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Lors de mon séjour à Rio de Janeiro , j'ai été fascinée par le génie du recyclage brésilien. J'ai découvert la créativité d'artistes et d'artisans, -je ne sais d'ailleurs pas où placer la frontière… - qui transfigurent le quotidien avec des objets inventés à partir de matériaux de récup.
Juste quelques exemples…
Le panier-déjà montré- en papier glacé enroulé et entrelacé, a été trouvé dans une boutique de souvenirs "ethiques".
L'atelier de Getulio, à Santa Teresa
Getulio, un artiste "de rue" (il s'est installé sur une place) du quartier de Santa Teresa crée des personnages et des scènes très art brut qu'il fabrique avec tout ce qu'il peut ramasser.
Une création de Getulio: le modèle réduit du bondinho, le vieux tram emblématique de Santa Teresa
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Deux scieurs imaginés par Getulio (en arrière plan, le quartier de Santa Teresa)
Lustre bouteilles
Zemoc et sa compagne Rita (qui crée de ravissants bijoux) vivent dans une maison -atelier enchantée (que l'on visite sur rendez-vous) où chaque objet ou presque est né d'une idée récup.
Miroir installé dans un fond de bassine (en reflet dans le miroir)
Déco d'entrée : du balai… (j'adore… , les balais servent, bien sûr)
Entre Gloria et Santa Teresa
Dans la rue, l'escalier en faiences de récup' du chilien Selaron qui ne cesse d'ajouter des couleurs et des carreaux à son œuvre que l'on grimpe en 215 marches.
Photo du défilé 2006 tirée du site de Modafusion. Les fleurettes découpées (ou parfois en relief) se retrouvent souvent dans les créations des couturières des favelas? Pour les cariocas, (les habitants de Rio) elles incarnent souvent le mauvais goût populaire, mais une fois adoubé par Paris, ce style a soudain acquis une légitimité fashion.
Et une initiative franco-brésilienne, celle d'Andrea Fasanello et de Nadine Gonzalez qui ont créé Modafusion. L'association qui travaille avec des femmes des favelas a défilé à Paris lors des deux derniers ethical fashion shows. Elle crée des vêtements dont beaucoup sont faits avec des tissus de récup. J'étais si intéressée quand j'ai découvert cette initiative… que j'en ai oublié de faire des photos.
En savoir plus sur modafusion
Leur site: www.modafusion.org
sur le défilé de Paris: ici
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Lumières bretonnes sur la plage de Sieck
Dans le jardin breton que je visite bien trop rarement, trône un vieux rosier envahissant aux petites fleurs d'un rose-rouge très pimpant. Leur parfum est discret, légèrement feuillu… pas de quoi tomber à la renverse. Mais pour la Toussaint, ce buisson manifestait tant de vigueur et d'exubérance, déployant dans une vivacité allègre des centaines de fleurs qu'il m'a semblé intéressant de lui "emprunter" un peu de son énergie si joyeuse et colorée. J'ai donc récolté les pétales à pleins paniers (plus de 250g ) et les ai rapportés à Paris.
Huile de roses
J'avais gardé en mémoire la recette enchantée expérimentée en juin dernier par Michèle. Elle l'avait racontée avec tant de jubilation sur le blog collectif Potions et chaudron que j'ai voulu la tenter à mon tour. Cette recette ancienne provient du livre L'herboristerie de Patrice de Bonneval (ed. Le Sureau).
Le panier, brésilien, est en feuilles de papier glacé de récupération, entrelacées.
L'opération s'accomplit en trois étapes, avec, pour chacune, une nouvelle provision de pétales frais. J'ai donc dû condenser le making of car je savais que je n'aurai à ma disposition que ma seule et unique moisson rose.
Le soir même de mon retour à Paris, j'ai pilé 50g de pétales que j'ai placés dans un pot en versant dessus 100ml d'huile -jojoba (50ml), argan (20ml) et sésame (30ml), plus 5 gouttes d'anti oxydant-. Puis, au lieu d'exposer huit jours le mélange à la chaleur du soleil comme il est prévu, j'ai mis le pot au bain marie pendant une heure et demi. J'ai filtré, recommencé l'opération avec à nouveau 50g de pétales frais pilés, laissé une heure au bain marie, éteint le tout puis suis allée me coucher (il était déjà fort tard… ). Le lendemain matin, j'ai remis encore une heure au bain marie puis filtré avant d'ajouter 50g de pétales frais pilés. J'ai emballé le pot dans du papier kraft et l'ai posé sur un radiateur.
Il faut donc 150g de pétales frais pour 100ml d'huile végétale. La recette racontée par Bonneval est à l'huile d'olive; comme Michèle, j'ai préféré en choisir de'autres au parfum plus neutre.
Aspect et parfum confiturés
J'ai filtré au bout de 6 jours (en respirant le pot tous les jours, craignant une fermentation). L'odeur était très curieusement celle… d'une confiture de rose, très suave, mais néanmoins herbacée.
J'ai remis au bain marie plus longuement pour "consumer le suc des roses" comme l'écrit si joliment Bonneval.
Puis j'ai filtré à nouveau avant de laisser décanter.
Taches écarlates sur huile rosée
Le résultat est moins rouge que celui présenté par Michèle avant décantation, mais le parfum est bien présent, assez feuillu.
Huile filtrée, assez claire, versée dans un flacon ancien pour lui faire honneur
Que vais-je en faire? Sans doute en incorporer à ma nouvelle panoplie de base plutôt minimaliste que je vais prochainement présenter ici.
Miel rosat
Il me restait des pétales, je me suis souvenue que l'herboriste Marie Antoinette Mulot dans Les secrets d'une herboriste (ed. France Loisirs) donnait une simplissime recette de miel rosat - à réaliser à partir de roses rouges- que j'ai aussitôt concoctée. J'ai utilisé un miel bio de Nouvelle Zélande, "sauvage" car récolté en forêt, (rapporté de Londres). Je le trouve trop costaud en goût pour le consommer mais sa puissance me convient pour mes essais thérapeutiques.
A l'origine le miel néo zélandais a déjà une teinte sombre
Il suffit de faire bouillir pendant 10mn 20g de pétales frais de rose rouge avec 100g de miel puis d'exprimer fortement au filtrage. J'ai testé hier (une demi cuillérée à café, plus miel que rose… ) pour contrer un début d'enrouement. Je ne sais si c'est ça qui a marché ou le fait de croquer dans la foulée de la vitamine C… mais j'ai eu très vite la gorge claire.
… et avec le reste des pétales?
… que j'ai laissés sécher à l'air libre: j'en corse mon infusion matinale de thé vert.
Rose-thérapie
Pourquoi les roses rouges sont-elles si souvent privilégiées dans les recettes? Je suppose parce que ce sont les plus riches en anthocyanes, pigments colorés très anti oxydants.
Je viens de découvrir dans un très beau livre qui vient de paraître: Plantes de Dieu, plantes des hommes, les élixirs des monastères de Guy Fuinel (magnétiseur et très calé en phytothérapie, il a été cueilleur de plantes, travaille avec Elixalp) (ed. Amyris) une distinction à propos des roses que je n'ai pas lue ailleurs. Il explique que les roses de Damas (rosa damascena) sont laxatives, particulièrement conseillées aux enfants, tandis que les pétales de roses de Provins sont au contraire astringentes et légèrement toniques.
Un mot sur le livre de Fuinel: il passe en revue 17 produits élaborés dans des monastères: eau d'Emeraude, de Mélisse, reine blanche, etc. (sans hélàs donner leur composition exacte, secret de fabrication oblige, mais avec des pistes à chaque fois) et présente également 27 plantes européennes avec un bref rappel thérapeutique et surtout les sens symboliques qui leur sont attachés. En prime, magnifiques photos.
Par ailleurs, dans un autre ouvrage encyclopédique consacré aux roses, Roses de France (ed. Imprimerie nationale, 1998) j'ai découvert que l'usage voulait qu'on utilise les roses de Provins encore en boutons et non épanouies pour optimiser leurs effets thérapeutiques.
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… J'indique mes absences quand je n'ai pas accès à un ordinateur pour répondre aux commentaires…
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J'avais découvert le plaisir un peu tordu du «Perrier prune» dans un restaurant vietnamien en interrogeant des voisins de table qui sirotaient cette boisson intrigante composée d'une prune au goût étrange bullant au fond d'un verre de Perrier… J'ai depuis adopté ce cocktail avec délices pour son acidité pointue tempérée par l'eau gazeuse et pour ses puissants effets digestifs. Bonus, on boit ça tranquille, les autres convives cherchant rarement à vous piquer le verre … Sauf que ces derniers temps, je suis plus souvent allée dans des restaurants thai et indiens où cette association insolite est inconnue… et j'étais un peu en manque…
La prune en question est l'umeboshi, associée bien plus souvent à la cuisine japonaise qu'à la vietnamienne. Au Japon, cette prune cueillie verte est mise en lacto-fermentation dans une saumure au sel marin, et elle est parfois teintée de rouge avec des feuilles de périlla (ou shiso). Très présente en macrobiotique, l'umeboshi est parée de toutes les vertus, dont celle de faire digérer car elle est très alcalinisante. Elle se présente souvent sous forme de purée ou sert à élaborer un vinaigre.
Dans le perrier prune à la vietnamienne, le fruit semble simplement séché-salé, affiche une apparence toute ratatinée et un goût plutôt raide. On en trouve parfois vendus en sachet.
La boite dénichée au rayon frais du Big Store, dans le coin des produits japonais et coréens
En me baladant hier dans le 13° arrondissement, et notamment au Big Store (avenue d'Ivry) dont la magnificience exotique des fruits me fascine, j'ai découvert au rayon frais un paquet de prunes umeboshi à l'apparence très moelleuse, préparées avec perilla, sel, sucre, "lies" de saké, (j'ai eu beaucoup de mal à déchiffrer l'étiquette rédigée en allemand. J'ai traduit saketreber par "lies" de saké, car il s'agit des résidus solides recueillis lors de l'élaboration du saké, utilisés notamment pour cuisiner le poisson au Japon). L'étiquette indique également "aminoacides" ou acides aminés (aminosaeure) … impossible d'en savoir plus, on trouve aussi cet ingrédient dans la composition de certains sushi.
L'étiquette est rédigée en allemand, mais le contenu est made in Japan:mystères du commerce…
J'ai donc tenté le coup avec du Perrier. Miracle: en écrasant la prune dans le fond du verre, -geste obligé pour dégager les saveurs- j'ai retrouvé l'exquis acidulé du mélange, à peine atténué par le sucre et surtout moins chargé en sel que dans la variante vietnamienne. J'ai digéré comme un bébé mes agapes du week end. Il est conseillé de suçoter le noyau, j'ai suçoté…
J'en salive encore… ce qui est le but, l'umeboshi ayant également la propriété d'augmenter la sécrétion salivaire. Il ne s'agit pas de se gaver de prunes; une par jour devrait suffire… La boite renfermait sept prunes: … pour une cure d'une semaine?
six petits plaisirs acidulés
Liens
*Celui de la marque Lima qui propose de la purée d'umeboshi.
*Une recette de Valérie Cupillard réalisée avec du jus d'umeboshi, que l'on écrit souvent umebosis en France
*Un lien intéressant (en anglais) avec recettes détox ici
*Sur les propriétés alcalinisantes de l'umeboshi (en anglais):ici
*Laurence Salomon dans son précieux livre Fondre de plaisir (ed. Grancher) que je recommande à tous les aventuriers gourmands de la diététique évoque à plusieurs reprises l'umeboshi qu'elle utilise dans diverses recettes. Elle en intégre par exemple à une purée de noisettes pour assaisonner une salade de carottes.
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Rio dans la brume du matin depuis le quartier de Santa Teresa
Pourquoi ce titre?
Parce qu'à la suite d'une heureuse coïncidence, j'ai pu visiter en version originale de ce que j'avais découvert cet été à la Biennale de Venise (j'en avais parlé sur ce blog ici): Morrinho, une installation qui m'avait emballée. Celle de jeunes de Rio qui avaient reconstitué une favela avec des briques et d'autres matériaux de recup dans les jardins de la Biennale.
A Rio, j'ai pu mieux comprendre toute l'histoire de cette œuvre.
Nelcirlan Oliveira, ( 24 ans aujourd'hui), posant devant son œuvre entretenue avec soin.
Il y a dix ans, Nelcirlan, un garçon de 14 ans et son frère Maiquinho qui débarquent de la campagne sont impressionnés en découvrant les grandes favelas des collines de Rio et ont l'idée d'en construire une en modèle réduit près de là où ils s'installent (Vila Peirera da Silva, une "petite" favela de 2000 personnes, perchée entre les quartiers de Santa Teresa et de Laranjeiras). Au fil des années et avec d'autres copains, ils l'agrandissent. Elle s'étend aujourd'hui sur 300m2 et représente en modèle réduit 22 favelas (mais pas la leur). C'est leur terrain de jeu, perché pleine pente, où ils s'amusent aussi à inventer entre les briques des tranches de vie, simulacre apaisant des violences qu'ils côtoient au jour le jour, en jouant avec des petits personnages et des legos.
Mini favelas dégringolant comme pour de vrai sur les pentes escarpées du morro
Peu à peu cette installation aussi insolite qu'impressionnante a été repérée et il y a eu des expositions au Brésil en 2001, en 2005 à Barcelone, à Paris en 2005 lors de l'année du Brésil en France, etc.. Pour la Biennale, les dix créateurs sont partis un mois à Venise monter leurs briques et leurs jeux.
Au premier plan, les voitures et les legos qui servent aux jeux…
A Rio, j'ai aussi eu la chance de découvrir TV Morrinho, d'irrésistibles mini films d'animation tournés dans ce décor. Ils racontent des histoires désopilantes (du quotidien des favelas) à l'aide de petits personnages et sont projetés par exemple aux gamins de la favela.
Il y a ainsi le conte de la piscine construite par un habitant de Morrinho. Comme tout le monde vient s'y baigner, le bassin déborde et le propriétaire de la piscine décide de faire payer l'entrée… les baigneurs râlent… Un autre habitant construit alors une piscine plus petite et fixe le tarif moitié moins cher … tout le monde se rue chez lui, et il peut alors s'offrir l'entrée… dans la plus grande piscine qu'il a pour lui tout seul. Tout ça avec des petits personnages très stylisés manipulés avec les doigts, le décor et le reste étant en matériaux de récup.
Ce qui est intéressant -et fort utile- c'est que l'ONG Morrinho forme petit à petit des jeunes (malheureusement pour l'instant il n'y a que des garçons) aux techniques de la caméra et qu'ils sont maintenant sollicités pour travailler dans le monde audiovisuel.
J'ai fait cette visite par l'intermédiaire de l'ONG Iko Poran (Tout va bien en guarani) qui permet à des volontaires de s'installer dans des favelas pour y travailler selon leurs compétences (pour des périodes de trois semaines à trois mois).
Contact ici
Pour la visite, on peut également passer directement par l'ONG Morrinho.
Son site ici
Depuis 2004, il existe un petit bed and breakfast, la Pousada Favelinha, installé dans la favela.
Contact: ici
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Quand ma peau boude, j'ai (j'avais) l'habitude de choisir les yeux fermés l'huile de jojoba pour concocter des mélanges minimalistes et calmants. Ce qui ne signifie pas que j'étais toujours satisfaite à 100% du résultat… mais je faisais avec.
Le hasard aidant, j'ai eu récemment entre les mains des échantillons de la marque cosmétique bio les Douces Angevines. Echantillons au parfum exquis et à la texture très fine. Comme les produits de la marque anglaise Spiezia, ils ne sont composés que d'huiles macérées, dopées aux huile essentielles. L'huile pure sur la peau et moi, on n'est pas très copines… j'ai donc un peu hésité avant d'essayer puis je me suis lancée.
Surprise: je n'ai eu aucune réaction de dessèchement (ce qui se passe en général au bout de quelques jours… ) J'ai donc regardé de plus près les compositions et j'ai remarqué (pour les produits essayés, destinés aux peaux sensibles) qu'ils renfermaient peu de jojoba comme j'aurais pu l'imaginer, mais, en base, de l'huile de sésame. Ce qui a fait déclic.
Sésame (sesamum indicum) en fleurs. Photo extraite d'un site horticole quebecois (solanaseeds) qui vend des légumes et plantes rares (dont 200 variétés de tomates… )
Je me suis souvenue de mes lectures en ayurveda. L'huile de sésame est très régulièrement citée pour ses capacités à réchauffer et à apaiser. C'est l'huile doudou par excellence. Celle par exemple qui est recommandée pour nettoyer en douceur oreilles ou narines.
Par ailleurs, les auteurs insistent sur l'importance de choix des huiles selon les doshas, la manière indienne de classer les tempéraments: air (vata), feu (pitta) et eau (kapha).
A chaque dosha son ou ses huiles de prédilection en massage (du corps et /ou du visage)… mais aussi en interne.
Selon quelques sources, les huiles recommandées sont par exemple:
in Ayurvedic beauty care de Melanie Sachs, (Motilal banarsidass publishers, Delhi 1998, première éd. 1995):
-vata (qui correspond à une peau sèche, pour simplifier): sésame, avocat ou ghee (c'est à dire beurre clarifié)
-pitta (peau mixte, vite enflammée): tournesol, carthame, coco
-kapha (peau plutôt grasse, épaisse) amande ou olive
in: La beauté par l'ayurveda du Dr Ernst Schrott et Cynthia Lina Bolen (ed. Marabout, 2003, 1° ed. allemande: 1997):
-vata: sésame, amande douce, jojoba
-pitta: noix de coco, ghee, tournesol
-kapha: sésame, maïs
in: Le livre de l'ayurveda de Judith H. Morrison (ed. Courrier du livre, 1995):
-vata: sésame
-pitta: tournesol, coco
-kapha: limiter les huiles
in Conscious eating de Gabriel Cousens, North atlantic books, 2000, bible de l'alimentation vivante (c'est à dire crue), qui donne notamment des recettes de cuisine selon les dosha:
-vata: sésame
-pitta: coco, olive, tournesol, soja
-kapha: limiter les huiles
Pour les Clergeaud, in: les huiles végétales, ed. Amyris- l'huile de sésame est anti infectieuse, assouplit la peau agit efficacement sur les desquamations et les irritations de la peau.
Elle contient de la sésamine et de la sésamoline, deux puissants anti oxydants ainsi que de la vitamine E, et, ce qui est intéressant en cosmétique, elle est résistante à l'oxydation.
M'inspirant un peu de Fantomette, le démaquillant au nom craquant des Douces Angevines, j'ai donc fabriqué une huile nettoyante très minimaliste que j'utilise sur peau à peine humide.
Huile nettoyante douce au sésame
11,5ml huile de sésame vierge bio (Huiloreine)
2ml macérat de millepertuis dans huile d'olive (Tautropfen)
1,5ml macérat de lavande dans huile de macadamia (cadeau extra, fait maison en Camargue, de Pescalune)
1 goutte d'un cocktail d'huiles essentielles que je mélange à l'avance pour parfumer mes préparations (à base d'ylang, de santal, de girofle, géranium, etc )
Macérat de millepertuis: recommandé pour peaux sèches, gercées.
Macérat de lavande: merveilleux calmant sur les peaux irritées.
L'huile d'olive n'est pas classée vata, mais elle est très cicatrisante et s'accorde bien avec les plantes qui poussent dans le même environnement (ensoleillé) que l'olivier.
L'huile de macadamia est recommandée pour les peaux fragiles.
C'est tout… et c'est doux. Doux.
Liens sur l'huile de sésame
-composition, propriétés, etc. : l'un des sites de Codina
-un article(de saison) intéressant avec des conseils d'hygiène ayurvédique pour l'automne : site de l'indeaparis
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En faisant un gros rangement dans mes placards, je suis tombée sur un flacon d'Olbas oil périmé… Je l'ai converti, dilué dans du vinaigre, en liquide de rinçage pour le linge et je me suis dit que je devrais pouvoir en fabriquer facilement; c'est un produit quasiment magique en voyage.
J'ai découvert l'Olbas oil un jour en avion. J'avais abominablement mal aux oreilles et j'étais en panne de chewing gum (qui aide à la déglutition). J'ai demandé à l'hôtesse de l'air si elle n'avait rien sous la main pour calmer. Elle a sorti une petite bouteille de sa besace personnelle et a versé sur un kleenex quelques gouttes d'un liquide dont l'odeur médicamenteuse balsamique a aussitôt préfiguré un probable soulagement. J'ai commencé à sniffer sagement le mouchoir, et effectivement, mon nez s'est peu à peu peu débouché. C'était ma premiere rencontre avec l'Olbas oil, qui, à ma connaissance n'est pas vendue en France.
Mon vieux flacon, qui a beaucoup servi
J'en connais deux formules:
Celle de la Suisse, terre natale de l'Olbas oil, est la plus simple. Elle renferme des huiles essentielles de menthe poivrée, d'eucalyptus globulus, de cajeput, de gaulthérie, de genièvre et de girofle.
L'autre huile, à la recette à peine plus sophistiquée, s'achète -en Europe- en Grande Bretagne (dans les drugstores Boots notamment). Sa formule, telle qu'elle figure sur la petite bouteille:
Cajeput Oil BPC 18.50%(cajeput), Clove Oil EP 0.10%(girofle) , Eucalyptus Oil EP 35.45%,Juniper berry Oil BPC 2.70% (genièvre), Levomenthol EP 4.10%, Dementholised Mint Oil BP 35.45%(menthe démentholisée), Wintergreen Oil BPC (1949) 3.70%.(gaulthérie)
Sur mon flacon périmé, il ne s'agit pas de levomenthol mais de menthol, le levomenthol est la forme synthétique du menthol.
NB: BPC : British Pharmaceutical Codex (ce qui signifie que l'huile essentielle est conforme à sa définition du codex britannique, il y en a eu plusieurs; 1949, par exemple renvoie au codex de cette date)
BP: British Pharmacopoeia, pharmacopée britannique
EP: sigle signifiant que le produit ou l'ingrédient est à éviter pour les personnes épileptiques.
Avec tout ça, que faire?
La différence entre les deux formules : la note menthe. C'est de la simple menthe poivrée dans la formule suisse, elle est composée de menthe démentholisée +levomenthol ou menthol dans la britannique. J'ai donc utilisé de la menthe poivrée. N'ayant que du menthol en bâton, je lui ai substitué de l'huile essentielle de calament(calamintha nepeta), tonique respiratoire s'il est employé à faibles doses, selon l'Aromathérapie exactement, (ed. Jollois) l'une de mes bibles. J'ai également augmenté la quantité d'huile de girofle, dermocaustique. Mais je ne compte utiliser mon mélange sniffette que pour le respirer et non, comme il est indiqué sur le flacon anglais, pour se frictionner la poitrine en cas de refroidissement ou le dos lors d'une lombalgie (ou alors, je le diluerai beaucoup). J'ai par ailleurs ajouté un peu d'huile essentielle de mastic grec, (pistacia lentiscus) décongestionnant très efficace pour les sinusites et que j'ai déjà testée en inhalation.
L'huile de cajeput indonésienne
J'ai rapporté de Sumatra de l'huile essentielle de cajeput, (melaleuca cajuputii, cousine proche du niaouli, très bon expectorant, l'une des huiles reines de l'hiver) c'était l'occasion de l'inaugurer.
Ce qui donne:
Sniffette pour avion
huiles essentielles, en gouttes:
Cajeput 18
Girofle 1
Eucalyptus globulus 36
Genevrier 4
Menthe poivrée 35
Gaultherie 5
Mastic grec 4
Calament 2
L'odeur est agréable, médicamenteuse mais arrondie par le parfum du mastic. Je l'ai testée en respirant un kleenex imbibé de deux ou trois gouttes (ne pas trop plonger le nez dedans, le contact direct étant plutôt vif… ), ça semble fonctionner. C'est un mélange d'huiles essentielles non diluées. Eviter toute projection dans les yeux, bien se laver les mains si elles touchent le liquide et refermer le flacon avec soin pour éviter les catastrophes au fond d'un sac.
A y regarder de près, les huiles essentielles de l'Olbas oil sont assez proches de celles du baume du Tigre blanc (vendu en France), qui renferme en plus du camphre mais ni genièvre ni gaultherie. Dementholised mint oil BP : 16.0 %, cajeput oil BPC : 13.0 %, Camphor BP : 11,0 %, menthol BP : 8.0 %, clove oil BP : 1.5 %,
Liens (en anglais)
Le site suisse d'Olbas Oil, plus intéressant que le britannique
Wikipédia
Attention à l'utilisation des huiles essentielles si l'on est enceinte, de tempérament allergique, ou pour les enfants.
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"Peux-tu me trouver quelque chose pour mes cheveux secs? "m'a t'on demandé récemment… j'ai gambergé … Je voulais fabriquer de l'efficace, pouvant dompter une épaisse crinière bouclée, mais aussi du voluptueux pour le parfum… J'ai de la chance… en potassant le sujet, j'ai découvert que santal et ylang ylang étaient deux bons amis des chevelures rebelles. J'ai donc construit des formules autour de ces deux notes exotiques et complémentaires, déclinées en hydrolats et en huiles essentielles, et j'ai imaginé trois produits, pour trois usages différents.
En m'inspirant de plusieurs formules tirées du livre: Les huiles végétales des Clergeaud (ed. Amyris), j'ai préparé une huile de soin.
Huile de soin pour cheveux secs à l'argan, à l'ylang et au santal
huiles: argan 26ml, très bon fortifiant des cheveux secs
calophylle 5ml, régénérante, adoucissante
ricin 9ml, bonne pour les phanères qu'elle fortifie et réhydrate
3gtes anti oxydant
Mettre à macérer dans le mélange d'huiles tiédies 2 clous de girofle (antiseptique)+ 1 petit morceau de cannelle (anti bactérien). A mon avis, on pourrait même laisser macérer plus longtemps, les Clergeaud ne conseillant que quelques heures.
Rajouter le lendemain, après filtrage, les huiles essentielles (HE) suivantes:
3 gtes HE de lavande officinale
3gtes HE de géranium bourbon
3gtes HE ylang ylang
1 gte HE santal (santalum album)
Verser quelques gouttes dans le creux des mains pour se masser la racine des cheveux ou pour les lisser légèrement.
D'après la lotion rebouclante, une recette de cette chère Hooly à la chevelure exubérante, et dont le blog dort comme un gros chat… j'ai aussi concocté une brume hydratante.
Brume hydratante bi-phasée pour cheveux secs à l'ylang et au santal
50ml hydrolat de santal
5ml huile de jojoba (riche en insaponifiables, régénérante pour tous cheveux, et à l'odeur particulièrement discrète)
5ml glycérine végétale
2ml aloe concentré
2ml vinaigre à la rose et au buchu (anti inflammatoire)
huiles essentielles:
10gtes ylang ylang
10 gtes santal
5 gtes géranium
10gtes EPP (extrait de pépins de pamplemousse, conservateur léger)
formule complétée à l’eau de source pour atteindre 200ml.
Mettre le tout dans un flacon vaporisateur. Bien secouer avant chaque emploi pour mélanger les deux phases. Vaporiser légèrement sur les cheveux secs pour dompter les boucles.
Le troisième produit, mon préféré pour son parfum réellement divin, est élaboré d'après une formule de Donna Maria trouvée sur son site internet. J'ai gardé les proportions, modifiant le choix des huiles. Elle recommande le babassu, une huile qui fige à température ambiante; je n'en avais pas et lui ai substitué de l'huile de coco macérée avec de la vanille, solide elle aussi et très utilisée en Inde pour lustrer les cheveux. J'ai aussi remplacé l'huile de chanvre, très efficace mais au parfum râpeux prononcé par du jojoba, très neutre au nez. J'ai appellé ce baume un miel car par sa couleur et sa consistance très crèmeuse, il en a vraiment l'apparence. On peut le faire durcir entre deux shampoings en le conservant au froid.
Miel avant shampoing santal-ylang pour cheveux secs
6g huile argan
24g huile jojoba
20g huile carthame
10g huile ricin
30g huile de coco à la vanille (macération maison) tiédie pour la liquéfier
15g cire abeille
15g karité
10gtes d'anti oxydant
huiles essentielles:
45 gtes HE ylang ylang
3gtes HE géranium
5gtes HE santal
2gtes HE néroli
1g HE girofle
Procéder comme un baume en faisant fondre la cire d'abeille avec le karité et l'anti oxydant au bain marie. Puis rajouter les huiles (pas trop froides) hors du feu. Remettre éventuellement au bain marie si ça fige trop vite. Ajouter les huiles essentielles quand le mélange a un peu refroidi.
Donna Maria recommande ce baume en après shampoing, mais il faut alors en utiliser très très peu. Je le préfère en avant, étalé avec parcimonie. J'ai les cheveux un peu secs. Je m'en suis gardé un peu pour le tester. J'en utilise en très petites quantités sur cheveux secs que je peigne ensuite, je laisse poser cinq ou dix minutes puis je lave.
Le choix des huiles essentielles
lavande officinale:cicatrisante
géranium bourbon:anti-infectieux, harmonisant
néroli: parfum exquis et anti anxiogène
girofle: anti infectieux, antiseptique
ylang ylang: tonique et régénérant peau et cheveux.
santal: pour peaux et cheveux secs. Comme un arbre met trente ans à pousser avant qu'on puisse utiliser son écorce, c'est une huile à utiliser avec parcimonie et respect. Pour Michel Sommerard (dans Le chemin des arômes, ed. Médicis) c'est l'antibactérien n°1 de la flore cutanée. Même très diluée, l'huile conserve ses propriétés curatives.
Quelques liens pour les huiles végétales
-en français: le site de la boutique Codina sur les propriétés des huiles végétales et l'autre site qui lui est associé.
le site canadien de Derma nova
-en anglais: explications brèves mais efficaces sur le site d'Aromantic
huiles également détaillées sur oilsbynature
A savoir: en anglais, l'huile de ricin se dit castor oil et l'huile de carthame safflower oil.
huile essentielle d'ylang ylang:ici
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Je prépare souvent des baumes d'avance pour avoir à en offrir. Je prévoyais d'en fabriquer aujourd'hui, mais j'ai découvert que j'étais en rupture de stock d'huile de coco, ma base favorite en raison de la douceur qu'elle donne aux textures.
Je me suis alors souvenue d'une recette que je voulais tester depuis longtemps. Elle vient du site internet de Donna Maria, l'auteur de Making aromatherapy creams and lotions (Storey books), bible des tambouilleuses maison.
Sur ce site très riche, Donna Maria explique le fouettage du beurre de karité, à froid, pendant une demi-heure, sans autre ajout si ce n'est celui d'huiles essentielles pour leur parfum.
Il existe de très nombreuses variations sur les crèmes fouettées à base de karité, mais il est chauffé et fondu avant d'être fouetté et glacé. Dans les recettes à froid, en général, on incorpore des huiles pour "allonger" la sauce si je puis dire.
La technique évoquée par Donna Maria me tentait beaucoup par l'aspect minimaliste du tour de main: on fouette du beurre de karité, un point c'est tout. Par ailleurs, ne pas chauffer est intéressant. On préserve mieux les vitamines (A, E, K et F) du karité, ce qui renforce son efficacité thérapeutique.
J'ai donc démarré au batteur électrique, avec les fouets à mayonnaise, puis essayé ceux destinés à monter les blancs en neige, avant de revenir à mon premier choix, les projections hors du saladier avec les fouets à blancs d'œuf ayant tendance à me transformer en abominable femme des neiges…
Chantilly de karité anti-bobos
-120g beurre de karité non raffiné
-10 gouttes AOX COS (anti oxydant)
-10 gouttes extrait de pépins de pamplemousse (conservateur)
-40 gouttes huile essentielle de lavande d'altitude (cicatrisante, antiseptique)
-10 gouttes huile essentielle de géranium bourbon (cicatrisant, anti- infectieux)
-10 gouttes huile essentielle de camomille du Cap (anti-inflammatoire, apaisante)
Dans un saladier à bords hauts, émietter le karité en morceaux pas trop gros pour faciliter le démarrage. Faire le vide autour du saladier (pour limiter le nettoyage ultérieur… ) et fouetter les morceaux au batteur électrique. On arrive assez vite à les réduire en pâte. Elle va devenir de plus en plus crémeuse. S'arrêter de temps en temps (pour reposer le poignet… et pour prendre le temps de racler les parois du saladier avec une mouvette). Tenir le coup une demi heure…
Puis ajouter les autres ingrédients un par un en fouettant bien après chaque ajout.
En partant d'une matière beige compacte, on obtient une crème qui va se métamorphoser peu à peu en une chantilly immaculée et fort appétissante. Une vraie illusion, car ça reste du gras pur…
Blanc de blanc
Mettre en pots propres. Pour éviter les bulles d'air, bien tasser au fond et le long des parois avec une petite cuillère.
Mon choix d'huiles essentielles douces est dicté par le souci d'avoir un baume multi-usages destiné à apaiser les bobos de peau. Toutes les variations sont possibles, bien sûr.
Recommandation de Donna Maria: ne pas mettre les pots au froid, ce qui casserait la structure du baume.
Liens
Vitamines du karité
Le site de Donna Maria
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