens propre du terme, même si les plantes médicinales sont citées et associées à des indications thérapeutiques. Ce qui me semble particulièrement intéressant, c'est l'explication minutieuse des processus qui permettent d'extraire le plus efficacement possible les principes actifs. Ce que l'on ne prend pas toujours en compte tant on aime faire joujou avec le végétal par pur plaisir.

     

    Les recettes secrètes de mon herbaliste: un livre pour (bien) s'initier à la phytothérapie 

                                                         Début de printemps en Irlande

     

    La partie la plus passionnante, à mes yeux en tout cas, concerne donc celle où Christophe Bernard  explique pourquoi telle plante renfermant tel principe actif sera exploitée au mieux en alcoolature, en macérat huileux, vinaigré, en glycériné…

    Il explique ainsi que pour des plantes riches en alcaloides ou en tannins, mieux vaut ajouter un peu de glycérine pour éviter la précipitation des principes actifs au fond du récipient. Il recommande par exemple d'ajouter 5% de glycérine à de l'alcool à 60°pour une macération alcoolique de cannelle.  Car il précise aussi le degré d'alcool à utiliser selon les plantes. Sèches, au minimum du 50°, mais plus élevé pour celles qui renferment des résines, également solubles dans de l'huile chaude. C'est par exemple le cas… du souci ou du romarin!

    Il évoque le vinaigre, un grand oublié aujourd'hui,  alors qu'il a la capacité de dissoudre les alcaloides et les minéraux des plantes qui en sont riches, comme l'ortie ou la luzerne; j'ai d'ailleurs préparé un vinaigre à l'ortie après l'avoir lu!

    Exception faite des plantes aromatiques qu'il se contente de hacher finement,  Christophe Bernard est partisan de la pulvérisation préalable des plantes avant macération. Je dois dire que je ne me résous pas toujours à détruire totalement la structure d'une plante avant de la faire macérer tant j'ai la sensation parfois que cela brise son pouvoir énergétique.

     

    Les recettes secrètes de mon herbaliste: un livre pour (bien) s'initier à la phytothérapie

    Sous-bois fleuri en Irlande

    Ce livre précieux propose la réalisation de sirops, de pastilles, de bonbons… et même de gelées à base de plantes. Plus des baumes, des cérats, des lotions…

    Au fil des années, j'en suis venue à préparer de plus en plus de teintures alcooliques que j'introduis à hauteur de 1 à 2% à peine dans des crèmes visage, un peu plus pour le corps, et à hauteur de 10% dans les baumes à réel effet thérapeutique.

    Je fabrique aussi très régulièrement des macérats huileux  à partir de plantes courantes mais efficaces. Macérat de thym, ou de lavande. Mais aussi les mélanges anti inflammatoires et réparateurs comme matricaire-souci, ou thé vert-consoude, ou rose-laurier. Pour la couleur et l'aspect anti-oxydant: urucum, ou urucum-tomate bio séchée, en ajoutant toujours de la vitamine E ou de l'extrait CO2 de romarin pour ralentir l'oxydation et en conservant mes flacons au froid. Christophe Bernard suggère de faire des macérats huileux avec des plantes que je n'ai pas encore testées, ce qui me ravit: l'aubépine pour calmer les inflammations et nourrir les peaux sèches, le romarin anti-vieillissement, pour n'en citer que deux, mais sa liste est fournie.

    Ce que je trouve très utile enfin, c'est le dosage préconisé pour les infusions, dosage que l'on sous-évalue très souvent.

    Il y a bien sûr plein d 'autres précisions à découvrir… ,  d'autant plus précieuses qu'elles  sont fondées non seulement sur la connaissance théorique mais aussi sur l'expérimentation. 

    Christophe Bernard: Les recettes secrètes de mon herbaliste (La source vive, editions)

    Son site: http://www.altheaprovence.com/

    le blog: http://www.altheaprovence.com/blog/

     

     

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  • Commentaires

    1
    violette
    Lundi 4 Mai 2015 à 08:35

    je suis abonnée a son blog depuis quelques mois ^_^ et il est dans le Vaucluse aussi j'ai pas encore eu le temps de bouquiner son livre mais il m’intéresse beaucoup ^_^

    2
    Sylvie
    Lundi 4 Mai 2015 à 08:39

    J ai cet ouvrage très complet etbien fait ,tu nous en  parles très bien,le blog et le site de Christophe Bernard sont particulièrement intéressants,une mine d Infos sérieuses....une référence .

    Bonne journée

    3
    Lundi 4 Mai 2015 à 09:31

    Venezia, merci beaucoup pour cet article très intéressant concernant les plantes.

     

    4
    Nanette
    Lundi 4 Mai 2015 à 11:35

    Bonjour Venezia. Merci infiniment pour cette présentation. Je connais aussi son blog que je trouve vraiment bien fait. Je suis totalement inculte niveau plantes, macérats et teintures en tout genre, mais j'apprends énormément de choses grâce à ce monsieur qui explique tout si bien et si patiemment. D'ailleurs, j'ai pleins de fleurs de soucis légèrement séchées, je vais potasser tous vos blogs pour voir quelle meilleures façon d'en faire un macérat. Très belle journée à toi ☺

    5
    perrot-blucheau
    Lundi 4 Mai 2015 à 12:44
    Mon rêve......Son site est très bien. Je me suis fait des petits mémos en attendant de l'atteindre, ce rêve!
    Merci pour vos recettes que je teste.
    6
    Lundi 4 Mai 2015 à 14:08

    @Violette et Sylvie,

    Merci pour vos commentaires. je m'aperçois que Christophe Bernard a un vrai fanclubyes

    @Nanette,

    Le macérat huileux de souci est très facile à faire. Je réalise mes macérats à chaud pour limiter l'oxydation, surtout en cette saison où il fait frisquet dehors! J'utilise la plaque electrique de ma gazinière et règle à feu très doux. j'utilise une baguette coréenne en acier pour plonger dans le bocal et touiller de temps en temps et je sens régulièrement l'extrémité de la baguette. Quand l'odeur de la plante a surpassé celle de l'huile d'olive, je stoppe. Je fais souvent macérer par tranches de 3 heures en rajoutant régulièrement de l'eau bouillante dans le bain-marie. J utilise ce qu'on appelle une "marguerite" pour surélever le bocal et éviter qu'il ne soit en contact direct avec le fond de la casserole pour une meilleure répartition de  la chaleur . Tiens, je crois que je vais faire un article sur les macérats un de ces quatre!

    Comme le fait Christophe Bernard, Mlk arrose parfois ses plantes avant macération avec un peu d'alcool.

    J'ajoute toujours de la vitamine E ou de l'extrait CO2 de romarin et utilise pour mes macérations surtout de l'huile d'olive bio ou de sésame bio (plus quelques extractions sur coco fractionnée, très stable)

    @Perrot Blucheau,

    Merci de votre passage. J'ai joué discrètement la groupie et assisté à une conférence de Christophe Bernard lors de son passage à Paris pour un salon.Il est exactement comme son blog le laisse supposer:  attentif aux gens, passionné par ce qu'il fait et généreux de son savoir.  

    7
    Nanette
    Lundi 4 Mai 2015 à 16:05

    Merci infiniment Venezia pour ton explication. J'ai un feu à gaz, mais avec un réducteur de flamme et j'ai également un fond en pyrex pour éviter que le lait ne déborde, je vais l'utiliser. J'ai lu quelque part que Michèle faisait des macérations en 3 fois (en changeant les fleurs). Est-ce utile lorsqu'on le fait à chaud? En tout cas, c'est vrai que le soleil est timide en ce moment sur Toulouse, donc pour une macération solaire, c'est pas encore ;-). La vitamine E, tu la mets avant de chauffer, où dès que la macération est finie? Et quand tu dis que tu fais chauffer (je suppose que l'huile ne doit pas atteindre une trop haute température non?) par tranches de 3h, tu entends quoi exactement? Pardon pour toutes ces questions. J'adore tes tutos : j'ai réussi une refonte de savons en assez grande quantité grâce à toi. Merci merci merci ♥

    8
    Lundi 4 Mai 2015 à 17:54

    il ne faudrait pas que l huile dépasse les 45 degrés. tu peux effectivement remplacer les fleurs à plusieurs reprises pour obtenir un macérât plus concentré. Je mets la vit E avant la chauffe pour protéger l'huile. 

    Par tranches de 3 heures': cela signifie que je fais chauffer 3 heures, puis je laisse refroidir et je recommence

    9
    Nanette
    Lundi 4 Mai 2015 à 18:03

    Merci infiniment Venezia. Je vais donc me lancer ☺. Très bonne fin de journée à toi.

     

    10
    Sylvie
    Lundi 4 Mai 2015 à 18:06

    Venezia, c est toi qui m a fait connaître le blog et le site de Christophe Bernard, tu en avais parlé dans un de tes articles ☺

    merci

    11
    Lundi 4 Mai 2015 à 18:15

    J'aime beaucoup, beaucoup ce monsieur, son blog,  et son livre doit être en route pour Genève car je l'ai groupé avec d'autres.

    Pour les macérations à chaud j'utilise avec un bonheur dont je ne me lasse pas mon saucier électrique. Je peux le régler finement et je fais souvent en plusieurs fois : trois heures, je laisse une demi journée et je recommence trois heures. Enfin, ce n'est pas systématique : pour la vanille, je fais beaucoup plus longtemps. Trois heures à chaque fois mais sur plusieurs jours. On "sent" bien avec l'expérience quand le moment est venu. La sauge est excellente de cette façon ainsi que le romarin.

    Bon, il y a le livre de Christophe Bernard pour nous aider encore davantage. Tu as très bien fait de parler de ce livre.

    12
    violette
    Lundi 4 Mai 2015 à 20:35

    tiens Irène puisque tu en parles de ton saucier est ce que le fond ne se raye pas quand tu l’utilises ? parce que si je comprend bien il carbure bien lol

    13
    Mardi 5 Mai 2015 à 13:09
    nansou

    merci pour la référence, je ne connaissais pas, ça m"intrigue !

    14
    mlk
    Mercredi 6 Mai 2015 à 08:37
    Je suis très heureuse que tu parles de cet herbaliste. En ce moment je me fond dans son livre et m'imprégne de ses façons de faire et suis étonnée d'apprendre toujours et plus. Oui, je faisais et fais, et lui nous offre ses connaissances précises et docementées et surtout son empathie, j'aime ses façons de nous offrir les plantes. Oui, pour le vinaigre que j'ai beaucoup pratiqué a mes débuts es macérats
    15
    mlk
    Mercredi 6 Mai 2015 à 10:17

    La moitié de mon commentaire s'est envolée???


    C'est dans le livre de Nerys Purchon que j'ai puisé l'envie mais Christophe Bernard, nous explicite tout cela plus scientifiquement, tout en gardant cette intimité vivante avec les plantes et l'homme qui va bénéficier de ses vertus. 


    Comme toi, je rechigne à pulvériser les plantes sauf pour la savonnerie , car elles affrontent Madame la soude qui les "brutalisent à ma place".


    Je m'excuse et remercie toujours de puiser dans leurs forces;) .


    Ce livre n'est pas beau esthétiquement parlant et pourtant et surtout il est fascinant et très humaniste. Je m'étonne vraiment d'y trouver autant de plaisir et de profondes sensations à le lire…C'est un homme de bien , tout simplement.

    16
    Fluff
    Jeudi 7 Mai 2015 à 18:12

    merci pour cet article, ça m'a l'air d'être exactement le bouquin que je cherche, une bible, en sorte.

    Je vais m'y intéresser de plus près, j'avais déjà vu son site mais seulement survolé.

     

    J'en profite pour vous remercier pour votre blog, qui est également très riche en informations (à la base, je venais puiser inspiration pour un doux gommage, je vais en ressortir avec un livre à commander !)

     

    bonne continuation !

    17
    Jeudi 7 Mai 2015 à 22:31

    @Nanette,

    J'espère que tu as bien réussi ton macérat! je viens d'en réaliser moi aussi…

    @Sylvie,

    Je ne sais plus comment je suis tombée sur ce blog, mais il me ravit.

    @Irène,

    Moi aussi, il m'arrive d'étaler la fabrication d'un macérat sur plusieurs jours. je fais vraiment ça au nez.

    @Nansou,

    Tu ne seras pas déçue. Va d'abord le découvrir sur son blog, tu pourras te faire une idée.

    @Mlk,

    J'avais moi aussi été une grande lectrice de Nerys Purchon (tiens d'ailleurs, je vais m'y replonger). Mais tu es une virtuose des mélanges savants toi aussi. Quand tu évoques cette idée "d'intimité vivante avec les plantes", c'est exactement ça.

    @Fluff,

    Merci pour la visite… en doux gommage, je pense aussitôt … poudre d'amandes.

    ici une vieille recette que l'on peut faire avec de la cire d'abeille ou autre (si on n'a pas de la cire d'orange, choisie pour son parfum… )

    http://princesseaupetitpois.eklablog.com/petits-gateaux-demaquillants-aux-amandes-a109010112

    Elle est prévue pour le visage mais marche aussi pour le corps. Et de façon encore plus simple, on peut juste mélanger argile et poudre d'amandes…

    18
    Samedi 9 Mai 2015 à 09:54
    Pescalune

    Merci pour ton article chère Venezia !

    Ca fait un petit moment que je lorgnais sur ce bouquin ... ton article à fini par me décider et je ne le regrette vraiment pas ! Il est bourré de bons conseils et donne en effet très envie de tester plein de potions !

    Bizzz 

    19
    Dimanche 10 Mai 2015 à 10:06

    Ma chère Pescalune,

     

    Oui, c'est une vraie source d'inspiration, ce livre même si on a l'habitude de préparer plein de potions…

    20
    Dimanche 10 Mai 2015 à 13:09

    Violette, j'en suis à mon troisième saucier électrique ... yes

    21
    emadra
    Dimanche 10 Mai 2015 à 15:28

    Princesse,

    Tu nous livres une superbe synthèse très journalistique et ton enthousiasme est ultra communicatif.

    Tu ne peux renier ton métier que tu fais avec passion et sensibilité.

    Bref, j'ai donc couru l'acquérir dans ma librairie préférée, il était en stock.

    En le parcourant, j'apprécie la simplicité et la proximité qu'il dégage, la lisibilité, le contenu didactique  ainsi que la maquette sobre qui va à l'essentiel.

    Comme quoi pas besoin de dégainer du multi-color "racoleur" pour informer ;) 

    22
    violette
    Dimanche 10 Mai 2015 à 18:41

    ah ah tu m'as bien fais rire Irène OK j'en tien compte si je dois faire des macérations a chaud ^_^

    23
    Lundi 11 Mai 2015 à 08:44

    Je l'ai commandé hier entre plusieurs préparations culinaires, cosmétiques et la filtration d'une teinture de zestes et feuilles d'oranger verts (avant maturité donc) ramenés du Bénin que j'ai exceptionnellement laissé macérer depuis près de 2 mois.

    La macération a été réalisée à l'alcool à 96° allongée juste après filtration d'un peu d'eau distillée. Le parfum est plus sophistiqué que la macération de mandarines vertes à l'alcool à 80° pur.

    Je suis étonnée de lire que Mlk et toi hésitez à couper les végétaux avant macération. Or c'est le moyen de briser les poches à essences par exemple.

    On ne leur fait pas plus de mal en leur coupant la gorge qu'en les saoulant d'alcool ou en les noyant dans de l'huile ^_^

    J'attends avec impatience la livraison et je te dis. Car je suis toujours dubitative sur la possibilité pour un grand public d'utiliser de telles préparations : il faut avoir la chance de s'approvisionner en plantes, avoir la patience de faire les macérations, garder à l'esprit toujours la fraîcheur et la concentration etc.

    Peut-être réservé à un profil de lecteurs particuliers? Je n'ai pas non plus parcouru son blog et les commentaires qui devraient m'éclairer sur le public visé.

    Mais c'est sûr qu'avec la disparition des préparations en officine et la stérilisation du formulaire, certains savoir-faire se perdent même dans les bouquins utilisés traditionnellement en pharmacie. C'est pitoyable...

    A bientôt donc!

    24
    Mardi 12 Mai 2015 à 20:27

    J'ai encore eu des soucis de connexion avec mon blog, d'où de  nouveau retard pour répondre

    @Emadra,

    C'est vrai que j'aime beaucoup la sobriété  de la présentation, étonnante dans l'ambiance actuelle. Mais deux de mes  livres de phyto préférés (Morel et Fournier) ne dansent pas non plus le fench cancan!

    25
    Mardi 12 Mai 2015 à 20:42

    @Michèle,

    Ce  qu'écrit Christophe Bernard te semblera peut être appartenir au B.A. BA de ton bagage scientifique. mais ce bagage se perd, et je trouve capital justement de rendre disponible au plus grand nombre des informations  étayées autant par la connaissance que par l'expérience.

    Je ne suis pas sure que ce livre s'adresse à un petit nombre. Le jardinage est une activité qui casse la baraque, tout le monde ou presque a envie… et pourrait le faire (89% des français disposent au moins d'un petit bout, voire un balcon pour le faire) or ce qu'il propose concerne souvent la transformation de plantes cultivables; il vend d'ailleurs des graines, ce que je trouve fort louable. Son blog  est très suivi et il me semble que son public est plutôt éclectique.

    Tout le monde n'a pas envie de se lancer dan des folies cosmétiques et son livre permet d'apprivoiser les préparations de base. Mon regret: qu'il n'en dise pas plus sur les plantes, mais son blog le fait vraiment très bien en mettant la phyto en avant, et non  l'aromathérapie comme partout ailleurs ou presque.

    Tu nous diras ce que tu en penses?

    26
    gingembre
    Jeudi 21 Mai 2015 à 16:16

    Je suis également fan de ce blog. Je pense quand même qu'il est très pratique d'avoir un livre sous la main quand on ne maîtrise pas entièrement les procédés de diverses macérations ou autre.

    Mon principal problème est de trouver l'alcool pur à 96°. On est pas chanceux en France :(

    Venezia, ton blog est également pour moi une mine d'informations.

    Merci !

    27
    Mardi 2 Juin 2015 à 21:45

    Je suis donc allée parcourir le blog de Christophe Bernard, j'ai lu le livre sous toutes les coutures et je suis conquise par la majorité de ce que j'y ai lu.


    Du coup je suis allée cueillir comme je te l'ai dit des jeunes pousses de sapin et j'en ai fait un baume que je publierai bientôt sur Potions.


    A part un enthousiasme général, j'ai quelques remarques quand même :


    - Il s'agit à mon sens d'une approche naturopathique plus globale qu'une approche phytothérapeutique stricto sensu. Je pense qu'il doit utiliser d'autres approches que les seules plantes.


    - le choix des plantes est un peu pointu pour le commun des mortels en thérapeutique je trouve. Il y a quelques grands classiques mais beaucoup de plantes spécialisées.


    - une approche un peu ancienne de la préparation alcoolique des plantes pour usage oral car le degré d'alcool  est assez linéaire.


    On a des connaissances aujourd'hui plus fiables sur la totalité des principes actifs pour respecter le totum et c'est difficilement réalisable à la maison je trouve.


    Mais bien entendu, les infusions, décoctions etc. sont toujours d'actualité et sont intéressantes même si c'est toujours une extraction et non un totum.


    Je suis plus dubitative à présent sur l'usage des teintures alcooliques par voie orale et certaines d'entre elles sont assez peu intéressantes en externe pour les plaies comme dans certains de ses exemples. L'aroma en cutané est alors bien plus indiquée que l'alcool aujourd'hui.


    - Mais toutes ces remarques sont amicales car j'adore son ton, la générosité et la discrète modestie qui transpire de son blog et de ses écrits.


    Je partage totalement sa façon de tout donner, de faire circuler le savoir et c'est aussi ce que je tente de faire sur Potions tant que j'ai quelque chose à dire.


    Bref ma chère Venezia, tu m'as emmenée très loin avec tout ça...


    Je me suis inscrite pour la formation :D
    Et j'ai envie d'écrire le même livre sur l'usage des plantes en cosméto maison parce que quand même on reste sur sa faim hein :D
    Et je ne sais comment  trouver du temps dans cette vie trop courte :D


    Une plante pour rallonger la vie?

    28
    Mardi 2 Juin 2015 à 21:47

    Et la cuillère en bois pour mélanger les plantes, les cérats et baumes...Non quand même ^_^

    29
    Mercredi 3 Juin 2015 à 00:07

    @ma chère Michèle,

     

    Grand merci pour ton long commentaire si circonstancié. Je suis ravie que ce livre t'ait plu. Pour ma part, je suis ravie que Christophe Bernard cite des plantes parfois peu usitées, car cela fait progresser mes connaissances. Son cursus américain contribue peut-être à expliquer ses choix.

    Tu le sais, je ne partage pas tout à fait tes réticences envers les extraits alcooliques:

    -parce que j'en intègre -à hauteur de 10% , ce qui est peu finalement- dans des baumes thérapeutiques d'une efficacité surprenante (selon leurs utilisateurs) et à hauteur de 1 à 2% dans tous mes produits cosméto

    -parce que je prends à longueur d'année des T.M. et autres extraits phyto, -la plupart sur alcool-  (prescrits par un médecin) et qui me semblent bien marcher.

    -parce qu'à doses mini, c'est à dire à la goutte (je peux monter un peu plus parfois quand même!)  j'ajoute quasi systématiquement à tout ce que je  fabrique des élixirs floraux (je sais, ce n'est pas ta tasse de thé… ) pour un effet energétique

    Par ailleurs, les extraits alcooliques ont le mérite, s'ils sont bien extraits, de s'avérer plutôt stables, point essentiel à mes yeux en cosméto maison.

    J'utilise beaucoup les HE en externe, (pratiquement jamais en interne), mais si je peux m'en passer ou diminuer les doses grâce à de la phyto, je le fais.

    Mais chacun a ses outils favoris, et c'est ce qui fait le charme de la cosméto maison, j'adore découvrir l'univers des autres cosméteuses, et le tien en premier lieu!

     

    30
    violette
    Mercredi 3 Juin 2015 à 08:25

    si michele dit : j'ai envie d'écrire le même livre sur l'usage des plantes en cosméto maison parce que quand même on reste sur sa faim hein :D moi je suis preneuse j’espère que tu trouveras le temps ^_^

    31
    Mardi 16 Juin 2015 à 09:37

    Comme je te le disais de vive voix, je ne suis pas opposée à l'utilisation de l'alcool dont je suis une convaincue de l'efficacité en tant que solvant pour extraire les actifs végétaux. Il est totalement indispensable et incontournable pour cela.

    Ma prudence a été sur la peau à un moment donné où j'ai même fait un sevrage des huiles essentielles dans les savons ou autres cosmétiques :) C'est personnel, pas une généralité.

    Ce que je voulais mettre en lumière tout de même est il y a me semble t-il 3 façons de procéder:

    - L'aspect thérapeutique pur (prescrit par un professionnel)

    La phytothérapie est souvent aujourd'hui intégrée au sein d'une prise en charge bien plus globale (nutrition, micronutriments, homéo, aroma...). C'est ce que tu indiques dans ton commentaire. Beaucoup de médecins naturels travaillent ainsi aujourd'hui.

    Du coup, on ne reste plus exclusivement sur l'utilisation des teintures mères comme autrefois, elles sont trop linéaires et le degré alcoolique fixe n'extrait évidemment pas tout le spectre de la plante.

    Je pense aussi que l'on applique aujourd'hui en phytothérapie une recherche du totum avec des teintures successives sur degrés d'alcool croissants pour éviter de faire l'extraction d'un seule classe de principes actifs même si c'est celui qui agit. On ferait alors, comme en médecine conventionnelle, l'utilisation d'un principe actif qui laisserait un boulevard aux effets secondaires etc. alors que le totum est mieux toléré et plus efficace à terme sur le traitement du terrain.

    On évite aujourd'hui autant que possible de garder l'alcool (pour les anciens alcooliques, les bébés/enfants, les femmes enceintes et allaitantes, les interdits religieux...) et vraiment c'est un cas de conscience que je rencontre quasi-quotidiennement aujourd'hui.

    Je suis sensible à la fragilité de certaines personnes face à la présence d'alcool même sur la peau (un ancien alcoolique face à son après-rasage...)
    Cela limite vraiment le conseil et il faut alors avoir à portée tout un arsenal thérapeutique bien plus large que les teintures.

     

    - L'utilisation thérapeutique maison des plantes,

    Certains ouvrages peuvent laisser croire que l'on peut tout faire avec TM et gélules de plantes riches en cellulose plutôt qu'en principes actifs. Je crois qu'il faut savoir relativiser. C'est souvent une redite d'ouvrages anciens qui ont leurs limites au vu des connaissances actuelles.

    Prendre 3 gélules d'argile blanche ou de charbon par jour pour des troubles digestifs, OK mais croire que l'on peut traiter une dépression avec 3 gélules de poudre de millepertuis, non. Pas de dosage, pas d'extrait efficace pour lequel il faudrait peut-être 30-40 gélules/j.

    Et encore tous les extraits ne sont pas efficaces dans une indication donnée. Je reprends le millepertuis pour lequel il faut faire attention et qui est vraiment emblématique de toute la subtilité nécessaire.

    La TM est bonne pour les névralgies, la macération huileuse pour les brulures et muscles douloureux, les extraits titrés aujourd'hui vendus en gélules (d'où la confusion avec les poudres de plantes mises en gélules aussi) pour la dépression.

    Tout ça pour dire que l'on n'extrait pas du millepertuis la même chose selon le support.
    Ainsi, l'on ne traite pas une dépression en buvant de la TM ou de l'huile macérée, ni une névralgie avec les gélules titrées, ni une brûlure avec de la TM...

    Je laisse de côté les granules homéo qui fonctionnent selon une autre philosophie.

    Tout ça est bien plus fin que peuvent le laisser croire certaines descriptions de plantes.
    Ceci dit tout n'est pas à jeter dans les ouvrages, c'est compliqué de s'exprimer avec subtilité ;)

     

    - Nos fabrications cosmétiques

    Je suis vendue à toutes les folies personnelles que m'inspirent les plantes et l'alcool est alors plus que nécessaire. Il n'y a qu'à voir la frustration qu'occasionne la restriction de l'approvisionnement en France et qui nous oblige à nous comporter comme des junkies dans les pharmacies...

    Mais je tente aujourd'hui de l'éliminer en fin de course pour garder la quintessence végétale à intégrer dans les baumes, émulsions... Ah là là, la possibilité de faire le vide dans mes flacons, au lieu de devoir chauffer à bloc pour vaporiser l'alcool serait le bonheur  ^_^

    Bref Venezia, pardon pour le pavé mais je pense que nos fabrications maison ont leurs limites en thérapeutique orale et comme tu l'indiques, le recours à un médecin/praticien formé est bien plus judicieux même en cas de bobos bénins.

    Quant à l'apprentissage, c'est le sel de la vie et nos blogs participent à cela.

    Bon Violette, je viens de perdre les minutes qui m'auront permis de commencer à écrire ce fameux bouquin  ...

     

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    violette
    Mardi 16 Juin 2015 à 17:21

    happy c'est parfait comme introduction mais j'attends la suite et je ne dois pas être la seule michele wink2

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    Mardi 16 Juin 2015 à 18:21

    Michèle, tant de choses à répondre!

    *Je pratique l'extraction alcoolique par étapes successives (avec degrés différents) depuis longtemps pour les résines surtout car j'avais découvert cette technique, ancienne, lors de mes recherches sur l'encens. j'en parle d'ailleurs sur un article de Potions datant de 2009.

    ici

    Phytoprévent  utilise cette technique pour les EPS, mais elle existe depuis longtemps! ce qui change, ce sont les contrôles qualités et bien sûr  le dosage plus fin des principes actifs. 

    Pour la conservation de l'alcool (sans concentration) dans un produit cosmétique,  c'est un choix presque philosophique. Bien sûr je n'évoque pas son exclusion nécessaire en cas de  sevrage alcoolique! Je vais tenter d'expliquer mes intuitions, même si ce n'est pas simple.

    Les hasards de la vie ont fait que j'ai longtemps cotoyé de près quelqu'un qui m'a permis de mieux connaitre l'élaboration du vin et de l'alcool. Or  les procédés liés à ces fabrications relèvent d'une chimie précise et sophistiquée, peaufinée au fil des âges et aboutie. A mes yeux, l'alcool est plus qu'un support commode. Je ne souhaite donc pas l 'éliminer mais au contraire magnifier sa force énergétique je dirais. Ce n'est pas pour rien qu'on a parlé d"'eau de vie". A mes yeux, c'est un vrai poison-remède, comme d'autres grands poisons, tout est question de dosage. je ferais une comparaison un peu osée: on sait aujourd'hui que le vin est très protecteur des pathologies cardio vasculaires, à condition de respecter la dose. Je dirai que mon utilisation des teintures alcooliques relève du même principe.

    Par ailleurs, je me souviens des recherches de Jacques David sur les fleurs de Bach. Il avait testé des cristallisations sensibles sur des fleurs de Bach réalisées soit sur brandy (la méthode du Dr Bach) soit sans alcool. Sur brandy, elles se sont révélées  bien plus intéressantes. Je pourrais te rechercher les références si tu le souhaites.

    Je reste excessivement prudente et discrète sur ce blog à propos d'éventuels usages théapeutiques en interne, car on ne peut pas faire n'importe quoi, je ne suis pas médecin et je ne souhaite pas faire courir de risques à qui me lit.

    Par ailleurs, je ne pense pas que l'on puisse tout faire avec des TM et des gélules (je fais toujours la guerre aux gélules quand qqun me parle de phyto d'ailleurs!) je suis une militante de la plante préservée, si je puis dire mais si je dois prendre antibio ou cortisone, ça ne m'empèche pas de dormir.

     

     

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