• Divers livres sur la cuisine aux huiles essentielles ont déjà été publiés…  mais jusque là, tous ceux que j'avais feuilletés m'avaient laissée, si je puis dire, sur ma faim, tant ça sentait l'expérimentation à la va -vite. Ô joie et gourmandises… je viens de tomber par hasard sur une petite merveille: Cuisiner avec les huiles essentielles et les eaux florales  d'Emmanuel et Valérie Cupillard. (La plage ed., 2006). Je vous le recommande vivement. Valérie cuisine bio depuis fort longtemps, elle met les mains dans la farine (bio) et sait de quoi elle parle. Elle a déjà publié une bonne douzaine de titres gourmands…


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    Pourquoi ce livre est formidable? Ses recettes sont exquises, mais surtout, il explique les règles de base de l'emploi des HE en cuisine.
     
    1° Pour bien se mélanger au reste des ingrédients, une HE doit s'incorporer à du gras (ça, les touilleuses en cosmétique le savent déjà ) ou à un support sucré (ce qu'on fait quand on dilue une HE dans un peu de miel pour l'ingérer).

    2° Pour ne pas trop dénaturer le goût, le support doit être assez neutre. Donc plutôt du sucre de canne clair que de la mélasse, ou, sous forme liquide, V. Cupillard recommande par exemple le sirop d'agave.

    3° En cuisant, une HE perd ses propriétés (quand on bricole en cosmétique, on évite les températures supérieures à 40°)… mais pas forcement tout son parfum, à condition de quasiment surdoser (notamment avec les agrumes, précise l'auteur). 

    J'ai déjà fait quelques expérimentations que je trouve assez concluantes pour en livrer ici les premiers résultats. Je mets entre parenthèse l'origine des HE que j'ai employées. Il est impératif d'utiliser des HE de bonne qualité, c'est à dire pures, si possible bio et de respecter les dosages. Il s'agit de produits très concentrés.


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    Deux idées simples. On peut imaginer plein de variantes.

    -avec du thé en feuilles: j'ai versé  3 gouttes d'HE de bergamote bio (Drôme Provençale) sur 3 cuillérées à thé de Ceylan. j'ai touillé, glissé le tout dans un papier filtre puis versé l'eau fremissante dessus. J'ai obtenu  un quasi-earl grey: parfum discret, mais présent  en bouche plus qu'au nez.

    -avec de la confiture: 2 gouttes d'HE d'orange sanguine (Héliotropia) dans un pot de confiture d'oranges sanguines de 300g environ, bien touiller. Le parfum est  renforcé sans qu'on devine qu'il s'agit d'une HE. Super.

    Deux recettes, fameuses.

    Muffins aux canneberges et à l'ylang ylang

    Variante, sur une recette de V. Cupillard. Selon elle, l'ylang va bien avec les fruits violets. (Elle a fait ses muffins aux myrtilles, j'ai employé des canneberges -plutôt rouges… - séchées et sucrées, du beurre à la place de la margarine).

    4 gouttes HE ylang ylang (la mienne vient tout droit de Madagascar, achetée sur place)
    120g beurre,
    120g sucre de canne blond,
    3 œufs,
    180g farine de petit épeautre (on peut le faire avec du blé)
    1c à café levure
    50g canneberges séchées et sucrées

    Allumer le four à 210° (therm. 7). Mélanger le sucre, le beurre ramolli coupé en petits morceaux et l'HE dans un saladier.  Ajouter les œufs un à un, en remuant au batteur électrique. Puis la farine, la levure. Les grumeaux ne sont pas importants pour les muffins, il suffit que la pâte soit bien amalgamée au batteur électrique. Ajouter en dernier les canneberges, touiller à la spatule. Remplir des cassettes en papier aux deux-tiers (les miennes étant assez fines, j'en mets deux pour éviter qu'elles ne se déforment trop). Enfourner 20mn environ.
    Pour une palette dans les rouges, j'ai servi ces muffins avec une salade de fraises gariguettes, sucrée au sucre brun. Tout le monde a apprécié, sans deviner le parfum, bien sûr…  assez capiteux, avec des notes chaudes, mais pas ecœurantes. Le lendemain, la force s'est un peu atténuée.

    Cake citron-citron

    Là, je me suis partie d'une recette de Pascale Weeks, (son blog est un péril pour les palais sucrés) tirée de son mini-bouquin publié chez First éditions (2006) : Cookies, muffins & Co. (Je le glisse dans la poche pour le potasser dans le métro…  ). Je l'ai un peu modifiée (moins de sucre et plus de citron pour le glaçage, du lait de soja à la place du lait, du bicarbonate de soude en plus) et  je l'ai corsée avec une HE de citron bio au nez très franc.

    12 gouttes d'HE de citron bio (distillerie Bleu Provence)
    100g de beurre,
    150g sucre de canne blond
    175g farine blanche bio (T65)
    1cuil café levure
    2cuil café bicarbonate de soude
    2 œufs
    1 zeste rapé de citron de Menton bio (si vous en trouvez, c'est le citron le plus parfumé)
    4 cuil à soupe de lait de soja (car j'avais ça sous la main… )
    glaçage: le jus d'un citron et demi, 80g sucre glace (mais non bio)  pour la finesse du mélange. On peut  faire du sucre glace blond en passant le sucre au moulin à café électrique (il suffit de bien nettoyer le moulin en broyant de la mie de pain avant … ).


    Allumer le four thermostat 6 (180°). Mélanger le beurre, le sucre et l'HE. Ajouter le zeste rapé, les œufs, battre au mixeur, incorporer le lait de soja, la farine -mélangée à la levure et au bicarbonate- en trois fois, battre après chaque ajout, et continuer jusqu'à ce que le mélange soit bien lisse (ça peut prendre 3 à 4mn). Verser la pâte dans un moule à cakes, beurré s'il n'est pas anti adhésif. Enfourner pour 35mn (à mon four). Arréter quand la lame d'un couteau plantée dans la partie la plus dodue du cake (au milieu) ressort sèche. Pendant la cuisson, préparer le glaçage en melangeant dans un bol sucre et jus de citron.
    Qaund il est cuit, sortir le cake, le piquer à la fourchette, le tartiner  soigneusement du glaçage. Démouler un quart d'heure après.
    Parfum citronné très long en bouche, on ne sait pas d'où il vient: du zeste, du jus, de l'HE? C'est une véritable déclinaison citron-citron, sur une consistance très moelleuse.
    C'est exquis…


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  • Après la théorie, une page pratique…

     
           

    Pour être franche, je suis inviciblement attirée par les hydrolats… qui me le rendent mollement. Je m'explique. Je suis atteinte de collectionnite, heureusement occasionnelle. En stock: lavande, rose, géranium, menthe poivrée, sarriette, sauge sclarée, camomille romaine, fleur d'oranger, cassis, romarin, verveine, cannelle, genevrier, laurier, un mélange Bois dormant et un autre Clin d'œil (les deux de Biotopes des Montagnes), mélisse, épicea, carotte, et un fond d'encens. On est loin de la simplicité volontaire, d'autant que j'en attends d'autres en ce moment…
     Quand je les utilise pour des préparations pour le corps, ça va (crèmes pour les mains, les pieds, les jambes, ce ne sont pas les pièces détachées qui manquent…). Mais quand je les applique sur le visage, la princesse au petit pois se fâche, c'est au mieux la déception, au pire, la cata.
    Pourtant, dans mon jeune âge (disons il y a plus de vingt cinq ans), j'ai habité deux ans Athènes. Je carburais alors à l'eau de fleur d'oranger (plus un savon doux, je ne sais plus lequel, c'était avant Mr Alep). Aujourd'hui, si je pschitte (quoi que ce soit), c'est dessèchement assuré, ou alors je dois tant noyer le poisson -si je puis dire- dans l'eau minérale, que je me demande si ça sert vraiment à quelque chose. Mais je m'obstine… et surtout, j'essaie de trouver à ma collection d'autres usages…


                                                            

              
         Ce qui marche vraiment-vraiment: 


    -Le mélange dit  "petit paradis", tant je le trouve exquis. A parts égales hydrolats de rose-géranium bourbon-menthe poivrée. J'ajoute souvent quelques gouttes d'HE de géranium bourbon. Qu'est ce que j'en fait? J'en vaporise systématiquement mon baluchon avant tout départ. Pour le parfum… et par superstition -nul n'est parfait- car Lydia Bosson dans son "Aromathérapie énergétique" (ed. Amyris) recommande l'HE de géranium bourbon pour éloigner les casse-pieds…Une HE dopée par son hydrolat: ça devrait le faire… J'en vaporise la maison quand il y a eu pas mal de passage  (pour calmer les ondes, même si elles sont bonnes… ) et je m'en asperge l'été en guise de rafraichissant.
    -La sarriette comme rince-bouche, grand merci Bluetansy de m'avoir passé le tuyau, ça éradique tout bobo. Edit 2010 :  J'utilise aussi l'helichryse en cas de saignement de gencives.
    -Le romarin mélangé à du vinaigre de cidre (lui même corsé d'une macération de plantes diverses) pour me rincer les cheveux… faut juste que j'y pense. Le romarin convient aux cheveux bruns. pour les blondes, préférer la camomille.
    -la fleur d'oranger, à petites doses, une cuillérée à café dans un jus d'oranges maltaises/framboises. Divin.

    -ce qui me tombe sous la main, en vrac dans l'eau du bain, quand je trempote en régressant.
    -un mélange à base de géranium (100ml), camomille romaine(50ml), camomille allemande (45ml) achillée (5ml), corsé de 1g HE géranium, 1g HE helichryse, 1g HE camomille allemande, pour la couperose/rosacée d'un copain -ça marche bien, c'est lui qui le dit-.
    -si quand même, l'hélichryse sur le visage, mais impérativement après un pschitt d'eau minérale, après plein soleil grec sur la figure. Edit 2010:  l'hydrolat de pissenlit en démaquillant me convient très bien. La menthe poivrée en vaporisation est également très agréable, mais plus comme tonique.



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    Dans la mesure où Suzanne Catty est l'une des rares à aborder ce thème, je m'en refère donc à son livre. J'ai remarqué par ailleurs que les quelques sites américains qui donnent le PH de leurs hydrosols le font en référence à S. Catty.
    Les hydrosols au PH le plus bas sont-ils réservés aux peaux grasses à cause de leur astringence? A l'examen de la liste de S. Catty, c'est souvent le cas, mais il ne faut pas oublier les propriétés spécifiques de chacun (hors PH), ce qui explique qu'un hydrolat acide puisse néanmoins convenir à une peau délicate (bon, je sais qu'on peut avoir la peau grasse et délicate)…  à condition de le couper, j'ai envie d'ajouter.

    Parmi les plus acides

    Achillée Millefeuille
    :  (3,6-3,9): anti-bactérien antiseptique, intéressant pour les pbs d'acné, pour stopper le saignement d'une coupure. 
    Camomille romaine (3-3,3): très astringent, à ne pas utiliser sur les peaux sèches explique Catty. A combiner au néroli, bon pour les peaux acnéiques.
    Ciste (2,9-3,1) très astringent aussi, cicatrisant, stoppe les hémorragies.
    Néroli (3,8-4,5) : à la fois très astringent -pour peaux grasses- mais ajoute aussi Catty pour peaux délicates et sensibles, à condition de ne l'utiliser qu'à 20%, en association avec lavande, rose, et/ou géranium.
    Carotte (3,8-4): acide, néanmoins, S. Catty  suggère son emploi pour les peaux abimées, même après un peeling, car il favorise, dit-elle, la croissance cellulaire.
    Immortelle (3,5-3,8): cicatrisant, bon également pour les peaux sensibles, matures on congestionnées, en soins post-opératoires. Avec un PH si acide, à mon avis, mieux vaut couper l'hydrolat.
    Genevrier (3,3-3,6): pour peaux grasses et acnéiques.

    Moins acides
    Bleuet: (4,7-5): merveilleux pour les peaux sèches et dévitalisées, dit-elle, pour raffermir la peau délicate du décolleté. A combiner au géranium  pour  amoindrir les effets d'une atmosphère ou d'un climat très sec (en avion par exemple). Pour les yeux aussi bien sûr.
    Lavande (5,6-5,9): pour tous types de peau. Proche du PH de beaucoup de produits tout faits, on peut donc l'incorporer sans dommage à ces produits, remarque Catty. Elle le conseille aussi pour ôter le maquillage, bien que pour elle, les plus efficaces soient, par ordre décroissant: camomille romaine-3-3,3-, bleuet  4,7-5 et géranium, 4,9-5,2. (donc du plus au moins acide). La lavande est aussi un bon anti-inflammatoire.
    Géranium rosat  (4,9-5,2):  pour tous types de peau, à combiner également aux autres hydrolats. On peut le méler à du miel pour les peaux sèches.
    Menthe poivrée (6,1-6,3): recommandé en tonique du buste (pourtant  peu astringent)
    … comme on fait en France, ajoute S. Catty…

     et à la demande de certaines:
    Rose (4,1-4,4):  PH plus acide que celui d'une peau normale. Propriétés hydratantes, pour peaux normale à sèche, sensible, mature, dévitalisée, recommande S. Catty qui le classe comme "astringent très doux" -opinion que je ne partage pas je l'avoue, je le classerais plutôt comme astringent.

    Je me suis intéressée aux hydrolats qu'on trouve -relativement- facilement. S. Catty en étudie d'autres aussi.

    Quand je rapproche ces commentaires des indications cosmétiques données par Lydia Bosson dans «Hydrolathérapie» (ed. Amirys, 2005), je relève quelques divergences. Voici ses avis  sur les hydrolats pré-cités (je n'indique que ceux où son opinion diverge,  peu ou beaucoup-).

    Camomille romaine: tonique pour peau sensible, sèche irritée.
    Neroli: régénérateur tous types de peau.
    Bleuet: couperose.
    Lavande:
    couperose, peau irritée et chaude. 
    Menthe Poivrée: acné, (plus peaux fatiguées, coups de soleil).
    Rose: astringent et tonifiant pour peaux sèches, apaise rougeurs et couperose.
    (Elle n'étudie pas le géranium).

    Conclusion: même en tenant compte de ces avis, mieux vaut tester aussi par soi même… Personnellement, pour le visage, je coupe toujours en vaporisant d'abord une eau minérale.

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  • Vaporiser des hydrolats pour se rafraichir ou même se soigner, c'est bien. Connaitre leur PH, -c'est à dire savoir s'ils sont acides, neutres ou alcalins- c'est encore mieux. Pourquoi?  Parce que tous n'ont pas le même PH . En cas de peau hypersensible, un hydrolat peut donc faire plus de mal que de bien, s'il est choisi au pif.

    Bref rappel:
    PH neutre: 7.
    Tout ce qui est en dessous est acide, au-dessus basique (ou alcalin, comme on veut)
    Une peau dite normale possède un PH  de 5,2.
    L'eau pure: PH 7
    l'eau de mer: PH8
    le citron: PH 2,4

    C'est en lisant sur la notice d'une creme dermatologique que j'ai à appliquer «ne pas employer de savon acide» que ça a fait tilt. Comme j'utilise des hydrolats pour calmer les irritations, j'ai pensé qu'un hydrolat plus acide que le PH de la peau ne devait pas arranger la situation…
    J'ai alors pensé au livre de Suzanne Catty : «Hydrosols, the next aromatherapy»  (Healing Arts press, 2001). Elle y liste les PH de tous les hydrolats qu'elle étudie. Les hydrolats aux PH les plus acides sont en général ceux qui se  conservent le mieux. Mais, pour le coup, ceux qui m'interessaient , c'étaient les autres, les moins acides.

    Bingo, les deux gagnants sont:
    -l'hydrolat de tilleul (Tilia europaea): 6,3-6,5
    -la menthe poivrée (mentha Piperita): 6,1-6,3

    Bien placés

    santal, blanc (santalum album) 5,9-6
    myrte verte (myrtus communis) 5,7-6
    lavande(lavandula angustifolia) 5,6-5,9
    sauge sclarée (salvia sclarea) 5,5-5,7
    thym linalol (thymus vulgaris CT2) 5,5-5,7

    Parmi les plus acides
     (donc les plus costauds pour la durée de vie, deux années environ s'ils sont conservés dans de bonnes conditions)
    cannelle écorce (cinnamomum zeylanicum ec. ) 3,3
    genièvre (juniperus communis) 3,3-3,6 (selon S. Catty, une exception: il est instable, le bougre)
    helichryse italienne (helichrsum italicum) 3,5-3,8

    Les plus proches du PH de la peau
    thym géraniol (thymus vulgaris CT1) 5-5,2
    géranium rosat (pelargonium Xasperum) 4,9-5,2
     laurier (laurus nobilis) 4,9-5,2
    melisse (melissa officinalis) 4,8-5
    bleuet (centaurea cyanus) 4,7-5
    Donc  à privilégier si on n'a pas de problèmes particuliers.

    Je parle bien des hydrolats et non des huiles essentielles.

    Quant à moi, j'ai pioché menthe poivrée, (que j'ai coupée), et je confirme, ça calme bien




































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  • Princesse au petit pois : titre volé au conte d'Andersen


                                                    
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    Bref rappel des faits.

     Une vraie princesse, mais incognito, toute dégoulinante de pluie, et à l'apparence un peu miteuse sous l'orage frappe à la porte d'un palais pour s'abriter du mauvais temps. La vieille reine ouvre et propose à la créature toute mouillée de dormir au chaud. Elle lui prépare un lit avec vingt matelas plus vingt édredons et glisse discrètement un petit pois dessous la pile. Au matin, la princesse se plaint de ce quelque chose qui lui a mâché le dos et lui a même donné des bleus. La reine remercie le ciel, seules les vraies princesses ont la peau si délicate? elle a trouvé une épouse pour son fils en mal d'amour.

    Petit pois sous le lit. Petit caillou dans le soulier… †out ce qui titille l'ordinaire fait souvent plus de bien que de mal, car l'agacement fait gamberger et relever la tête…  Enfin, je l'espère…

    Petit pois vert: blog vert aussi…

    Pour le reste, on verra bien…

    Venezia

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