•  

     

     

    Parfois malheur est bon. J'ai pu tester cet été pour apaiser des bobos quelques préparations emportées au cas où… ou préparées sur place.

     

     


     

    P1220426.jpgLes ruchers sont omniprésents à Fourni. Au premier plan, des buissons de thym

     

     

    Piqûre d'abeille

     

    Pour ceux et celles qui ont suivi les épisodes précédents, une brume parfumée pour les cheveux  a emballé une abeille qui me l'a fait savoir. Résultat: piqûre dans le cou avec un  dard laissé en souvenir. L'abeille a continué ses attaques après la piqûre, elle n'est pas morte sur le champ. Théoriquement, privée de dard, une abeille succombe mais pas toujours tout de suite semble-t-il, je peux en témoigner.  

     

    J'avais sous la main un tube de granules homéopathiques (apis 5CH) j'ai pris cinq tout de suite. J'avais aussi avec moi la lotion post -mosquitos version 2011, que j'ai pulvérisée toutes les trois ou quatre minutes, ce qui a limité l'nflammation (j'ai un terrain allergique). Le cou était enflé et très douloureux, mais  c'était supportable.

     

    J'ai continué de prendre des granules les jours suivants, en négligeant le reste. Résultat: une belle enflure douloureuse. Voulant économiser ma lotion car je comptais laisser ce qui restait à une amie athénienne, je suis donc passée à des produits du commerce à base d'HE que l'on m'avait donnés : très efficaces, mais le dosage d'HE m'a irrité la peau.

     

    J'ai alors sorti une arme magique, très simple à préparer et que je recommande à tout le monde: la lotion minimaliste à l'aloes.

     

    Depuis que j'ai découvert le jus d'aloes bio en ampoules, j'en fais grand usage. 


     

    P1220679.jpgUn fond de lotion

     

    Lotion minimaliste et apaisante au jus d'aloes

     

    -une ampoule de jus d'aloes bio (Superdiet, chaque ampoule renferme 15ml de jus, soit environ 12g)


    -3gouttes d'extrait CO2 de matricaire dilués dans 15 gouttes de solubol 

     

    -1 goutte de geogard (conservateur)


    -3 gouttes d'EPP (extrait de pépins de pamplemousse) (facultatif, action antiseptique)


    -1gouttes d'élixir d'hématite (aide à la cicatrisation, facultatif)

     

    Au début de mes essais, je conservais uniquement avec de l'EPP, mais c'était insuffisant. J'ai gardé l'EPP pour son action antiseptique mais ajouté 1 goutte de geogard pour une ampoule.Je multiplie les doses quand je prépare à l'avance un petit flacon avec deux ou trois ampoules.

     

     C'est une solution très fluide, très calmante sur les eczémas, les irritations cutanées voire les coups de soleil. Elle sèche vite, à la différence du gel d'aloes qui peut favoriser  l'irritation par macération surtout en été.  

     

    P1220609.jpgUne belle de Fourni… on évite de cueillir là où elle broute (au premier plan à gauche, des buissons de thym)

     

    Extinction de voix 

     

    … la rançon d'une clim qui arrive droit sur le lit…


    Deux remèdes préparés sur place. 

     

    Une macération de fleurs de thym dans de l'alcool de raisin (tsipouro) préparée quelques jours avant pour la rapporter en France et que j'ai pu aussitôt tester à raison de quatre à cinq cuillérées à café par jour dans un verre d'eau, en couplant avec la même dose de teinture de baies de sureau (que j'emporte partout avec moi en voyage).


    J'ai renforcé l'effet par un massage de la gorge avec de l'huile d'olive au thym.

    Le lendemain, c'était fini.

     

    Abcès sur une gencive de mon cueilleur de thym préféré

     

    Un soupçon d'HE de tea tree appliquée pure avec un coton-tige matin et soir sur l'abcès et des gargarismes avec une cuillérée à café diluée dans un verre d'eau de la préparation suivante:  fleurs de thym fraîches macérées quelques heures au soleil dans de l'ouzo (je n'avais pas encore mis la main sur le tsipouro… et l'anis a traditionnellement la réputation de calmer les maux de dents)

     

    Abcès disparu en quelques jours.


     

    P1220681.jpgL'alcoolature de thym est conditionnée dans une petite bouteille d'ouzo… L'huile semble trouble car elle sort du frigo.

     

    Alcoolature de thym

     

    Remplir directement un petit flacon à goulot large ou un petit bocal de fleurs fraiches de thym. Moins on manipule les fleurs, plus elles conservent leurs principes actifs.Recouvrir entièrement d'alcool (le tsipouro titre dans les 37-38°) on peut utiliser de l'alcool à 40°

    Surveiller l'évolution et arréter dès que les fleurs ont perdu leurs couleurs (deux ou trois jours suffisent). Filtrer et conditionner en flacon propre. Eventuellement, s'il y a un dépot, retransvaser dans un nouveau flacon le lendemain. Le liquide obtenu doit être limpide.

     

    A utiliser diluée dans un verre d'eau, par voie interne ou en gargarisme.


     

    P1220684.jpgVue depuis le goulot, on voit mieux la limpidité du macérat huileux

     

    Macérat huileux de thym

     

    Remplir un flacon à goulot large ou un petit bocal de fleurs de thym fraiches et recouvrir d'huile d'olive. Exposer quelques heures au soleil pour dynamiser puis placer deux ou trois heures dans un bain marie pas trop chaud. L'odeur du thym doit dominer celle de l'huile d'olive.

    Filtrer. Laisser reposer une nuit si possible et verser dans un flacon propre. Les fleurs fraîches renfermant plus d'eau que les sèches, la décantation permet d'éliminer d'éventuels dépots aqueux.  On peut ajouter de la vitamine E si on en a sous la main ce qui n'était pas mon cas. Je garde les macérats huileux au froid.

     

    A utiliser pure ou mélangée en massages pour les douleurs rhumatismales, articulaires, les refroidissements, etc.


    24 commentaires
  • Jouer avec les couleurs des végétaux pour teinter les savons, on essaie sans cesse, souvent avec des résultats surprise. Ne pouvant savonner en Grèce, je me suis amusée à tester sur un beau coton blanc que j'ai eu la chance de pouvoir trouver sur place.

     

     

     Pour mes essais, j'ai taillé une série de bandes. Par la suite j'en ai transformé certaines en pochettes avec les moyens du bord; j'en ai gardé d'autres pour de futurs oreillers de rêves, car les teintes obtenues sont très douces et me semblent bien convenir à cet usage.

     

    Il s'agit vraiment de tentatives expérimentales, je souhaite juste montrer qu'il suffit de peu pour s'amuser et ouvrir de nouvelles portes.  

     

    Je sais bien que mieux vaut "mordancer" un tissu (le préparer en le faisant tremper dans un liquide qui décape, on utilise souvent l'alun) pour mieux fixer les couleurs, mais je voulais voir ce que ça pouvait donner sans.

     

    Bien rincer le tissu à l'eau bouillante. Mieux vaut même le faire tremper une nuit, ce que j'ai découvert à mon retour quand j'ai eu accès plus facilement à internet…

     

    Préparer son bain de teinture en faisant bouillir les plantes sélectionnées. Si elles renferment du tanin, la couleur a des chances de mieux prendre.Il faut obtenir un liquide aux couleurs très concentrées. Filtrer. J'ai systématiquement ajouté un peu de sel dans ce liquide. Tremper le tissu dedans et laisser bouilloter jusqu'à atteindre la teinte désirée. 

     

    J'ai décidé de pratiquer du tie and dye par la même occasion. J'ai utilisé du fil dentaire, très solide, qui permet de ficeler solidement le tissu (j'en emporte toujours en voyage, je m'en sers pour tout ou presque: réparer un sac, comme alternative à un cadenas pour fermer une valise, pour lier les fagots de plantes etc… ).


    J'ai vu réaliser du tie and dye  en Inde. Il suffit de ficeler le tissu en le plissant au préalable par exemple. Si la ligature est bien  serrée, la teinture de pénètre pas. Ensuite, on défait et on admire.

     

    P1220480.jpgessai hibiscus

     

    J'ai fait bouillir le tisssu ligoté de un quart d'heure à une heure, en arrétant après avoir jugé de la couleur obtenue.

     

    Rincer et faire sécher la pièce de tissu.

     

     

    Mes essais

     

    P1220667.jpg

    La pochette du dessus est teinte avec le mélange thé-sauge. Celle juste en dessous avec de l'hibiscus. 

     

    thé noir (riche en tanin)+feuilles de sauge : vieux rose. C'est l'essai le plus concluant.


     

    P1220622.jpgL'eucalyptus de Fourni (je ne sais pas s'il y en a d'autres, c'est le seul que j'avais repéré). Peut être un camaldulensis comme en Crète, voir ici


    P1220669.jpgteinture thé +eucalyptus

     

    feuilles d'eucalyptus+ thé noir: rose- vert avec des nuances marrons

     

    P1220624.jpgMyrte

     

    P1220672.jpgPliage géométrique

     

    P1220666.jpg

    Quand on serre très fortement, le tracé du fil de ligature apparait bien, d'où l'intéret d' un fil solide

     

    myrte ou bruyère, puis les deux à la fois: jaune si pâle que j'ai rajouté du thé, j'ai obtenu… du rose thé


    fleurs d'hibiscus: rose très pâle

     

    P1220665.jpgL'hibiscus est la troisième pochette en partant de la gauche. J'ai ajouté un petit coquillage ou un morceau de corail blanc (1°pochette) ramassé à Fourni. Le lien gris est découpé… dans un vieux tee shirt que j'avais emporté pour dormir (biais d'encolure). Cousu main sur place… et repassé à Paris.

     

     

     

    Liens

     

    ici pour des explications simples et utiles en anglais


    Ici , (le lien est déjà dans mes  blogs chouchous) pour de merveilleuses réalisations avec une série de plantes listée sur la page d'accueil

     

    Ici, un autre blog encore (découvert grâce au blog précédent) et avec des créations sur soie notamment.


    20 commentaires
  • http://mamidoo.free.fr/html/gifs/animaux/insectes/abeille_45.gifUne brume dont le parfum a rendue folle une abeille qui m'a attaquée jusqu'à me piquer (dans le cou), grisée par l'odeur. Je me suis donc abstenue d'en vaporiser en vacances et j'ai attendu mon retour à Paris. Dommage, car elle donne une légère tenue aux cheveux, les fait briller, les hydrate, les nourrit … et effectivement, son odeur est délicieuse…

     

    Je me suis inspirée de ma formule de lotion corporelle lactée et parfumée, très légère,  et j'ai rajouté de la gomme guar conditionnante pour l'effet anti statique et la tenue. Il y a un soupçon de phase huileuse car j'ai les cheveux secs, et des ingrédients pour nourrir et hydrater: aloes, hydro glycériné et céramides, de la camomille en He et en hydrolat pour son action sur la blondeur, de l'ylang tonifiant, également en He et en hydrolat.


    La rose est là surtout pour son parfum et sa puissance énergétique, mais son hydrolat, astringent, a aussi une action antiseptique. Quant à l'HG de violette, son nom seul me fait déjà rêver…

     

    http://safran2b.pagesperso-orange.fr/SmiliesKaos/pompom-jaune.gifBrume d’été pour cheveux clairs au wusulan

     

    Pour 100g env;

     

    Fouetter  17g d'eau (j'ai pris de l'eau de glacier) avec  0,5g à peine de gomme guar conditionnante, Garder à part.

     

    Dans un bécher stérilisé, verser:

    en gtes:

    7 gtes HE camomille  matricaire

    6 gtes HE camomille du Cap

    3 gtes HE ylang

    2 gtes HE girofle


    Puis dans l’ordre, à respecter impérativement pour eviter le déphasage, et en touillant fort après chaque ajout:  

    7g  ricinion

    4g huile de  sapote

    5g huile  parfumée au wusulan (voir ici)

    10g HG de violette dans rose (merci Michèle)

    4g teinture maison de roses de Roscoff à l’absolue de rose

    10g jus d' aloes bio (en ampoule)

    20g   hydrolat de camomille romaine

    15g  hydrolat de rose de Damas

    4 g hydrolat d‘ylang

    3g D panthenol

    1g ceramides

    0,5g conservateur (geogard)

    2gtes elixir de dauphin

     

    Rajouter en dernier le mélange eau+gomme. Touiller.

     

    P1220678.jpgformat voyage

     

    On obtient un liquide blanc lacté à conditionner en vaporisateur. Le parfum tient très bien

     

     

    L'huile de sapote, outre ses propriétés reconnues pour les cheveux (apaise les cuirs chevelus sensibles, tonifie, etc.  Elle est riche en omégas 9) possède un parfum d'amande très doux.

     

    http://safran2b.pagesperso-orange.fr/SmiliesKaos/pompom-jaune.gif

    Pour limiter l'excès de décoloration au soleil des cheveux, je cumule


    -shampoing  solide pour cheveux blonds (recette ici) ,


    -rinçage au vinaigre macéré aux plantes (avec curcuma, safran et camomille pour la blondeur, plus sauge, lavande, menthe poivrée, rose pour tonifier, ecorces de bergamote bio pour la brillance, dans du vinaigre d'alcool bio avec un peu de saké  pour une meilleure conservation), gélifié ou non selon le temps dont je dispose pour préparer (le départ en vacances fut une course contre la montre… je me suis contentée d'emporter un peu de vinaigre)

     

    -et cette brume.

     


     


     


     


     


    16 commentaires
  •  

     

    Au fil des années et des expériences, j'ai peaufiné les techniques.

     


     

    Cette année à Fourni, j'ai ramassé du thym, du ciste, de l'origan, de la sauge, du jasmin, du myrte, des fleurs d'hibiscus, de la bruyère, des feuilles d'eucalyptus, des graines de belles de nuit … et des citrons.

     

    Les hibiscus, la bruyère, l'eucalyptus, le myrte (et un peu de sauge) m'ont servi dans les expériences de teinture végétale, j'en reparlerai. 

     

    P1220434.jpgle thym éxubérant

     

     Fleurs de thym

     

    Enormes cette année, elles ressemblaient à des pompons violets.`


    Je repère les buissons qui attirent le plus les abeilles, signe de maturité, et je ne prélève que les fleurs, d'un coup d'ongle. J'essaie de ne pas tout prendre sur un seul pied, pas trop difficile, Fourni croûle sous le thym. Nous ne récoltons que ce dont nous avons besoin pour l'année et pour en offrir aux amateurs.

    Je glisse aussi des fleurs fraiches directement dans des petites bouteilles pour préparer ensuite  teinture et  macérat huileux.


     

    Ça bourdonne sec, mais je ne me fais pas piquer, -sauf une fois cette année car j'ai fait la bétise de me parfumer les cheveux!- en général, je ne porte aucun parfum à cette occasion, et m'habille en clair.

    Pour éviter toute fermentation, nous glissons au fur et à mesure la récolte dans des poches en papier kraft recyclées d'achats de fruits et légumes bio, je les apporte de France car sur l'ile, tout est vendu dans des sacs plastique! Sauf les œufs de ferme (que j'achetais par quatre seulement pour récupérer plus de sachets !) et les tiropitas, feuilletés au fromage,  mais ils graissent très vite l'emballage.

     

    De retour à la chambre, j'étale la cueillette sur du papier; cette année, j'ai utilisé des petites serviettes de papier blanc. Je sépare au maximum les fleurs pour qu'elles sèchent plus vite; compter trois à quatre jours pour le thym environ. Ensuite, je range dans des sacs en papier ou mieux, des enveloppes en papier kraft en indiquant les lieux de cueillette car les parfums diffèrent.

     

    Les fleurs séchées (conservées à l'abri de la lumière dans des boites en métal style boite à thé) s'utilisent émiettées sur des salades et sinon, elles s'ajoutent en fin de cuisson. Pour un usage thérapeutique, je préfère l'huile ou la teinture de thym, très costauds.  


    Il s'agit du thymus capitatus, présent partout en Grèce (voir ici une description faite par des distillateurs en Crète).

     

    Origan

     

    Pour qu'il soit odorant, il faut le ramasser encore fleuri; c'est la première chose que j'essaie de faire en arrivant, car je débarque toujours sur l'ile en fin de floraison. Je connais deux ou trois coins. Je ne prélève que les ombelles fleuries, quand elles ont encore au moins un léger reflet bleu. En cuisine, je  trouve le parfum plus fin, moins virulent que celui du thym. On en met sur la feta par exemple, dans les court bouillons, sur une ratatouille.

    Comme le thym, il faut l'ajouter en toute fin de cuisson. 


     

    P1220463.jpgOpération séchage. En haut le thym, en bas de g à d; les fagots de ciste, de sauge, à droite les fleurs de jasmin étalées soigneusement

     

    Sauge

     

    Son odeur âcre incarne la beauté sauvage des îles grecques. Je la ramasse sur les buissons où les feuilles sont encore bien vertes, je coupe les branches que je peux sectionner facilement à la main. Ensuite, je les réunis par cinq ou six, puis je commence à peine à faire sécher (un jour suffit), avant de ficeler chaque fagot et de les ranger dans un tiroir regroupés et roulés dans du papier. La sauge sèche très bien ainsi en blanchissant et en se veloutant; les rameaux réunis au préalable sont plus faciles à transporter… et à offrir.


    C'et une salvia triloba (sous-espèce de la salvia fruticosa). Voir ici, en anglais, un bel article sur cette sauge, rédigé par des distillateurs installés à Amorgos, île cycladique magnifique (où je rève de retourner après avoir découvert l'existence de ces producteurs!).

     

    P1220612.jpg

    Buisson de ciste avec toutes les cupules fanées à ôter après la cueillette…

     

    Ciste

     

    Ma technique: je tâte les buissons, et m'arrète aux plus collants, signe de présence de résine. En général, leur feuillage est d'un vert assez prononcé, et il reste les pédoncules secs et fanés des fleurs disparues. J'essaie de faire ça en plein soleil (disons même en plein cagnard… ) au moment  de la plus forte  exsudation.

    Je cueille des petits rameaux que je nettoie tout de suite aux ciseaux en ôtant le bois mort, tout ce qui est desséché et je lie  six ou sept branchettes à la fois.Je laisse sécher quelques jours avant de ranger dans du papier.


    J'ai vérifié l'incroyable puissance hémostatique du ciste cette année après avoir confondu le gras d'un de mes doigts avec une branchette, je me suis vraiment entaillé avec les ciseaux. Je râlais sec car j'imaginais devoir interrompre le nettoyage du ciste. Mais comme je manipulais les plantes, j'ai vu quasiment la plaie se refermer sous mes yeux et le sang arréter de couler; j'ai pu continuer sans souci.

     

    Edit ajouté après la lecture d'un commentaire

     

    Le ciste que je ramasse n'est pas celui (cistus ladaniferus) utilisé pour l'extraction de l'HE ou la récolte de sa résine, le labdanum. Le ciste de Fourni (probablement un cistus parviflorus) aux feuilles arrondies produit des petites fleurs roses. Celles du ladanifère sont blanches et les feuilles plus lancéolées. Néanmoins le ciste de Fourni dégage ce parfum résineux si caractéristique, secrète lui aussi de la résine.… et il est puissamment hémostatique.   

     

     

    P1220457.jpgMes deux jasmins préférés…

     

    Jasmin

     

    Une école de patience. J'ai fait le tour des jasmins du village, en sentant les fleurs pour repérer les plus odorantes et pas trop exposées aux regards (même si je ne cueille que ce qui dépasse dans la rue). Je ramasse juste ce qu'il faut pour une macération et  cette année, un surplus à faire sécher. Pour la teinture, j'ai changé six fois les fleurs, j'ai arrété quand j'ai trouvé que ça "saturait". J'ai fait sécher le reste des fleurs en les étalant soigneusement pour qu'elles ne se touchent pas (ce qui signifie peu à la fois en raison de l'exiguité de la surface de séchage que j'avais à disposition) et j'ai été ravie de découvrir qu'elles conservaient quasiment leur couleur et beaucoup de parfum. alors  que celles que j'ai pu trouver à acheter n'ont jamais eu cette qualité.

     

    Néanmoins, j'ai récolté une variété aux pétales assez fermes (j'en avais déjà parlé ici l'an dernier).  Ayant fait sécher une ou deux fleurs d'une autre variété plus molle juste pour voir (de toutes façons, c'était un jasmin impossible, placé sous le regard quasi permanent d'une rangée de commères papotant sur leurs chaises à l'heure de mes cueillettes), il m'a semblé que plus fragiles, elles s'oxydaient plus.

     

    La moitié du sac de voyage sera occupée par ces moissons, même si elles restent modestes pour ne pas gaspiller des végétaux pour rien.

     



    26 commentaires
  •  

    P1220550.jpg

     

     

     

    Quatrième séjour à Fourni, merveilleuse île grecque située entre Icaria et Samos

     

     

     

    Au programme

     


     

    Contemplation des paysages


    P1220441.jpgUn résumé de l'île: les baies découpées, la garrigue, les petites routes qui piquent vers la mer, et au milieu  deux taches blanches, les silhouettes des apiculteurs vérifiant l'avancée de la production de miel de thym


     

    Ramassage de ciste, sauge, citrons… 

     

    P1220458.jpgLe village abrite une multitude de jardins qui croûlent de citrons… souvent trop hauts sur les branches qui dépassent des murs de clotures…

     

    … Macérations diverses (mais j'avais vu juste pour l'alcool, j'ai dû passer au tsipouro, la gnole locale, que j'ai réussi à trouver brute, non parfumée à l'anis)

     

    … Tests in vivo des recettes anti bobo de l'été (une abeille est tombée amoureuse de ma lotion parfumée pour les cheveux et me l'a fait savoir)

     

    … Un peu de cuisine avec les produits locaux

     

    P1220477.jpgune magnifique dorade rose dans son court bouillon démarré à froid


     

    Essais de teintures végétales 


    P1220481-copie-1.jpgJ'ai testé diverses plantes ramassées sur place sur du coton blanc avec la technique du tie and dye


     

    Baignades dans une eau plutôt fraîche cette année


    P1220594.jpgCrépuscule sur le port de Fourni, où l'eau est si claire qu'on s'y baigne; en face,  l'île de Thymaina.

     

     


     

    Des lectures enchantées

     

    Je conseille à tout le monde la lecture du Musée de l'Innocence du turc Orhan Pamuk (chez Gallimard), l'histoire d'un amour impossible (et pourtant, si il aurait pu l'être)  dans l'Istanbul des années soixante dix : finesse psychologique virtuose, analyse sociale sans concession mais sans donner de leçon, atmosphère merveilleuse (on y est, dans les yalis, ces demeures en bois au bord du Bosphore ou alors dans les cinés en plein air, les cafés bohèmes… ). Ça parle d'amour fou, du bonheur dans le malheur, de la mémoire, des femmes qui essaient de s'émanciper et trébuchent souvent. Un grand bonheur de lecture.

    J'avais  déjà adoré Neige du même auteur, qui lui avait valu le Nobel.  


    (ici, un article des Inrocks)

     

     


     

    Et même des tête à tête avec la lune


    P1220658.jpg


     



    26 commentaires
  •  

     

    … en mode vacances jusqu'au 17 juillet

     

     

     

    Portez vous bien

     

     


     http://mamidoo.free.fr/html/gifs/nature/temps/soleil/soleil_49.gifhttp://mamidoo.free.fr/html/gifs/nature/temps/soleil/soleil_49.gif


    14 commentaires
  •  

    Vu d'en haut et de loin, c'est violet pâle… 

     

     P1220309.jpg

    Champs de lavandin, tôt le matin depuis une montgolfière (on en aperçoit une en contrebas)


     

    P1220321.jpgToujours vu depuis une montgolfière, mais plus bas…

     

     

     

    P1220324.jpgEncore plus bas… (près du village d'Ongles)

     

     

    De plus près les couleurs s'intensifient

     

    P1220411.jpgPlateau de Valensole

     


     

     

    Peu de temps avant son complet épanouissement où les fleurs vont tirer vers le gris, le lavandin affiche les teintes les plus intenses. C'est l'une des plantes reines de Haute-Provence, où il est maintenant exploité et distillé de façon industrielle. 

     

    Sur le plateau de Valensole, il y a au moins un distillateur, 

     

     


    P1220422.jpg

    Richard Gradian, le distillateur à l'ancienne

     

     

    (et peut être plus d'un, mais je n'ai pas l'information) qui travaille encore à l'ancienne. C'est à dire qu"il laisse sécher les gerbes coupées, sur place entre les rangs, pendant trois ou quatre jours avant de les enfourner dans l''alambic.


     

    P1220424.jpgLa distillation 2011 n'a pas encore commencé. Le distillateur a gardé des gerbes séches de l'an dernier pour alimenter les premiers feux

     

     

    Après la distillation, les gerbes qui ont donné leurs parfums sont récupérées et serviront de combustible pour la distillation suivante. Chaque distillation dure une heure environ avec  5000l d'eau pour 700 à 800 gerbes de 3kg environ. L'hydrolat n'est pas récupéré. L'HE est mise en bouteille et vendue souvent au fur et à mesure après les distillations. (Je n'ai pas pu hélàs en acheter. La boutique était dans le village même et le temps manquait cruellement…)

     

    Aujourd'hui, en revanche, quand ils sont exploités à grande échelle, les lavandins frais coupés sont livrés en camion, balancés direct dans les alambics. L'He et le parfum obtenus sont bien moins intéressants.


    12 commentaires
  •  

     

    J'avais promis un savon au vétiver; je le voulais brut de brut… mais je n'ai pas resisté à l'agrémenter d'un papillon que je souhaitais bleu… et qui a fini par l'être… ouf, je n'y croyais plus…

     

    http://mamidoo.free.fr/html/gifs/animaux/papillons/anipapillon03.gifJ'avais en main de la très belle argile bleue très pâle, que je voulais tester bravement dans un savon, sans trop savoir quelle teinte viendrait. J'ai pensé: avec du bleu, des éclats verts de savons précédents … parfait pour un savon au vétiver.


     

     

    P1220239.jpgargile bleue+eau=rose mauve

     

    Sauf que: dès que j'ai dilué un peu de cette argile avec de l'eau déminéralisée, le mélange a  viré au rose-parme presque fluo… Ouille… j'ai donc vite rangé mes copeaux verts et sorti les roses pour rester dans la nuance, pestant d'avoir à faire un savon rose pour du veti-vert.

    Poussée par le démon de la curiosité qui ne me quitte guère, j'ai ajouté une pointe de couteau d'argile bleue dans la pâte…


     

    P1220243.jpgtoujours du rose…

     

    Pour le papillon, j'avais trouvé des petits élastiques bracelets en silicone (j'ai décou-vert l'idée ici sur le blog délicieux d'un garçon fou de savons… ). J'ai choisi de poser l'élastique sur la pate coulée et à peine solidifiée pour pouvoir colorer l'intérieur au pinceau avec l'argile bleue diluée. 

     

    J'ai préparé un savon surgraissé à 20% car la pâte très grasse se démoule très facilement du plexi. Ne pas craindre de voir de la graisse perler au démoulage, elle sera réabsorbée dans les jours qui suivent.

     

    Huiles

     

    480g coco

    60g beurre de cacao

    60 g sésame bio desodorisée

    une pincée d’argile bleu ciel dans les huiles

    1g extrait CO2 romarin (également pour renforcer le parfum très herbacé des HE choisies)

     

    Soude pour un surgraissage à 20 environ

    eau 220 (déminéralisée+de glacier)


     mélange vers 39-40°

     

    A la trace assez épaisse pour que les copeaux ne coulent pas au fond:


    -copeaux de savon rose brique dispersés au fur et à mesure


     -Parfum

    28g HE vetiver

    2g HE sauge sclarée comme fixatif 


    -une belle cuil à soupe de crème fraîche


     

    P1220246Ça chauffe dur  … et dire qu'on appelle ça la phase de gel

     

    J'ai posé sur le dessus trois bracelets en silicone et j'ai peint à l’intérieur. Quelques heures plus tard, j'ai assisté à la plus belle phase de gel que j'ai jamais pu observer  depuis que je fais des savons. La teinte était presque rouge, mes dessins à l'argile se confondant avec la couleur de la pâte.

     

    J'ai coupé des blocs (le destinataire veut des "gros savons") un peu de traviole d'ailleurs et débité une partie en tranches.

     

    J'ai posé le tout sur un plateau dans mon bureau qui depuis embaume le vétiver. Et pendant quelques jours, ayant plein de trucs à faire, je n'ai plus regardé.

    Immense surprise cet après midi. J'ai découvert que l'argile des dessins… était redevenue bleue.

     

    P1220255.jpgAbracadabra, les papillons sont bleus…


    http://mamidoo.free.fr/html/gifs/animaux/papillons/anipapillon03.gifLa pâte qui sent très bon reste plutôt beige, par endroits presque translucide, et surtout très roots… malgré les papillons et la fleur bleus.

     


    26 commentaires

  •   

    Suite et fin…  J'avais déjà évoqué l'extraction de l'absolue que j'avais découverte lors d'une visite à Grasse, voir ici. J'avais fait des photos car c'était spectaculaire. En Turquie, la quantité traitée est plus grande, le matériel, plus volumineux, ne laisse pas découvrir le moindre pétale. J'ai donc rangé mon appareil.

     


     

    P1220105.jpgOn aère les roses pour mieux les sécher avant de les utiliser

     

    La méthode est identique. On mélange des roses très fraichement cueillies, sans trace d'humidité avec de l'hexane, un hydrocarbure.

       

    Pourquoi l'hexane, solvant délicat à manipuler car très volatil et très inflammable (on éteint sa cigarette, SVP) et pas un autre produit?


     L'hexane, disent les pro, extrait assez de molécules pour qu'on puisse s''approcher du parfum d'une rose, plus que ne le permet une distillation à la vapeur d'eau. C'est pour cette raison d'ailleurs que l'absolue sent plus la rose que l'HE.


    En Turquie, on compte 500kg de pétales pour 2000l de solvant avec lequel on va laver trois fois les fleurs. On distille 90% de cet hexane et on concentre le reste sous vide, ce qui permet d'obtenir la concrète, mélange pâteux de cire et d'absolue, que l'on va purifier de l'hexane restant.   

     

    Etape finale:  extraire l'absolue de la concrète. On la distille avec de l'alcool à 95 puis on refroidit très fort, on filtre et on redistille pour éliminer l'alcool résiduel. On obtient 600g d'absolue pour 1 kg de concrète, le reste est la cire florale de rose. L'absolue est un produit plus fragile que l'HE. J'ai  appris que mieux valait la garder au froid.


    Son parfum très net, sans fioriture, correspond à l'idée que l'on se fait de l'odeur d'une rose.


     

    P1220119-copie-2.jpg

    L'absolue, sombre, l'huile essentielle  très pâle, et au premier plan, un petit pot de concrète

     

     

    Il faut 400kg de pétales pour obtenir un kilo de concrète et donc 600g d'absolue, bien moins que pour obtenir la même quantité d'HE. L'absolue de rose de Damas est un peu moins coûteuse que l'huile essentielle, même si l'hexane et les différentes manipulations ont un coût. De même que l'on recycle l'eau de rose des distillations, on réutilise l'hexane pour des extractions ultérieures.


    Le mot absolue (ou absolu, on trouve les deux orthographes) vient de l'expression "essence absolue" soulignant une caractéristique du produit: il se dissout complètement dans de l'alcool éthylique.

     

     

    Des liens


    Sur le procédé: ici


    Sur les solvants: article de vulgarisation très clair ici


    18 commentaires
  •  

     

    on distille les pétales à la vapeur d'eau en deux temps pour obtenir l'huile essentielle.

     

    P1220108.jpgAlambic de cuivre à l'ancienne, il ne sert plus.

     

      Il existerait encore un ou deux vieux paysans distillant les roses à l'ancienne, dans un petit alambic de cuivre. Comme j'ai eu la grande chance de rencontrer par hasard sur place un érudit en  matière de distillation, je ne me  suis pas privée de le bombarder de questions.

     

     

    La distillation à l'ancienne, telle qu'on la pratiquait jusque dans les années 60.

     

    On verse dans un alambic de cuivre de l'eau de source et des roses fraîches (15kg de fleurs pour 45kg d'eau) et on chauffe au bois. La vapeur dégagée est condensée et recueillie; dès qu'on a distillé 8kg d'eau, ce qui prend environ trois heures, on arrète de façon à pouvoir rincer plus facilement la cuve de ses pétales.On recueille 20% d'huile essentielle, à ce stade, un liquide un peu épais et foncé. 

     

    Puis on redistille l'eau chargée de molécules odorantes, trois heures à nouveau, pour  extraire le reste d'huile essentielle, un liquide bien plus pâle et fluide. On assemble les deux extractions successives au final.

     


    Aujourd'hui

     

    P1220111.jpgUne partie de l'appareil à distiller au premier plan et au fond, la provision fraiche de roses

     

    Le processus reste le même, mais les appareils ont changé. Ils sont bien plus volumineux et  fabriqués en acier. On utilise 1300kg d'eau pour 700kg de roses.

    On arrète la distillation à 500l d'eau. On recueille à ce stade une première fraction d'huile essentielle, -les molécules les plus lourdes sortent en premier-, dans un essencier, en veillant à conserver la température à 30° environ pour eviter que les paraffines présentes ne figent.

     

     

    P1220114Le disque foncé au dessus de l'hydrolat est la fraction d'HE obtenue lors de la première distillation.

     

     

    Puis on redistille dans un autre appareil pour extraire les molécules les plus légères de l'eau de rose encore saturée. Au final, on réunit les deux fractions successives d'HE comme on le faisait déjà avant.

    On obtient 1 kg d'HE pour 4 tonnes de fleurs, mais il en faut parfois plus, jusqu'à 7 tonnes.

     

    Le parfum d'une HE de rose turque


    Elle devrait avoir une note de liqueur de griotte, légèrement sirupeuse. La nuance alcoolisée (jusqu'à 3% d'éthanol au final) fait la typicité de cette HE. (Les roses bio distillées auraient, elles, une note plus métal).


    Pour obtenir cet accent alcoolisé, on laisse légèrement fermenter les roses fraiches en les conservant enfermées dans leur grand sac de cueillette matinale jusqu'à la distillation qui ne démarre qu'à 13 heures. En fait, ce sont les habitudes traditionnelles qui ont instauré cette façon d'agir. Quand il y avait trop de roses récoltées, elles devaient attendre leur tour de passage dans l'alambic, parfois très, sinon trop, longtemps… C'est ce qui est à l'origine de cette senteur particulière, aujourd'hui recherchée, et devenue la caractéristique de l'HE de rose turque.

     

     En Bulgarie en revanche (je n'y suis pas encore allée), on distille les fleurs dès 8 heures du matin, et le parfum obtenu est à la fois plus fruité et plus floral. Il a vraiment ma préférence. Je trouve l'HE turque nettement plus herbacée.

     

    L'alcool présent dans l'HE la rend très légèrement soluble dans l'eau, à hauteur de 0,4g/litre.

     


    Suite et fin de l'épisode des roses turques avec le prochain article consacré à l'absolue.

     


     


    24 commentaires